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jeudi, 24 août 2006

Une condition d'écrivain, mais pas de statut

“Les intermittents ont un statut, pas les écrivains.”
Loin des confortables à-valoir d’une poignée d’auteurs stars, 98 % des écrivains exercent une autre activité professionnelle pour gagner leur vie. Le sociologue Bernard Lahire s’est penché sur leur quotidien dans son étude, La Condition littéraire. Les témoignages qu’il a recueillis mêlent bonheur d’écrire, frustrations, quête de reconnaissance et volonté d’indépendance.

Un article très intéressant à découvrir dans Télérama :

http://www.telerama.fr/livres/M0608211656070.html

Commentaires

le statut d'un écrivain n'est-il pas justement de ne pas avoir de statut?

Écrit par : laura | jeudi, 24 août 2006

En fait, le problème n'est pas nouveau (Joyce, Kafka, Ponge, Carver, Bukowski travaillaient "à côté") et le débat ancien et difficile. Voir Christian Cottet-Emard sur son blog qui en parle très bien. Ce que l'on peut dire, c'est que la situation des écrivains n'a pas évolué, alors que d'autres catégories d'artistes ont vu leur sort amélioré, notamment par un "statut". Pour les écrivains, le manque de reconnaissance est en général vécu comme une souffrance.

Écrit par : Nuel | jeudi, 24 août 2006

Le manque de reconnaissance est certes une souffrance, mais plus encore le manque de temps nécessaire à toute activité d'écriture d'ampleur. Les écrivains déplorant de devoir s'astreindre à un travail alimentaire ne sont pas des paresseux. (D'ailleurs, un paresseux digne de ce nom fuira comme la peste l'écriture littéraire qui nécessite beaucoup de travail.) Ils mesurent simplement avec effroi le temps et l'énergie perdus dans cette contrainte.

Écrit par : Christian Cottet-Emard | jeudi, 24 août 2006

Il se trouve que je fais partie de l'infime minorité d'écrivains qui vit de sa « plume », et je considère qu'écrire est un métier. Certains sont médecins, d'autres agriculteurs, d'autres gendarmes ; moi, je suis écrivain. Et le premier qui vient me dire que je mets moins d'« art » dans mes livres que ceux qui pratiquent cette profession en dilettantes, je lui fais manger les œuvres complètes de Camus dans la Pléiade.

Sans sel.

Écrit par : Roland C. Wagner | jeudi, 24 août 2006

Homère, Socrate, Diogènen les auteurs de mille et une nuit demandaient combien pour leurs écrits ?
revendiquaient-ils le droit de vivre aux crochets de leurs sociétés ?

Écrit par : diogène | vendredi, 25 août 2006

Extrait du blog de Houellebecq :
"Sacrifier si peu que ce soit cette disponibilité absolue de mon temps à quoi se résument pour moi les avantages du statut d’écrivain, de la fortune et de la gloire : voilà un effort que je ne me suis jamais senti capable d’accomplir, que je ne me sens toujours pas capable d’accomplir."
Ce n'est pas le temps de l'écriture qui manque à l'écrivain qui mène une double vie : c'est le temps de ne rien faire, ce temps d'ennui et de disponibilité totale de l'esprit dans lequel s'élabore avec patience et cohérence l'oeuvre à venir.

Écrit par : Nuel | vendredi, 25 août 2006

« Diogène », je comprend parfaitement que ta réaction vient d'une mauvaise information. À bientôt quarante-six ans, j'ai écrit cinquante romans, plus de cent nouvelles et tant d'essais, d'articles, de critiques, de chroniques, etc. que j'ai renoncé à les compter. Pourtant, je suis toujours aussi fauché — et même nettement plus aujourd'hui qu'il y a cinq ans car la situation de l'édition se détériore avec une augmentation du nombre de titres qui entraîne une diminution des ventes de chaque titre. Voici dix ans, j'aurais pu financer le temps d'écriture de ce roman sur l'Algérie, mais il n'était pas mûr. En 2006, ce n'est plus possible. Or ce livre doit être écrit maintenant. Les dons vont me permettre non seulement de trouver le temps de l'écrire, mais aussi de choisir l'éditeur chez qui il paraîtra — et, ça, c'est d'une importance capitale.
Quand il sera fini, je veux bien aller passer quelques années dans un tonneau.

Écrit par : Roland C. Wagner | vendredi, 25 août 2006

la quantité ne garantit pas la qualité et le pleureur n'engendre pas les larmes de compassion! Nul ne vous oblige à écrire, arrêtez de pleurer sur votre sort choisi (d'écrire), ça ne donne pas envie de vous lire. Votre besoin de reconnaissance vous écrase, vous étouffe, vous dévore et vous empêche de créer, avec ou sans argent, temps etc.

Écrit par : abc | vendredi, 25 août 2006

Je ne vois personne qui pleure ici. Écrire n'est pas un « sort », c'est une profession. Quant à cette histoire de « besoin de reconnaissance », je me demande où vous êtes allé la chercher. Je n'ai pas besoin de reconnaissance (de ce côté-là, ça va), mais d'argent. Vous conviendrez que ça n'a strictement rien à voir.
Quant à la réflexion comme quoi « nul ne m'oblige à écrire », elle me suggère que vous faites partie de ces gens qui trouvent normal que l'on oblige des personnes hautement qualifiées à accepter des emplois bien en-dessous de leur qualification sous peine d'être radiées de l'ANPE.
Quand on a un métier, c'est pour l'exercer. Et c'est en l'exerçant qu'on se rend utile à la communauté.
Je ne vous donne pas envie de me lire ? Tant pis pour vous. Vous me donnez encore moins envie d'être lu par vous.
J'espère que votre estomac digère bien le papier.

Écrit par : Roland C. Wagner | samedi, 26 août 2006

abc, vous êtes à côté de la plaque (et je suis poli). Écrire n'est pas un choix, c'est un besoin, vital, c'est aussi une pratique, on pourrait dire une technique, qui demande énormément de disponibilité. Bien des oeuvres ne sont pas nées, faute de temps. Gide disait : "On ne peut pas être écrivain, si l'on n'est pas rentier." Il l'était. Tous n'ont pas cette chance. Céline, Giono, Bernanos, Malraux ont abandonné leur métier (médecin, employé de banque, agent d'assurance, courtier en livres rares) dès qu'ils ont pu. S'ajoute le problème du genre pratiqué : aujourd'hui un romancier, un essayiste peut espérer (rêver ?) vivre de sa plume. Mais un nouvelliste ? Un auteur de théâtre ? Un poète ?

Écrit par : Pierre Maubé | dimanche, 27 août 2006

Et je fonce acheter le livre de Lahire !

Écrit par : Pierre Maubé | dimanche, 27 août 2006

Les commentaires sont fermés.