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samedi, 08 mars 2008

Revue de détail n° 11

(Ces chroniques sont parues dans La Presse Littéraire n° 12.)

 

 

HARFANG n° 31

Constance, rigueur et fidélité : telles sont les qualités qui animent cette revue de nouvelles depuis l’origine. Près de 300 nouvelles de 220 auteurs publiées en 15 ans, voilà qui atteste du beau travail de déchiffreur et de passeur que peut revendiquer Harfang, animée par Joël Glaziou et éditée par l’association Nouvelles R. Le numéro 31 publie des nouvelles de Patricia Chauvin-Glonneau, Annick Demouzon, Dany Grard, Ghyslaine Le Dizès, (chaque auteur étant présenté avec force détails bibliographiques) et présente un dossier « Georges-Olivier Châteaureynaud ». Au moment où cet auteur publie son nouveau roman « L’autre rive », somme aboutie de son œuvre, nourrie de toutes les nouvelles précédemment publiées, Harfang lui donne la parole sur son travail de nouvelliste et de romancier et sur sa conception du fantastique. Châteaureynaud définit d’abord les genres : « La nouvelle s’écrit dans l’évitement, dans le refus – non, on n’écrira pas ça, ni ça, ni ça, parce qu’on s’éloignerait du sujet. En revanche le roman accueille a priori tout ce qui se présente à l’esprit de l’auteur – quitte à faire le tri ensuite. Au roman tout fait ventre, à la nouvelle tout fait bosse. », puis précise ce qui l’unit aux membres du groupe informel « Nouvelle Fiction » : « un certain sentiment de la littérature, et au-delà d’une conception de la fiction, la conviction que l’imagination en est le vrai moteur, qu’il n’y a de sage et de sagace en nous que la folle du logis ». Suit une nouvelle inédite de cet auteur, et deux articles critiques sur son dernier roman.

En partenariat avec la ville d’Angers, la revue organise tous les deux ans un concours de nouvelles qui a pour but de récompenser et diffuser un recueil inédit d’un auteur contemporain. L’intérêt de ce concours est que le lauréat voit son recueil publié par les éditions Siloë. Une autre façon pour les responsables de cette revue à l’enseigne de la chouette blanche (« harfang ») de contribuer au mouvement de réhabilitation et de promotion de la nouvelle, un mouvement patient, têtu, entamé depuis au moins deux décennies et qui commence à porter ses fruits, puisqu’il existe désormais des best-sellers de ce genre (Gavalda, Quin, Pavloff…), la bourse Goncourt de la nouvelle, et des espaces qui s’ouvrent pour les nouvellistes dans la grande presse et les magazines.

 

Harfang, 13 bis, avenue Vauban, 49000 Angers. 110 pages, 12 €.

 

POESIE PREMIERE n° 39

Les revues de poésie souffrent en général d’une diffusion restreinte et d’une présentation sommaire. Il faut reconnaître à Poésie/première, revue fondée par Robert Dadillon et pilotée depuis quelques années par Emmanuel Hiriart, le mérite d’avoir su réunir un fond riche et une forme impeccable. Dotée d’un solide comité de rédaction, elle propose trois fois par an des dossiers de fond (Lionel Ray dans ce numéro, qui donne de nombreux poèmes inédits), elle présente nombre de poètes étrangers (un choix de poèmes d’Alan Sillitoe, plus connu comme romancier, avec « Samedi soir, dimanche matin » ou « La solitude du coureur de fond », traduit par Michèle Duclos), des entretiens et des études. Outre les deux auteurs précités, Ernest Pépin, Sali Bashota, Geneviève Roch, Ariane Dreyfus figurent au sommaire. Ce numéro se veut et se titre un « Eloge de l’autre », comme l’indique Emmanuel Hiriart dans son édito : « Poésie/première a décidé d’accompagner plusieurs poètes dans leurs traversées, quêtes ou déracinements, à la rencontre de l’altérité…  C’est en rencontrant l’autre en lui-même, en traversant l’espace intérieur jusqu’à ses plus lointains continents que le poète se découvre étrangement universel. » Cette revue de poésie publie à chaque numéro une nouvelle (Florence Ride), montrant ainsi son ouverture à un autre genre, et offre d’abondantes notes de lecture.

Poésie première, Maison Allegera, Lot. Ibai Ondoa, 64220 Ispoure. 112 pages, 12 €. http://poesiepremiere.free.fr

 

LA PETITE REVUE DE L’INDISCIPLINE n° 165

Une « revuette », comme la nomme avec modestie le secrétaire de rédaction Christian Moncel, mais qui s’impose par sa constance infatigable et par la qualité de sa pensée. Après s’être intéressée à des sujets extra-littéraires (l’anti-publicité, l’art moderne), elle se consacre à ses auteurs de prédilection, Baudelaire, Pessoa et Rimbaud. Les derniers numéros 161 et 165 s’intitulent « Rimbaud : des secrets pour changer la vie ? » et rassemblent des textes de Maurice Hénaud. Sa thèse est originale, surprenante (Rimbaud est pour lui le successeur de Voltaire) mais intéressante et argumentée. « Le renoncement à la crédulité et à la religion, le progrès des sciences et de la philosophie, la marche des peuples, les tyrans mis en fuite, le travail humain, le développement et la mise en œuvre de toutes les facultés humaines, le renoncement au mensonge et à l’erreur, la recherche de l’amour vrai, la poursuite de la vérité, voilà de vrais moyens et de vrais secrets pour, dans une certaine mesure, changer la vie. » De beaux poèmes d’Anne-Lise Blanchard et de Gabriel Le Gal complètent ce numéro.

 

La petite revue de l’indiscipline, B.P. 124, 42190 Charlieu. 40 pages, 3, 40 €. http://indiscipline.hautetfort.com

 

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