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lundi, 24 août 2020

Mon actualité littéraire - lettre n° 1 -septembre 2020

(Cette lettre d'information a été envoyée par messagerie à une centaine d'abonnés.)

Le retour du mégalo !

Après Journal d'un mégalo, paru en 2018 chez Cactus Inébranlable, voici la suite, sortie en août 2020 chez le même éditeur :

Chassez le mégalo, il revient à vélo.

Chassezlemégalo.jpgUn ensemble de plus de 400 aphorismes humoristiques, dont certains étaient parus dans la magazine d'humour Fluide Glacial.

Extraits :

"Ma mère et moi, nous nous disputons souvent pour savoir qui était le principal interprète dans la scène de ma naissance."

"Depuis le jour béni de ma naissance, on peut enfin affirmer que Dieu a créé l'homme à son image."

"A l'école, au collège, au lycée, les professeurs m'attribuaient des notes comprises entre 20 sur 20 et l'infini sur 20."

"Je me réveille plusieurs fois au cours de la nuit pour vérifier que je suis bien là."

"Après chaque bain de foule, je suis obligé de prendre une douche."

L'ouvrage est disponible sur le site de l'éditeur.

 

Vous pouvez aussi me contacter directement si vous désirez un exemplaire dédicacé.

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Publication numérique d'un court récit :

L'hôtel de l'Enfer

hotelenfer.jpgDans l'attente d'une édition papier, ce récit est uniquement disponible en e-book.

"A l'hôtel de l'Enfer, les nouveaux clients étaient toujours mécontents de la chambre proposée. Ils descendaient furieux à la réception et demandaient à en changer sur un ton virulent, n'hésitant pas à faire un scandale devant les autres pensionnaires vautrés sur les canapés. La direction conciliante leur attribuait volontiers une nouvelle chambre, mais invariablement celle-ci était pire que la précédente."

Un récit étrange, sous le signe de l'humour noir. Une version moderne de l'Enfer de Dante, dans un hôtel cauchemardesque.

Pour se procurer L'Hôtel de l'Enfer.

 

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Théâtre

Mon récit Une saison avec Dieu, paru en 2019 aux éditions Le Pont du Change, va faire l'objet d'une adaptation théâtrale par le comédien Philippe Borrini.

LE COLOCATAIRE, qui reprend une large partie du texte original, est une lecture théâtralisée d'une heure 30 environ : Philippe Borrini sera sur scène en compagnie de la musicienne Annabelle Rogelet.

Les premières représentations auront lieu dans les prochains mois, d'abord à Cluny.

L'ouvrage est toujours disponible chez l'éditeur

 

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Poésie

L'année 2021 sera placée sous le signe de la poésie avec la publication de plusieurs de mes recueils.

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Salons

En cette fin d'année 2020, je serai présent sur les salons suivants :

dimanche 4 octobre, Mancey (71) ;

dimanche 11 octobre, Attignat (01, sous réserves) ;

dimanche 18 octobre, Blanzy (71) ;

samedi 24 et dimanche 25 novembre, Cluny (71) ;

samedi 31 octobre, Toulon-sur-Arroux (71).

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samedi, 31 décembre 2011

Vies et morts de Nouvelle Donne

medium_31.jpg

Christian Congiu est mort le 27 décembre dernier. Je remets en ligne cet entretien qu'il m'avait accordé en 2003. Il a mené une action riche et inlassable en faveur du genre de la nouvelle.


Le magazine Nouvelle Donne s’est arrêté avec le numéro 34 (début 2004). Il était le principal organe, avec Brèves, de diffusion de la nouvelle en France. Je mets en ligne, pour l’intérêt qu’ils présentent dans une histoire des revues, cet article et cet entretien avec Christian Congiu, parus dans Salmigondis n° 20 (2003).

 

  

Christian Congiu, l’âme de Nouvelle Donne

 

Né à Agadir, au Maroc, en 1954, Christian Congiu, que vous croiserez dans divers salons du livre, professeur dans un lycée de la région parisienne, animateur d’ateliers d’écriture, producteur d’émissions de radio, écrivain, est aussi et d’abord directeur de publication et rédacteur en chef du magazine Nouvelle Donne.

