lundi, 15 mai 2023
Le colocataire (Une saison avec Dieu) Réédition
En 2019 paraissait le récit « Une saison avec Dieu » aux éditions Le Pont du Change.
Au début des années 70, un étudiant dans une grande ville universitaire cherche un colocataire. Celui qui se présente s'appelle Dieu. Est-ce son véritable nom de famille ? Ce personnage étrange possède des pouvoirs extraordinaires.
La cohabitation va durer tout un hiver et marquer profondément l'étudiant qui se remémore cinquante ans plus tard cet épisode crucial de sa vie.
« Dieu existe, j'ai été son colocataire. L'espace de trois mois, durant l'hiver 1973, Dieu et moi avons logé dans le même appartement, au numéro 7 de la rue de l'Épée, au dernier étage sans ascenseur d'un immeuble vétuste et insalubre qui a été démoli quelques années plus tard. » Un récit qui mêle humour et spiritualité.
J'ai eu la chance de voir ce récit adapté au théâtre, sous le titre « Le colocataire », par le comédien et metteur en scène Philippe Borrini. Assisté de la violoncelliste Annabelle Rogelet, il a représenté cette pièce au théâtre de Cluny le 15 juin 2021. Puis une dizaine de séances ont été données dans les locaux du Théâtre 5 de Cluny. Plus de 300 spectateurs ont vu la pièce.
Les éditions Le Pont du Change ayant cessé leur activité, j'ai décidé de republier ce texte, sans en changer une ligne, mais en reprenant le titre retenu pour l'adaptation théâtrale, « Le colocataire » (« Une saison avec Dieu » devenant le sous-titre).
Cette nouvelle édition est disponible sur internet, au prix de 12 euros. Il existe aussi une version e-book.
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vendredi, 21 avril 2023
Le nom (réédition), par Jean-Jacques Nuel
En 2005 paraissait mon court récit, « Le nom », aux éditions A Contrario.
Le sujet en est aussi simple qu'original : un auteur en mal d'inspiration écrit les quatre lettres de son nom, transforme son nom propre en nom commun, et en fait la matière de son œuvre.
En sept jours il crée un monde.
Le récit a reçu un excellent accueil critique, obtenant une vingtaine d'articles, dont un dans le Magazine littéraire, un autre sur le site d'ARTE.
L'un des meilleurs échos fut sous la plume de Claude Mourthé, dans le Magazine littéraire :
"Le miracle, c'est que l'auteur arrive à maintenir l'attention durant 140 pages avec son seul patronyme, et avec une virtuosité que n'eut pas reniée Perec. (...) En se livrant, sur quatre lettres, à une multitude de variations, il parvient à créer une oeuvre véritable, avec à la fin une bonne petite morale s'inscrivant tout naturellement dans le seul décor où le nom subsiste, gravé : un cimetière. (...) C'est ce que l'on appelle un tour de force, et l'auteur va sûrement s'en faire un, de nom."
Malheureusement l'éditeur A Contrario fit faillite après un an d'existence, et le récit n'a pas bénéficié d'une correcte diffusion en librairies.
Ce livre n'étant plus disponible (sauf en occasion pour l'édition originale), j'ai décidé de procéder à une nouvelle publication, en auto-édition.
Il m'était difficile de modifier un texte écrit vingt ans plus tôt ; cette nouvelle édition est donc fidèle à l'originale, la seule modification étant le remplacement du mot « oculiste » (terme que l'on employait dans mon enfance) par « ophtalmologiste ».
L'ouvrage est disponible sur internet ou en me contactant.
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samedi, 04 mars 2023
Tu écris toujours ?, de Christian Cottet-Emard
« Tu écris toujours ? » est un ensemble de chroniques humoristiques sur la condition d'écrivain. Il a été publié en feuilleton illustré par les dessinateurs David Miège et Dominique Goubelle entre 2007 et 2012 dans le trimestriel Le Magazine des livres.
Les éditions Le Pont du Change ont publié une sélection de ces épisodes en un recueil paru en 2010.
Ces dernières éditions ayant cessé leur activité, c'est aujourd'hui le label Orage-Lagune-Express qui reprend la publication de l'intégralité de ces chroniques dont plus de la moitié était restée inédite en volume.
