jeudi, 04 mai 2006
Handke, la censure
Dans Le Monde, un article signalé d'Anne Weber, dénonçant la censure exercée en France par les bien-pensants, et dont la dernière victime est Peter Handke :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-767768@...
Oui, il faut déprogrammer Marcel Bozonnet de la Comédie-Française.
*
Voir aussi Libération :
http://www.liberation.fr/page.php?Article=379495
et Le Figaro :
http://www.lefigaro.fr/culture/20060504.FIG000000162_pete...
13:10 Publié dans Annexes et dépendances | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Oui, c'est lamentable.
Peter Handke est un très grand écrivain, et ici il ne s'agit pas de défendre des idées mais de "loyauté à cet autre langage qui n'est pas celui des journalistes, qui n'est pas le langage dominant", comme il le dit aussi ici :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-767785@51-765912,0.html
Écrit par : Alina | jeudi, 04 mai 2006
Le lien vers l'article ne veut pas passer... enfin, c'est aussi dans Le Monde...
Écrit par : Alina | jeudi, 04 mai 2006
Merci de votre réaction. C'est vrai qu'il y a eu en France quelques précédents depuis plusieurs années, mais là, on atteint un vrai sommet de la censure (pour que même Le Monde et Libé réagissent !)...
Écrit par : JJN | jeudi, 04 mai 2006
Je ne sais pas quoi penser de cette histoire.
Je n'ai lu que deux livres de Handke, Essai sur la fatigue et Après-midi d'un écrivain. Je me souviens aussi du désopilant face à face télévisé entre Handke et Françoise Sagan. Handke glacial et totalement indifférent à l'éloge bafouillant que Sagan lui adressait.
Dès que l'on quitte la littérature, tout devient confus, indéchiffrable...
Écrit par : Christian Cottet-Emard | jeudi, 04 mai 2006
Je ne sais pas quoi penser de cette histoire.
Je n'ai lu que deux livres de Handke, Essai sur la fatigue et Après-midi d'un écrivain. Je me souviens aussi du désopilant face à face télévisé entre Handke et Françoise Sagan. Handke glacial et totalement indifférent à l'éloge bafouillant que Sagan lui adressait.
Dès que l'on quitte la littérature, tout devient confus, indéchiffrable...
Écrit par : Christian Cottet-Emard | jeudi, 04 mai 2006
PS : désolé pour la fausse manoeuvre ! (Commentaire en double).
Je n'ai pourtant pas pris de Woodford Reserve de chez Labrot & Graham ce soir !
Écrit par : Christian Cottet-Emard | jeudi, 04 mai 2006
HANDKE PETER
Etrange en effet. Peter Handke est un écrivain de premier plan. Personnellement j’ai lu de lui Le malheur indifférent, Le Colporteur et La courte lettre pour un long adieu (émouvant adieu d’un fils à sa mère). Dans ses livres, il parle de la solitude, de l’absence de Dieu et de l’impossibilité de communiquer avec nos semblables. Bref, il aborde le « mal de vivre » dans une analyse particulièrement pessimiste. Rien de politique dans son œuvre (lui qui se voulait l’anti-Brecht) mais plutôt un désespoir existentiel.
Notons aussi que c’est un ami de Wim Wenders, qui a porté à l’écran son roman L'angoisse du gardien de but au moment du penalty. Handke a aussi écrit plusieurs scénarii en collaboration avec Wenders(Les ailes du désir, par exemple, Prix de la mise en scène à Cannes en 1987). Il a aussi réalisé ses propres films (La femme gauchère), etc.
Je crois qu’il faut voir dans sa position pro-serbe l’attitude d’un homme qui se pose des questions, qui veut comprendre et qui refuse les positions officielles. Ainsi, sans vouloir défendre ici la Serbie, on oublie de dire ces derniers temps que c’est sous son impulsion que les Balkans se sont autrefois débarrassés du joug ottoman et que la Yougoslavie a été créée. En 1940, la Serbie était résolument anti-allemande et anti-fasciste (à la différence de la Croatie, laquelle voyait dans l’Allemagne un moyen d’échapper à la Serbie). Notons que si elle était bien vue de Moscou du temps du communisme, elle l’est sans doute toujours aujourd’hui (religion orthodoxe oblige). Rien d’étonnant à ce qu’elle ait été mal considérée par les Etats-Unis, qui espéraient bien profiter de la chute du communisme pour étendre leur influence dans les Balkans et qui voyaient d’un mauvais œil une force locale s’imposer dans la région. On sait aujourd’hui que l’opération anti-serbe a été montée à l’avance et qu’on a fait feu de tout bois pour influencer l’opinion publique (rapports tendancieux d’Human rights watchs, photos de faux charniers, rapport de Kouchner en faveur d’une intervention armée au nom de l’humanitaire, etc.) Le réseau Voltaire, qu’on ne peut pas soupçonner de soutenir les régimes dictatoriaux, a très bien expliqué cela autrefois. Evidemment, il y a réellement eu des horreurs de la part des soldats serbes, surtout au moment de l’intervention de l’Otan et les charniers ont fini par exister. Horreurs de la guerre. Difficile de juger et de prendre position quand on ne connaît pas la réalité du terrain. Ainsi, que la Serbie ait toujours écrasé le Kosovo ne paraît pas douteux . Voir les livres de Kadaré (notamment L’Année noire), qui en 1960 déjà dénonçait le fait que les Kosovards étaient des citoyens de deuxième zone, à qui les emplois publics étaient refusés.
Ce que Handke veut nous dire, je crois, c’est que s’il n’était pas justifiable, de la part de la Serbie, d’écraser ses voisins pour des raisons ethniques, ce ne l’est pas davantage quand les anciens opprimés se transforment à leur tour en bourreaux. Bref, il se place du point de vue des individus qui souffrent et ne tient pas un discours politique en faveur de l’épuration ethnique.
Écrit par : Feuilly | vendredi, 05 mai 2006
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