 

Ce magazine tiré à plus de 5 000 exemplaires et bien diffusé en kiosques représente le dernier avatar du projet tenace de Congiu de créer et piloter un vrai support de diffusion de la nouvelle. Car en 1990, à part Brèves, il n’y avait rien, et les quelques tentatives ambitieuses de magazines grand public (qui se souvient de Nouvelles nouvelles ?) ont toutes été des échecs. Congiu rejoint d’abord David Nahmias et sa petite revue, L’Entaille. De leur collaboration naît L’Entaille Nouvelles, dont le nombre d’abonnés chute à 75 (preuve, selon Congiu, que le lectorat était constitué d’auteurs qui cherchaient davantage une adresse pour être publiés qu’une revue à lire), puis une formule originale, Taille Réelle, journal mensuel à 10 francs, tiré à 15 000 exemplaires et distribué par les NMPP. L’enjeu était de toucher un large public, de sortir du ghetto des petites revues qui tournent en rond. Mais la formule se révéla déficitaire, et ne connut que 7 numéros. Congiu ne s’est pas découragé et est reparti en 1993 avec Nouvelle Donne, un magazine trimestriel. « ND, cela signifie à la fois la redistribution des cartes, le pari risqué et le geste d’offrir. » Il réunit une équipe motivée autour de lui. Un comité de lecture indépendant de la direction de publication et d’au moins 6 personnes lit et sélectionne les textes : c’est long mais démocratique et efficace.

 

Nouvelle Donne évite la dérive intellectuelle de la théorie (« La France est ravagée par cette tendance au discours critique »), et veut présenter tout le spectre de la nouvelle, et surtout, donner à lire, des auteurs reconnus mais aussi des inconnus, révéler de nouveaux auteurs.

 

Toujours en mouvement, jamais satisfait, Christian Congiu vient encore de modifier la formule : un magazine bimestriel, plus léger, une maquette aérée, avec des rubriques bien identifiées. Il espère atteindre les 10 000 exemplaires. Une activité éditoriale se greffe au magazine : Nouvelle Donne a ouvert chez Nestiveqnen une collection d’anthologies (Les chevaliers sans nom, Les Nouvelles nuits, Le dernier livre), et publié récemment deux recueils d’auteurs.

 

Incontestablement, la nouvelle se porte mieux en France depuis quelques années (même si l’on aimerait qu’elle soit encore plus présente), et Nouvelle Donne y est pour quelque chose. Les recueils de nouvelles, y compris d’auteurs peu connus, sont plus nombreux chez les grands éditeurs. Des éditeurs de livres à 2 ou 3 euros (Mille et une nuits, Librio…) n’hésitent pas à s’aventurer dans ce genre.

 

Il est facile de fonder une revue de plus, l’annuaire Arlit du Calcre en répertorie plus de 1 000. Mais à quoi bon s’autoéditer en groupe, ronronner dans son coin ? L’immense mérite de Congiu et de son équipe est de tout faire pour la diffusion. Plutôt que de geindre sur l’état du genre, se battre pour le rendre populaire. Ce militant éclairé de la littérature, qui se définit comme un initiateur et un défricheur, fait avancer les choses.

 

Toutes ces activités ne l’empêchent pas de mener une œuvre littéraire diversifiée : il a publié notamment un polar Le Poulpe, La Nantes religieuse, et plusieurs recueils chez Editinter, dont le dernier Pour l’amour dollar.

 

JJN

 

 *


   

Questions à Christian Congiu

 

 

medium_34.jpgPenses-tu que les revues littéraires qui publient des nouvelles se soucient suffisamment de leur diffusion ?

 

L’Entaille était une revue. Puis, Taille Réelle Mensuel a été un journal tabloïd. Enfin, Nouvelle donne est devenu LE magazine de la nouvelle. Je pense que, pour ce qui est du souci de diffusion, chacun a son histoire et la nôtre est inscrite dans l’idée que la nouvelle doit être publiée face au plus grand nombre..

 

 

Un auteur de nouvelles peut-il vivre de sa plume (ou de son ordinateur) ?

