Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 17 mars 2013

Le bocal

9 petits textes inédits viennent de paraître dans la dernière livraison de la revue LA GRAPPE (n° 85). Je reproduis l'un d'eux, Le bocal, que j'ai eu la chance de voir illustré par Dominique Laronde.


LE BOCAL

Au cours du premier trimestre de l’année mille neuf cent quatre-vingt-sept, j’avais loué un local commercial minuscule mais doté d’une double vitrine à l’angle de la rue du Gazomètre et de la rue de l’Espérance. Assis devant une petite table de bois, j’écrivais mon journal intime du matin au soir, au vu et au su des passants. Mon activité, bien que statique et peu spectaculaire, était rapidement devenue l’attraction du quartier. Les promeneurs s’arrêtaient pour me regarder écrire. Des ménagères faisaient un détour sur le chemin de la supérette pour passer devant ma boutique. Certains habitants du troisième arrondissement, et même du septième arrondissement voisin, venaient le week-end en famille pour me contempler ; les enfants me jetaient parfois des cacahuètes mais elles rebondissaient contre la vitre avec un petit bruit sec qui me dérangeait davantage que les regards.


Illustration de Dominique Laronde

(cliquer sur l'image pour agrandir)

bocal-laronde.jpg


Commentaires

Un bocal plutôt qu'une cage, c'est un bon choix. La cage dispose d'interstices qui permettent aux cacahuètes d'atteindre le poète, mais le bocal bénéficie d'une vaste ouverture circulaire à son sommet, par quoi il peut atteindre le ciel.

Écrit par : Christian | dimanche, 17 mars 2013

Les commentaires sont fermés.