jeudi, 15 octobre 2009
Revue de détail n° 20
(Cette chronique est parue dans Le Magazine des Livres n° 19.)
L'ATELIER DU ROMAN n° 58
Publiée maintenant par le seul éditeur Flammarion - après 17 numéros sous le label franco-québécois Flammarion-Boréal - la revue L'Atelier du Roman dirigée par Lakis Proguidis continue sa voie originale et productive : elle n'est pas une revue universitaire juxtaposant des textes de spécialistes, mais un lieu où se rencontrent les romanciers pour discuter librement de leur art.
Pour cette livraison, L'Atelier choisit de consacrer à Henry de Montherlant le plus gros dossier de son histoire : « Derrière les masques, l'écrivain » regroupe 17 participants avec entre autres Dominique Noguez, Florian Zeller, Philippe Sollers, Philippe Delerm, Gabriel Matzneff, Patrick Grainville. On peut aussi lire deux textes rares de Montherlant, des lettres inédites de Gide, Claudel, Aragon, Paulhan ainsi que des lettres de Montherlant à Matzneff et à Jouhandeau. « Ce qui est sûr, c'est qu'il a réussi à agacer des vagues successives et très variées de bien-pensants. On pourrait même en faire le saint patron des mal-pensants. » indique Noguez en introduction. Dans ce même numéro, et toujours dans l'optique de combattre les bien-pensants, il est aussi question de Philippe Muray, de Fernando Arrabal, du massacre de Katyn, du terrorisme et du roman, du totalitarisme sanitaire et du Londres hyperfestif (Good-bye l'Europe, par Mehdi Clément). Le tout, comme à l'ordinaire, illustré par les dessins en contrepoint subtil de Jean-Jacques Sempé.
L'Atelier du roman, Flammarion, 87 quai Panhard et Levassor, 75647 Paris Cedex 13. 240 pages, 15 €.
15:15 Publié dans Revues littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, revue littéraire, l'atelier du roman
lundi, 12 octobre 2009
15 Usher's Island et "Les morts" de Joyce
L'immeuble du 15 Usher's Island, à Dublin, se trouve au bord de la Liffey, entre Victoria Quay et Usher's Quay. Ce lieu de mémoire joycien est le cadre de la nouvelle Les morts qui clôt le recueil Gens de Dublin (The Dead, in Dubliners) : c'est la maison des demoiselles Morkan, « cette maison sombre et lugubre de Usher's Island, dont elles avaient loué le haut à M. Fulham, le courtier en grains du rez-de-chaussée. »
Pour faire le portrait des demoiselles Morkan, Joyce semble s'être inspiré de ses grands-tantes, qui tenaient une école de musique en leur domicile à cette même adresse et donnaient à l'occasion de Noël une soirée à laquelle participait le père de Joyce, comme Gabriel Conroy dans la nouvelle, découpant l'oie et faisant un discours. Et Gretta Conroy, l'héroïne de The Dead, est originaire de Galway, comme la propre femme de Joyce, Nora Barnacle.
Cette maison de quatre étages d'architecture georgienne, construite en 1775, était promise à la démolition quand l'avocat Brendan Kilty la racheta en 2000. A l'abandon depuis plus de vingt ans, pillée, vandalisée, elle menaçait ruine et était devenue un squatt, un repaire pour prostituées et junkies. Elle est désormais rénovée et abrite une galerie pour les artistes.
A voir le très beau film qu'a tiré John Huston de cette nouvelle, « The Dead ».
15:47 Publié dans Annexes et dépendances | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joyce, dublin, dubliners, the dead
samedi, 03 octobre 2009
Le coeur des filles, de Pierre-Jean Blazy
Quand j'étais vieux
j'attendais la nuit
jusqu'aux escarmouches
du crépuscule
La vie
cette lune froide
était un désert de silence
je guettais
le sommeil des choses
jusqu'aux lisières de l'hiver
Aujourd'hui
ta chaude lande
est la source du ciel
le temps
me fait l'amour
Un feu blanc
dégèle les vagues
et révèle
les visages du vent
Voici
l'intérieur du cri
une lumière noire
détisse le temps
L'espace tombe.
Mon ami Pierre-Jean Blazy (il publia mes premiers poèmes en 1983 dans sa revue Janus) vient de publier un nouveau recueil de poésie, Le cœur des filles, aux éditions Manoirante. 47 nuitées qui nous entraînent dans un univers d'images fortes et puissantes, dans une quête inapaisée d'amour et d'accord avec le monde.
Le site des éditions Manoirante.
21:23 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, blazy, manoirante