 

Oui, sans aucun doute. Mais ce n’est pas souhaitable car ce serait aller au-devant de ce qu’attend le public ou de ce que les rédacteurs-chefs des magazines qui paient pensent que le public attend, c’est à dire faire du « Loft Story » littéraire et non être créatif. Mais oui, on peut vendre son talent, tous azimuts, cela dure ce que cela dure (deux ans en général). Qu’on se souvienne de « L’Homme à la cervelle d’or » (Alphonse Daudet). Et puis, cela dépend de ce que l’on appelle « vivre ».

 

 

Quel dosage effectue le magazine entre auteurs reconnus, peu connus, voire inconnus ?

 

Nous avons une rubrique « Bonne Pioche » qui met en avant un auteur reconnu (Amélie Nothomb, Bernard Werber, Arnaud Cathrine…). Si cet auteur veut nous accorder une nouvelle, elle est la bienvenue. De même, dans les différentes rubriques, les personnes interrogées peuvent nous offrir une nouvelle. C’est surtout le cas de la rubrique « L’Un l’Autre » où un auteur reconnu présente un auteur en voie de reconnaissance. Là, nous demandons au second d’apporter un texte pour compléter la présentation qui est faite de lui, ou d’elle. Sinon, tout le reste est consacré par notre comité de lecture aux nouvelles qui nous sont parvenues par la poste. C’est aussi une question de longueur des nouvelles que nous recevons et que nous élisons…

 

 

Est-il important de donner à lire de nouveaux auteurs ?

 

Bien sûr. À condition qu’ils soient nouveaux dans le sens « créatifs » et pas seulement qu’ils arrivent parce qu’ils débutent.

 

 

Quel est à ton sens le seuil de ventes à partir duquel le magazine Nouvelle Donne ne reposerait plus sur le bénévolat, mais pourrait rétribuer les auteurs et les membres de l'équipe ? Souhaites-tu cette rémunération et cette professionnalisation ?

 

Oui, je souhaite cette rémunération, de toute la vigueur qui me reste. Nous avons pas mal progressé depuis trois ans. Il nous reste cette étape à franchir : professionnaliser le comité de rédaction et payer les nouvelles ou les enquêtes importantes. C’est important car cela signifierait que la nouvelle est devenue adulte et que, même symbolique, la rémunération est une marque de respect et non un coup de main que les grands prêtent aux petits ou que des bénévoles accordent à des inconnus. C’est sortir la nouvelle et la création de son statut de SOS-assistance littérature.

 

Répondre à la question du nombre d’exemplaires vendu est plutôt du ressort du trésorier, François Ryon, à qui je rends hommage ici car, sans lui et sans l’équipe forte et fidèle (Fabrice Bourland, Isabelle Chemin, Muriel Mahler, Brigitte Niquet, Myriam Chauvy, Leo Lamarche, Sophie Germain, Ronan Gohlen essentiellement), nous ne pourrions pas penser à l’avenir de Nouvelle donne.

 

Ce que je peux dire surtout c’est qu’il s’agit davantage d’un équilibre entre ce qui est produit et ce qui est vendu. Si nous vendions 30% de ce qui est distribué et que nous ayons trois publicités dans nos pages, nous pourrions envisager les choses autrement. Ce n’est pas encore le cas.

 
 

Penses-tu développer l'activité éditoriale, parallèle au magazine (poursuivre des collaborations, des collections comme celle avec Nestiveqnen) ?

 

C’est une évidence. Il est logique que, outre l’exposition, les conférences et les ateliers d’écriture que nous menons pour promouvoir la nouvelle, nous ayons notre émission-radio et notre pôle éditorial. Nous faisons une pause de réflexion avec Nestiveqnen et envisageons une surface plus grande pour nos anthologies et nos collectifs, voire « nos » auteurs (j’entends : ceux que nous avons découverts et encouragés). N’oublions pas non plus que nous sommes à la veille de la création d’un Festival de la nouvelle, dont Nouvelle Donne serait le maître d’œuvre…

 

 

Le dernier numéro fait appel à une « locomotive », peu connue pour être nouvelliste (Amélie Nothomb n'a pratiquement écrit que des romans). Sa présence est-elle autre chose qu'un argument publicitaire ?