Entre un prologue et une postface, 34 textes vifs et enjoués constituent une sorte de faux guide pratique de l'écrivain ; cela va de « Conseils aux futurs écrivains qui se morfondent au lycée » à « Conseils aux écrivains qui veulent devenir célèbres », en passant par « Conseils aux écrivains qui ne savent rien faire d'autre ».
Ne cherchez pas dans ce livre un traité de la réussite ou une méthode infaillible pour écrire des best-sellers et devenir un auteur à succès. Cottet-Emard va détruire vos illusions et ramener les poètes chimériques à la réalité la plus prosaïque. Il dégonfle les baudruches : les auteurs les plus infatués d'eux-mêmes risquent d'en prendre pour leur grade et pour leur ego. Le sous-titre de l'ouvrage est révélateur de l'angle choisi pour traiter le sujet : manuel de survie à l'usage de l'auteur et de son entourage.
Exemple : « Votre écrivain est infernal et vous ne savez plus comment vous y prendre avec lui : avez-vous pensé à vous équiper d'un cochon d'Inde ? En observant attentivement ce petit rongeur, vous verrez que votre écrivain et lui ont beaucoup de points communs. » Un chapitre de comparaisons farfelues qui se termine par « Je voudrais juste préciser une chose à propos du cochon d'Inde : ne pas l'empêcher de manger ses crottes. D'abord il ne s'agit point à proprement parler d'excréments « normaux » mais de petites concrétions de forme oblongue produites dans leur cæcum. En les ingérant, le cochon d'Inde s'assure un indispensable complément en vitamine B. Finalement, c'est bien la seule différence avec votre écrivain. Enfin, je l'espère pour vous. »
Dans ce manuel riche de nombreux autres conseils du même tonneau, tout auteur (professionnel, débutant, amateur) et toute personne de son entourage pourront puiser pour vivre en totale harmonie (enfin, en principe...)
Avec une lucidité caustique et un humour constant, qui n'est pas sans évoquer l'humour anglais, Cottet-Emard livre une chronique drôle et décapante de la condition d'auteur.
Tu écris toujours ? de Christian Cottet-Emard. 210 pages. 10,55 €.
16:54 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tu écris toujours, christian cottet-emard, écrivain, humour
dimanche, 06 novembre 2022
Mes polars : dossier critique
Un article de Frédéric Renaud dans le Journal de Saône-et-Loire :
Un article de Frédéric Renaud dans l'Exploitant agricole de Saône-et-Loire.
Avril à Cluny :
un article de Christian Cottet-Emard.
Un article dans le Journal de Saône-et-Loire (24 juillet 2021)
Un article dans Lyon People (septembre 2021) :
Le puits des Pénitents :
un article de Christian Cottet-Emard.
Un article dans le Journal de Saône-et-Loire (28 juin 2022) :
06:59 Publié dans Mes publications | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polars, jean-jacques nuel, héraclite
vendredi, 04 novembre 2022
Courts métrages (extraits)
Quelques textes brefs extraits de mes recueils "Courts métrages" et "Billets d'absence", parus en 2013 et 2015 aux éditions Le Pont du Change.
SÉPARATION DE CORPS
Un matin, Jean-Jacques se réveilla dans les deux lits jumeaux à la fois. Le trait d’union de son prénom avait glissé entre les deux matelas ; il devait se trouver sur le parquet, parmi les moutons de poussière, et sa taille minuscule comme sa couleur gris foncé ne faciliteraient pas les recherches. Profitant de cet incident, Jean et Jacques avaient pris leur indépendance et, après une petite virée nocturne, chacun de son côté, dans les quartiers malfamés de la ville, étaient revenus se coucher dans les deux lits séparés. Maintenant qu’ils avaient goûté à la liberté, ils auraient du mal à reprendre leur existence de frères siamois.
