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samedi, 29 octobre 2005

Brèves et la CPPAP

Après la disparition de Nouvelle Donne, Brèves reste la dernière grande revue de nouvelles en France qui soit assez largement diffusée. Depuis 1975, Brèves était inscrite à la CPPAP (commission paritaire des publications et agences de presse) et bénéficiait de ce numéro qui donne droit aux tarifs postaux préférentiels. Sur injonction de la Poste, la revue a dû demander un réexamen de sa situation. Et la réponse de la CPPAP  a été négative, Brèves ne remplissant plus la condition fondamentale : paraître au moins quatre fois par an.
Deux autres raisons ont été données au rejet du dossier par la commission :
- plus de 50 % des pages sont consacrées à la publication de nouvelles ;
- les ventes réalisées dans un délai de six mois après parution sont insuffisantes compte tenu du tirage initial.
Ces deux dernières raisons sont assez surprenantes car elles assimilent la revue de nouvelles à des publications de grande presse ; elles ne tiennent pas compte de la spécificité de la revue culturelle ou littéraire, et pourraient, en cas de recours devant le Conseil d’Etat, n’être pas retenues.
Lorsque je dirigeais la revue littéraire Casse, j’avais rencontré également des difficultés avec la CPPAP : mon inscription, bien que le dossier remplissait toutes les conditions réglementaires, avait été refusée par la commission au motif que « la revue ne présentait pas un lien suffisant avec l’actualité ».
J’avais alors engagé un recours devant le Conseil d’Etat en octobre 1993, lequel se conclut heureusement par l’annulation de cette décision injuste ; mais un an et demi s’était écoulé et ma décision était déjà prise d’arrêter la publication de la revue, pour d’autres raisons.
On trouvera cet arrêt du 17 mars 1995 (n° 152982), rendu en section du contentieux et publié au recueil de jurisprudence Lebon, sur le site Legifrance :
En voici le passage essentiel :
« Considérant que si la commission paritaire des publications et agences de presse a pu, sans commettre d'erreur de droit, rechercher si la publication "Casse" présentait par l'ensemble de son contenu un lien suffisant avec l'actualité pour être regardée comme une publication périodique pouvant bénéficier du régime économique de la presse, il résulte des pièces du dossier que les numéros de cette publication littéraire contenant des articles, des poèmes, des entretiens avec des auteurs et écrivains présentaient un tel lien avec l'actualité qui doit être apprécié compte tenu de la nature de la publication en cause ; que, par suite, la décision du 24 juin 1993, par laquelle la commission a refusé de délivrer un certificat d'inscription à la publication "Casse" et la décision du 16 septembre 1993 rejetant le recours gracieux formé contre cette décision par le motif que cette revue ne présentait pas le caractère d'une publication périodique sont entachées d'excès de pouvoir ; » Decide : « les décisions de la commission paritaire des publications et agences de presse en date des 24 juin 1993 et 16 septembre 1993 relatives à la publication Casse sont annulées. »
Fort de cette expérience, je conseillerais bien à Brèves de tenter le recours en Conseil d’Etat ; mais la première raison de refus invoquée par la commission, qui tient à la périodicité minimale (que les textes réglementaires prévoient au moins trimestrielle), serait certainement confirmée par la juridiction administrative.
*

Pour connaître Brèves et le catalogue de l'Atelier du Gué, rendez-vous sur le site www.atelierdugue.com

vendredi, 21 octobre 2005

Quelques jours de relâche...

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L’arbre d’Inde, les oiseaux et le dragon

Guillaume le Clerc de Normandie, Bestiaire divin, 13e siècle.

Lyon, bibliothèque municipale, ms. PA 78, fol 51.

15:56 Publié dans Bestiaire | Lien permanent

samedi, 15 octobre 2005

Jeanne Gaillarde

La postérité littéraire peut emprunter des voies détournées… ainsi le nom de Jeanne Gaillarde a traversé les siècles dans le sillage de Clément Marot. Lorsque ce dernier vint à Lyon, vers 1524, il noua amitié avec Jeanne Gaillarde, poète de bonne renommée dans la société lettrée de la ville. Ses poésies se sont malheureusement égarées dès le seizième siècle, à l’exception d’une courte pièce – une réponse à un rondeau que lui adressa Marot – qui fut toujours reproduite dans les œuvres du célèbre rhétoriqueur, assurant ainsi sa conservation.

V.L. Saulnier attribue par ailleurs à Jeanne Gaillarde six rondeaux qu’il nous donne à lire dans son article « Documents nouveaux sur Jeanne Gaillarde et ses amis : Clément Marot, Jacques Colin, Germain Colin » (in Bulletin de la Société historique de Lyon, tome 18, 1952)

*

De Clément Marot :

 

A JEANNE GAILLARDE LYONNAISE

D’avoir le prix en science et doctrine

Bien mérita de Pisan la Christine

Durant ses jours ; mais ta plume dorée

D’elle serait à présent adorée,

S’elle vivait par volonté divine.

Car tout ainsi que le feu l’or affine,

Le temps a fait notre langue plus fine,

De qui tu as l’éloquence assurée

D’avoir le prix.

Donques ma main, rends-toi humble et bénigne,

En donnant lieu à la main féminine :

N’écris plus rien en rythme mesuré,

Fors que tu es une main bienheurée

D’avoir touché celle qui est tant digne

D’avoir le prix.

 

REPONSE DE LADITE GAILLARDE

De m’acquitter je me trouve surprise

D’un faible esprit, car à toi n’ai savoir

Correspondant : tu le peux bien savoir,

Vu qu’en cet art plus qu’autre l’on te prise.

Si fusse autant éloquente, et apprise,

Comme tu dis, je ferais mon devoir

De m’acquitter.

Si veux prier la grâce en toi comprise,

Et les vertus, qui tant te font valoir,

De prendre en gré l’affectueux vouloir

Dont ignorance a rompu l’entreprise

De m’acquitter.

 

lundi, 10 octobre 2005

L'anti traité d'athéologie

Dans Le Figaro Magazine, quelques « bonnes feuilles » du dernier ouvrage de Matthieu Baumier, paru aux Presses de la Renaissance, L’anti traité d’athéologie, en réponse au best-seller de Michel Onfray :

http://www.lefigaro.fr/magazine/20051008.MAG0017.html

 

medium_atabaumier.2.jpgPrésentation de l'éditeur
En quelques années, Michel Onfray est devenu le principal promoteur d'un antichristianisme militant sans équivalent dans le paysage intellectuel français.
Campant sur des positions équivoques définies arbitrairement comme un " nietzschéisme de gauche ", l'auteur du Traité d'athéologie fait de l'hédonisme le stade ultime d'une civilisation du plaisir et de la jouissance. Son opposition radicale violente aux trois monothéismes fondateurs de civilisations - le judaïsme, le christianisme et l'islam - constitue l'armature d'un mode de pensée dont les failles sont ici découvertes, mises à nu. Avec rigueur et minutie, Matthieu Baumier démonte le système Onfray point par point, thème par thème, argument par argument. L'aveuglement militant et les approximations d'Onfray - dont les méthodes et les références relèvent ici plus du sophisme que de la philosophie -, apparaissent alors avec une évidence qui ne peut laisser insensible.

Biographie de l'auteur
Agé d'une trentaine d'années, Matthieu Baumier est essayiste et romancier. Auteur d'une dizaine d'ouvrages, dont Le manuscrit Louise B et Les apôtres du néant, il est l'animateur de la revue intellectuelle et littéraire La Sœur de l'Ange.

 

21:55 Publié dans Lectures | Lien permanent