 

Ce qui nous intéresse, avec cette nouvelle mouture de Nouvelle Donne est l’écriture ardente, brève, incisive. Qu’on l’appelle « nouvelle », « novela » ou « petit roman », ce sont des termes qui classifient, parfois faussement, qui sont des tiroirs qui parfois embarrassent les éditeurs.

 

Ce qui est sûr, c’est que Amélie Nothomb écrit bref et incisif. J’ai rencontré cette dame et j’ai été impressionné par elle. Loin des clichés, elle est une vraie personnalité « littéraire », romanesque. « Folle », de cette folie littéraire qu’on admirerait si elle était morte et que l’on rejette parce qu’elle a porté des chapeaux à la télé. Elle n’est pas calculatrice et elle a une réelle générosité de soi. Ce n’est pas comme d’autres qui ont fait scandale volontairement et se sont retirés la queue entre les jambes en prétendant qu’ils avaient été « saouls » au moment de l’entretien. Elle ne cherche pas le scandale, elle est. Quant à son écriture, elle est simple, simplissime, parfois même elle devrait être retravaillée. Mais elle a une vibration, une épaisseur, de l’authenticité et du besoin d’écrire. Pas comme certains auteurs qui ont eu aussi du succès mais avec des textes insipides, des textes à la mode… Quant Amélie dit qu’elle doit écrire, je la crois. Quant elle dit que lorsque cela ne marchera plus au niveau médiatique, elle continuera à écrire, je la crois. Voilà.

 

Sinon, que dire ? Son succès n’a pas été indifférent non plus : nous avons voulu montrer que la nouvelle, les nouvellistes n’étaient pas un ghetto et que nous pouvions parler à d’autres gens.

 

Contrairement à ce que tu sembles penser, je ne suis pas du tout gêné par cette question : nous avons fait un choix de visibilité et je suis très content d’avoir travaillé avec Amélie Nothomb. Pour des raisons médiatiques aussi, mais pas seulement.

  
 

(propos recueillis par Jean-Jacques Nuel)

  

Voir le site du magazine www.nouvelle-donne.net

vendredi, 09 avril 2010

Tu écris toujours ?

Vient de paraître aux éditions Le Pont du Change :

Tu écris toujours ?

Manuel de survie à l’usage de l’auteur

et de son entourage

 de Christian Cottet-Emard

 

« En société, votre écrivain jette un froid en plein repas de communion en déclarant que le retour des religions va provoquer une guerre nucléaire et que, pour cette raison, il aurait mieux valu ne pas faire d'enfants : ne vous inquiétez pas. La situation internationale n'est pas plus tendue que d'habitude et votre écrivain a simplement dû se faire refuser un manuscrit.

Votre écrivain est infernal et vous ne savez plus comment vous y prendre avec lui : avez-vous pensé à vous équiper d'un cochon d'Inde ? En observant attentivement ce petit rongeur, vous verrez que votre écrivain et lui ont beaucoup de points communs... »

Dans ce manuel riche de nombreux autres conseils du même tonneau, tout auteur (professionnel, débutant ou amateur) et toute personne de son entourage pourront puiser pour mener une vie meilleure, en totale harmonie (enfin, en principe...)

Avec une lucidité caustique, Christian Cottet-Emard livre une chronique drôle et décapante de la condition d'auteur.

Un extrait gratuit (3 chroniques) sous forme numérique a été mis en ligne sur la plateforme Feedbooks : Tu écris toujours ? (extraits)

 &&&&&

Né le 24 novembre 1959 à Montréal dans l'Ain, Christian Cottet-Emard doit patienter quinze ans avant de fumer son premier cigare.

Il aime s'absenter, en pensée et en forêt.

Auteur de poèmes, d'essais, de romans (dont Le Club des pantouflards, éditions Nykta, collection Petite Nuit, 2006) et de nouvelles, il est membre du comité de lecture de la revue Le Croquant depuis sa création en 1987 et collabore au Magazine des Livres, bimestriel dans lequel de nombreux épisodes de Tu écris toujours ? ont paru en feuilleton. Il a obtenu une bourse d'écriture du Centre national du livre en 2006.