UN AUXILIAIRE DES SERVICES DE POLICE
Tout au long de l’enquête criminelle, l’assassin tenta désespérément d’aider l’inspecteur Colombin à démasquer le coupable. Depuis le début, il avait facilité la tâche des services de police en laissant sur la scène de crime ses empreintes digitales, son ADN et quelques objets personnels, dont sa propre carte d’identité infalsifiable ; il ne pouvait justifier du moindre alibi, et il avait de sérieux mobiles pour ce meurtre. Chaque jour, retrouvant le policier, il lui apportait un nouvel indice, une nouvelle preuve qu’il expliquait avec un vrai sens de la pédagogie. Peine perdue, l’enquêteur particulièrement obtus repartait sans cesse sur de nouvelles et fausses pistes. « N’oubliez pas que je reste le principal suspect dans cette affaire », répétait l’assassin, mais Colombin répondait invariablement : « Non, vous êtes un coupable trop évident. Ce serait trop facile. »
UNE POLITIQUE EN FAVEUR DE LA LECTURE
J’ai glissé un billet de vingt euros, en guise de marque-page, dans un ouvrage rendu à la bibliothèque municipale. Le prochain lecteur qui empruntera Le monde comme volonté et comme représentation d’Arthur Shopenhauer se verra ainsi récompensé de sa curiosité intellectuelle. Il suffit de peu de chose pour encourager la lecture. Si mon humble procédé était adopté et reproduit à plus grande échelle par la collectivité, on améliorerait la fréquentation des bibliothèques publiques. Une poignée de billets de banque insérés çà et là dans des livres, que le lecteur découvrirait comme le trèfle à quatre feuilles au milieu du trèfle ordinaire, et les jeunes retrouveraient le goût de lire. Cela serait bien plus efficace que ces dizaines de millions d’euros de subventions versés comme dans un puits sans fond à des associations bidon censées promouvoir la lecture et la littérature. Donnez-moi le poste de ministre de la Culture, et franchement, je ne serai pas pire qu’un autre.
LE DROIT D’AÎNESSE
Ma sœur aînée, je le sais, est née un an après moi et se prétend mon aînée. Je ne l’ai jamais contredite pour ne pas la contrarier, car elle peut se montrer, dans ses accès de colère, d’une violence extrême. Et ma position de frère cadet, bien qu’elle repose sur un mensonge, m’arrange au fond : je n’ai jamais aimé les responsabilités, et laisse volontiers à ma sœur, depuis la mort brutale de nos parents, le rôle de chef de famille. Elle a de puissantes relations dans la haute administration, je sais qu’elle s’en est servi pour parvenir à une falsification du registre d’état civil. Mon acte de naissance a été trafiqué : on m’a rajeuni de deux ans pour me faire naître fictivement après elle. J’en veux secrètement à ma sœur. Elle aurait pu tout aussi bien ne pas toucher à mon année de naissance et reculer la sienne de deux ans, le résultat aurait été similaire. Mais sa coquetterie et sa peur de vieillir s’opposaient à cette solution, et elle a préféré attenter à mes jours.
FUMER TUE
J’avais arrêté de fumer juste avant le début de la guerre et dois peut-être à cette sage décision d’être encore en vie. L’armée nous avait mobilisés et envoyés sur la ligne de front. Dans la nuit noire, le soldat qui allumait une cigarette prenait un risque mortel ; le jeu pour les ennemis consistait à cribler de balles un cercle imaginaire autour du point d’incandescence. Ceux qui se tenaient trop près de l’imprudent pouvaient tomber aussi comme des fumeurs passifs.
14:02 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : courts métrages, billets d'absence, jean-jacques nuel, le pont du change, humour
jeudi, 03 novembre 2022
Poèmes (choix)
Un choix de poèmes inédits ou parus dans les recueils "Mémoire cash" (Gros Textes, 2020) et "Hermes baby" (La boucherie littéraire, 2021).