 

Un recueil de 96 pages, format 11 x 18 cm. 13 € port compris. ISBN 978-2-9534259-1-8

En vente aux éditions Le Pont du Change, 161 rue Paul Bert, 69003 Lyon

Renseignements et bon de commande sur le blog des éditions LE PONT DU CHANGE

 

 

dimanche, 28 mars 2010

La nouvelle, 2000 téléchargements

De mes six textes présents sur la plateforme Feedbooks, les plus téléchargés à ce jour sont :

 

La nouvelle, 2024 téléchargements.

Café Corneille, 1296 téléchargements.

La donne, 993 téléchargements.

 

Merci à Solko pour son billet chaleureux sur mes nouvelles absurdes :

http://solko.hautetfort.com/archive/2009/07/22/cafe-corne...

 

 

Les 6 ebooks en ligne (cliquer sur les couvertures) :

 

Corneille2.JPG

appartement3.JPG

corbeaux2.JPG

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donnecouv2.jpg

 

 

 

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dimanche, 07 février 2010

La Vie Littéraire, nouvel espace

La naissance d'un nouveau lieu voué à la littérature est toujours une bonne nouvelle. Celui-ci, La Vie Littéraire, animé par Matthieu Baumier, Gwen Garnier-Duguy, Michel Host, Jean-François Patricola, Eduardo Manet, Frédéric Saenen,Yann Suty, Léon-Marc Levy, Jean-Luc Maxence, Pascale Truck, Luc Abel, Laurent et Aude Blanc, se veut un « magazine littéraire de référence » sur le net.

 

Extraits de l'édito :

 « Une nouvelle revue littéraire ? Oui, mais surtout la première revue littéraire sur le net, réellement liée à l'actualité. Une revue littéraire, c'est un lieu où l'on aime la littérature, où l'on parle de littérature. Un espace où des choix s'affirment, où l'on dit ce que l'on pense.

 La Vie Littéraire, c'est donc une ambition : celle d'être une revue de référence sur le web à l'heure où les revues papiers, pour qualitatives qu'elles soient, peinent à fidéliser un lectorat dont l'habitude du clic fait désormais partie intégrante de la manière de s'informer.

Cette ambition de qualité, nous la déclinons sur plusieurs rubriques : critiques (au plus prêt de l'actualité littéraire), entretiens (les auteurs en vue, bien sûr, mais aussi les écrivains en herbe, et ceux nous paraissant suffisamment remarquable pour qu'on s'attarde sur leur travail), Vitrine (un gros plan sur les romans fondamentaux), Le prix d'un Goncourt (une revisitation de l'œuvre des anciens Goncourt, avec entretien en prime), des dossiers évolutifs par pays, des dossiers thématiques (Céline et Dracula pour ouvrir la revue) des lectures en retard...
 
Et La Vie Littéraire accorde bien entendu une grande importance à la création littéraire. En conséquence, elle ouvre ses colonnes Littéralement Poésie et Littéralement nouvelles aux textes inédits, aux non publiés des auteurs que nous aimons. De ceux que nous solliciterons aussi. »

 

La Vie Littéraire

 

mercredi, 30 décembre 2009

Entretien avec Roland Counard

La revue Bleu d'Encre, revue littéraire en Haute-Meuse dirigée par Claude Donnay, publie dans son numéro 22 une série de mes aphorismes, ainsi que l'entretien suivant avec Roland Counard.

Bleu d'Encre, Claude Donnay, 43 rue d'Anseremme, 5500 Dinant, Belgique.

xx

Roland Counard : Tu as été animateur de la revue Casse. Puis tu t'es consacré à l'écriture. Maintenant tu en reviens (après un constat d'échec, dis-tu) à l'activité éditoriale. Voilà, me semble-t-il, un bel exemple de dévouement à la cause. Qu'est-ce qui, dans la littérature, te motive à ce point ? Serais-tu simplement quelqu'un de têtu ? Serait-ce l'expression d'un égo démesuré ? Ou s'agit-il d'un engagement profond, chevillé au corps et à l'esprit ?

 

Jean-Jacques Nuel : Les choses sont à la fois plus simples et plus complexes. Au départ, il y a l'écriture, qui est ma pratique depuis quarante ans, et le désir d'être reconnu un jour comme écrivain. Je suis mal placé pour juger la valeur de mon œuvre, mais j'avoue en avoir attendu davantage de reconnaissance et, d'une certaine façon, l'écriture a été un échec. Elle continue cependant, car elle est pour moi vitale.

Mais l'écriture s'inscrit dans une chose plus vaste qui est la littérature, et c'est d'ailleurs l'amour de la littérature (la découverte à 15 ans de Musset, Rimbaud, Lautréamont, etc.) qui m'a donné envie d'écrire par imitation. J'ai toujours été lecteur de littérature et un jour, j'ai eu envie d'être aussi un acteur littéraire à ma modeste mesure, et d'offrir des espaces à d'autres auteurs. La première expérience a été la création et l'animation de la revue littéraire Casse, de 1993 à 1996. La prochaine sera la création d'une maison d'édition, à Lyon, au cours de l'année 2009. Alors, oui, je suis têtu, j'ai un ego démesuré, et surtout je vis par et pour la littérature.

 

RC : Un colloque s'est déroulé à Liège, il y a quelques années, lors des Biennales de la poésie sur le thème "Science et Poésie". Y était débattue la question du processus créatif. Je suis, personnellement, féru de physique des particules et d'astrophysique. Parfois, je trouve beaucoup de points communs entre une loi quantique (ou plutôt un "phénomène" quantique) et une certaine poésie. Pourtant, je constate que la plupart des poètes sont ignorants des choses de la science, comme d'ailleurs la plupart de nos contemporains. N'y aurait-il pas une tendance des poètes "au repli sur soi"? Plus largement, d'après toi, quels rapports entretiennent la littérature et le monde ? Je ne parle pas ici du seul engagement politique, mais, comment dire ... De l'engagement du "poétique" dans le processus de la connaissance. Ou, plus simplement: En quoi la poésie est-elle une connaissance ? (NB. J'avoue ne pas avoir de réponse précise là-dessus, mais ton avis m'intéresse)

 

JJN : On a souvent l'impression d'un divorce entre la science et la poésie (ou la littérature, au sens plus large). Rares sont les génies universels comme Blaise Pascal. Pour ma part, je reconnais - sans en tirer ni honte ni orgueil - que j'ai toujours été un cancre scientifique et mathématique. Ma scolarité a été marquée par cette contradiction (nul en maths, très bon en français) et j'avais d'ailleurs inventé, pour me venger de mes mauvaises notes, une théorie mathématique dite du « nombre élastique » : tout nombre était flottant entre celui qui le précède et celui qui le suit, de sorte que beaucoup de ces lois et théorèmes que je ne parvenais pas à ingurgiter ne pouvaient plus s'appliquer... C'est vrai que les mondes scientifique et littéraire sont trop étrangers et étanches (je me souviens de Houellebecq, ingénieur agronome de formation, regretter que les critiques ne relèvent pas la dimension scientifique des « Particules élémentaires »...) En définitive, je crois qu'il y a des modes différents d'approche d'une même réalité qui nous échappe très largement, la science en est une, la mystique une autre, la poésie une autre. Par exemple, le haïku est une manière d'accéder à un instantané de réalité, un état de conscience global et ramassé. A chacun son don, sa force et sa méthode, la littérature, parmi d'autres, est une voie de connaissance de l'homme et du monde.

 

RC : C'est marrant ton histoire du « chiffre élastique ». Tu as, en quelque sorte, réinventé l'un des fondements de la physique quantique : l'indétermination. En gros, une particule ne se détermine que quand on l'observe, sinon elle n'a pas de position précise, et ne se décide pas à être une particule ou une onde. Elle est les deux: une particule et une onde ! On dit aussi qu'elle est une « onde de probabilité ». Les physiciens sont donc partis d'une intuition (une blague de potache en somme) pour finalement découvrir un aspect étrange de la réalité. D'une certaine manière, on peut dire que ton exemple prouve que poésie et science ont beaucoup de points communs...

Revenons-en à nos moutons. Parle-nous de tes éditions. As-tu déjà des livres imprimés ou en passe de l'être ? Comment effectues-tu tes choix ? Et surtout, comment seront-ils diffusés ? On sait que la poésie et la fiction très littéraire sont peu lues, peu vendues et mal exposées. Beaucoup se sont cassé les dents sur cet aspect, à mon sens essentiel, de la vie éditoriale.