ÉQUINOXE
l'équinoxe
de ta vie
est cet instant
unique
précis et fugace
où tu as une égale
quantité de temps
devant toi
et derrière toi
où le passé
pèse le même poids
que le futur
à la seconde près
si autour de l'axe
de cet équinoxe
on retournait ton futur
sur ton passé
ils coïncideraient
comme les 2 pans
d'un drap
rigoureusement plié
par le milieu
mais au milieu du chemin de la vie
évoqué par Dante
au premier vers de La Divine Comédie
tu ne sais pas que tu es parvenu
à ce point exact
et que tu viens de franchir
la ligne médiane
tes jours sont comptés
mais le compteur reste
invisible
tu ne peux effectuer le compte
à rebours
cette incertitude sur la durée
de l'existence
est un cadeau
de la providence
car imagine
le reste de ta vie
dans le couloir de la mort
du condamné à mort
attendant le jour fixé
pour son exécution
ce serait pire que la perspective
de la rentrée
qui te gâche
la seconde moitié
des vacances
*
TONKIN
j'ai vécu quelques mois
à Villeurbanne en 1970
dans le quartier du Tonkin
près de la place Rivière
où se tenait alors
le marché aux puces
un ami de mon père
m'avait loué une petite baraque
coincée entre 2 autres similaires
avec un jardin
à l'arrière
une sorte de bungalow
rudimentaire et délabré une bicoque
de plain-pied et sans étage
promise à une proche
démolition
juste 2 pièces en enfilade
une cuisine une chambre
et une cave très humide
à laquelle on accédait
par une trappe dans le plancher
je pouvais pisser dans l'évier
de la cuisine
pour le reste il fallait
traverser le jardin
pour gagner une cabane en planches
qui faisait office de cabinet
je ne me souviens plus
de l'adresse exacte
et je ne saurais la retrouver
la baraque a été rasée
par les bulldozers
et la rue elle-même
qui s'appelait je crois
rue Charles-Lyonnet
a disparu
le quartier ayant été entièrement
redessiné
dans une vaste opération
de rénovation urbaine
je suis donc incapable de localiser
l'endroit précis où je demeurais
ni d'effectuer le moindre
pèlerinage
mis à part des souvenirs
et de vagues images mentales
il ne me reste rien de ce séjour
dans l'ancien Tonkin
aucun courrier
aucune quittance
aucune facture
attestant de ma présence
en ces lieux
et de la présence même
de ces lieux
c'est à se demander si tout cela
a bien existé
j'en suis moi-même réduit
à me croire
sur parole
*
TCL
le bus 26 au départ de Perrache
avait pour terminus
le campus
de La Doua une ligne régulière
traversant la ville en diagonale
un trajet durant environ 3
quarts d'heure
si ma mémoire est bonne
c'était avant le tramway
et même avant le métro
qui était alors en travaux
c'est dire que je vous propose
un voyage dans le temps
plus que dans l'espace
et si l'on consulte aujourd'hui le site
des Transports en Commun Lyonnais
3 w point tcl point fr
on voit que la nouvelle ligne C26
allant de Saint-Priest à Lyon-8e
ne suit plus l'ancien itinéraire
assuré désormais par la ligne T1
du tramway qui dessert
les stations de Perrache et La Doua
cette expérience est donc impossible
à revivre
comme la plupart des choses
du passé d'ailleurs le temps
est un enterrement
*
AMIE
ma première bagnole
achetée d'occasion sur le marché
aux puces de Villeurbanne
s'appelait AMI 6
une berline 3 CV CITROËN
à la carrosserie bleu clair
piquée de points de rouille
(et je ne parlerai pas de ses vices cachés)
sa lunette arrière
avait une pente inversée
ce qui donnait de profil
un Z
du plus mauvais effet
mais je ne veux pas commettre
un délit de faciès
envers celle qui fut l'amie
passagère de ma jeunesse
*
debout sur le quai venté
de la gare de Mâcon-Loché
attendant le TGV 6960 de 7 h 36 pour Paris
près du repère W
où s'arrêtera la voiture 17
je vérifie encore une fois dans ma poche
la présence du billet de train
des tickets de métro
rendez-vous à 10 heures au Café des 2 Magots
te revoir si tout se passe bien
je confie mon sort
aux entreprises de transport
à la SNCF à la RATP
*
il me dit je n'ai jamais pu
me résoudre à tutoyer Dieu
car enfant on m'avait appris
à vouvoyer le Seigneur
Notre Père qui êtes aux cieux
Que votre nom soit sanctifié
la réforme liturgique date de 1966
ça fait un bail mais rien à faire
c'est un peu comme ma mère
qui comptait encore en anciens francs
après le passage au nouveau franc
quand le pli est pris
dès l'origine impossible
de le défaire la prière
est gravée dans la pierre
*
les boutiques ferment les unes
après les autres
dans la petite cité
de caractère
qui se paupérise au fil des ans
sur la vitrine
de la mercerie de la rue des Remparts
un panneau pas-de-porte à céder
et juste au-dessous
l'avis qu'un verre de l'amitié sera servi
le dernier samedi du mois
jour de la fermeture
définitive à ses clients fidèles
une façon de leur dire
merci
une façon de leur dire
adieu
*
15:16 Publié dans Textes et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poèmes, mémoire cash, gros textes, hermes baby, la boucherie littéraire, jean-jacques nuel
dimanche, 25 septembre 2022
Mon portrait, par Philippe Poisson
07:05 | Lien permanent | Commentaires (0)