 

JJN : J'ai des projets de livres : des auteurs du passé, tombés dans le domaine public, et des auteurs contemporains, prose très littéraire ou poésie. A priori, je crois que les auteurs du passé, parfois un peu connus, se vendront mieux que les contemporains souvent inconnus et équilibreront le budget. Mes choix sont le pur reflet de mes goûts et de mes coups de foudre.

Le problème central de la diffusion est le suivant : pour un petit éditeur indépendant, le circuit classique de la diffusion/distribution est impossible. D'abord parce les diffuseurs refusent les maisons qui n'ont pas une taille suffisante, ensuite parce que les marges de la diffusion sont telles (55 à 60 % du prix du livre), auxquelles s'ajoutent des frais de retour, qu'elles peuvent ruiner une structure éditoriale fragile. Il convient donc de trouver des solutions alternatives. Internet est la solution principale, qui remet les éditeurs à égalité, et on peut mettre en place un site de vente en ligne (avec paiement Paypal), un blog et des pages sur les réseaux sociaux. Un important service de presse doit servir à la notoriété de la maison d'édition. Mais on ne peut pas tabler sur le seul internet. Il faut bien aussi faire de la mise en place en librairies, au moins au niveau local, participer à quelques salons. Les choses se mettront en place peu à peu, mais au début, je mise essentiellement sur mon réseau de relations et sur l'internet.

 

RC : Que penses-tu de ces "nouvelles" formes d'écriture que sont le Slam et le Rap ? Ne s'agit-il pas d'un retour à une forme de classicisme sous couvert de nouveauté ? Et qu'en est-il du support papier ?

 

JJN : A vrai dire, je n'aime pas le rap et le slam (que je connais bien mal aussi, reconnaissons-le.) Je suis d'une génération qui a voué un culte au rock 'n roll, fanatique des Rolling Stones, et le rap est une chose que j'ai rejetée. Quant au slam, ça ne m'attire pas, la poésie n'a pas besoin d'être chantée. Ce n'est ni de la chanson (art original dont le maître incontesté fut Charles Trenet) ni de la poésie à mon sens. D'ailleurs, pour moi, la poésie en France a connu ses sommets avec Mallarmé et Apollinaire, le 20e siècle a vu plutôt le triomphe du roman. C'est dire que je me pose peu de questions en fait sur la poésie moderne, que je connais assez bien mais qui a moins compté pour moi que les œuvres de Joyce ou de Thomas Bernhard, par exemple.

Quant au support papier, je ne pense pas qu'il soit obsolète - sans cela je ne me lancerais pas dans l'aventure d'une maison d'édition ! Mais je m'intéresse beaucoup au support numérique et j'ai mis des textes courts en ligne sur la plateforme Feedbooks. Les deux modes de lecture (papier et numérique) ne sont pas exclusifs, je peux lire sur l'un ou l'autre supports en fonction des situations.

 

RC : Que préfères-tu: l'aile ou la cuisse ? (C'était le titre d'une émission radio de la RTBF, que j'aimais beaucoup...)

 

JJN : La cuisse. Cette question m'a toujours étonné. Franchement, il n' y a pas grand-chose à manger dans l'aile...

 

vendredi, 18 décembre 2009

Le Grognard n° 12

grognard12.jpgLe Grognard n° 12 vient de paraître.


Au sommaire :
- Goulven Le Brech / Tanguy Dohollau : À l'écoute du silence
- Fabrice Marzuolo : Convoi Bondé (poème)
- Mitchell Abidor : American rebels : Margaret Fuller
- Jean-Baptiste Pedini : L'Homme canon (poème)
- Bertrand Redonnet : Le Génie de Pascal
- Éric Simon : Le Temps perdu des artistes et des travailleurs
- Joaquim Hock : La Fuite des arbres
- Stéphane Beau : Contingences 12 & 13
- Kenneth White : Mathurin Méheut, peintre (poème)
- François-Xavier d'Arbonneau : Sebastian Melmoth
- Patrice Locmant : La Bataille d'Issus de Jean Brueghel (chronique d'art)
- Goulven Le Brech, Pascale Arguedas, Jacques Lucchesi, Stéphane Beau : Du côté des livres.

 

Le blog du Grognard