mardi, 07 octobre 2008
L'année des corbeaux, sur Feedbooks
Quatrième texte à être mis en ligne sur la plateforme Feedbooks, sous forme d’un e-book gratuit, L’année des corbeaux est paru il y a quelques années en revue (L’instant du monde, revue disparue fondée par Raymond Alcovère) et sur Pleutil. Cette brève nouvelle constitue également le premier chapitre d’un roman jamais vraiment terminé, La plaine des Chères, 1968, chronique de mes années d’adolescence dans une plaine saccagée par le progrès (autoroute, remembrement, stations d’essence, extraction de gravier dans la rivière, etc.)
Je poursuis donc l’expérience avec Feedbooks, dont j’ai tiré un premier bilan assez positif dans mon billet du 24 septembre, au rythme sage d’un texte publié par mois. Hadrien Gardeur, cofondateur de Feedbooks, m’écrit assez régulièrement pour me tenir au courant de l’évolution de cet outil de publication et de diffusion, l’un de ses objectifs étant de permettre dans quelques mois aux auteurs de vendre aussi des textes numériques : « Un espace de vente en ligne ne viendra en aucun cas remplacer un espace gratuit, je vois les deux comme complémentaires. On peut ainsi implémenter un système de recommandation qui indiquera qu’un auteur dont on a lu les nouvelles gratuites vient de publier un roman cette fois-ci payant.
Pour tout ce qui est payant je pense qu’il faut systématiquement offrir un extrait gratuit aussi, pour que le lecteur puisse se faire une idée. (..) L’acte de vente ne vient qu’après qu’on ait pu se constituer une communauté de lecteurs. »
Il est donc possible que je mette en ligne l’an prochain des textes plus vastes, inédits ou édités devenus introuvables (romans, recueils de nouvelles…) en téléchargement payant. Feedbooks devrait connaître dans un proche avenir un double développement aux conséquences assez contradictoires pour l’auteur : une forte augmentation des téléchargements et l’apparition d’un nouveau lectorat adepte des nouveaux supports numériques (readers, iPod…) mais, dans le même temps, un afflux d’auteurs de niveau très inégal, ce qui risque de noyer tous les textes dans une masse énorme et indistincte. A suivre, donc.
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Mes 4 textes publiés sur Feedbooks :
(sur la page de présentation de l’e-book, dans « Select your download », choisir PDF pour la lecture sur ordinateur.)
Le petit appartement au sixième étage dans la prairie
18:10 Publié dans Textes et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Justement, vos textes risquent d'être noyés par cet "afflux d’auteurs de niveau très inégal".
A la limite, si vous les proposiez ici sur votre blogue, ne seraient-ils pas tout aussi visibles? Certes, il y aura plus de visiteurs sur Feedbooks et donc plus de lecteurs potentiels, mais d’un autre côté, vos écrits seront dispersés dans la masse des autres textes. Il convient donc toujours que l’auteur fasse lui-même sa publicité afin d’être visible (vous avez dit l’autre jour qu’il ne fallait pas compter sur Feedbook pour cela). On retombe donc dans les mêmes travers que dans l’édition classique.
Il faudrait pour le moins que Feedbooks fasse lui-même un tri préalable, comme le fait François Bon de son côté (http://www.publie.net/tnc/spip.php?article2), ce qui donne une certaine légitimité aux auteurs retenus.
Ceci dit, je continue personnellement à me montrer réticent, comme lecteur, face à cette édition électronique. Je connais un auteur qui a été publié sur Publienet justement et j’hésite à acheter 5 euros son texte à télécharger. Je préférerais payer 18 euros et avoir un livre que je rangerais ensuite dans ma bibliothèque. Evidemment ce n’est qu’un point de vue personnel et vous me direz qu’il faut vivre avec son temps. Il ne faudrait pas, cependant, que les éditeurs, pour réduire leurs frais, finissent par ne plus nous proposer que cela, des textes téléchargeables qu’ils nous feraient payer 20 euros.
Écrit par : Feuilly | mercredi, 08 octobre 2008
Mon intérêt réel pour Feedbooks ne m'empêche pas d'être d'accord avec tout ce que vous dites. Je reste très attaché à l'édition traditionnelle du livre papier, dans laquelle j'essaie de m'inscrire (malheureusement je trouve peu d'éditeurs pour accueillir mes manuscrits), et l'édition numérique est pour moi une édition "complémentaire".
Ceci dit, il commence à y avoir d'autres pratiques de lecture (qui ne se substituent pas aux anciennes), liées à l'émergence de nouveaux supports qui s'améliorent constamment, et la naissance peut-être d'un autre lectorat, adepte de ces supports, et il m'a paru intéressant de proposer des textes dans cette perspective. J'ai déjà mis des textes en ligne sur mon blog, mais Feedbooks me donne plus de visibilité, et un outil technique qui permet le téléchargement facile et bientôt d'autres possibilités.
Écrit par : Nuel | mercredi, 08 octobre 2008
L'intérêt pour un auteur, n'est-il pas d'être publié ? Une œuvre publiée, même après filtrage par un éditeur, même sur support papier, ne risque-t-elle pas d'être noyée, perdue dans la masse des publications du moment. La publication d'une œuvre, légitimée par un éditeur, est-elle gage de qualité ?
Certes, une bonne publicité, une belle présentation, fait vendre. Combien de ces textes ont-ils gagné une réelle notoriété, évité les poubelles de l'histoire ? Et combien de textes rejetés par les éditeurs, se sont ils révélés œuvres majeures ?
La rédaction, le style, le choix du support, appartiennent à l'auteur. La mise en ligne d'un texte par son concepteur est aujourd'hui un moyen peu onéreux de se faire connaître. Sa rencontre avec des lecteurs, ses qualités propres, les lois du hasard aussi, feront sa notoriété. Même à titre gracieux, sa seule véritable légitimation ne relève-t-elle pas des lecteurs eux-même ?
Écrit par : Roland NUEL | mercredi, 08 octobre 2008
@Roland Nuel
Vous avez raison, bien entendu. Evidemment qu'un auteur cherche à être lu et que l'édition électronique offre une belle alternative à l’édition classique, laquelle par ailleurs est loin de ne nous offrir que des œuvres de qualité. De plus, elle ne fait pas souvent son travail de diffusion ce qui fait qu’un auteur même excellent se retrouve habituellement au pilon (sauf s’il est déjà célèbre).
Le gros avantage de l’édition électronique c’est qu’elle est accessible à tous. Son inconvénient, c’est que le lecteur aura du mal à faire un tri. Ceci dit, c’est déjà le cas avec les 630 ( ?) romans de la rentrée.
Écrit par : Feuilly | mercredi, 08 octobre 2008
Acessible à tous ? Comme vous y allez, Feuilly. Je connais des lecteurs, certes un peu agé - encore que - qui ne savent pas se servir d'un clavier, n'auront jamais l'idée de lire un texte long sur un écran, et n'ont, de toute façon, pas Internet chez eux. Chez certains, c'est un parti-pris vaguement militant, chez d'autres, c'est un fait qu'ils n'interrogent pas, c'est comme ça.
Écrit par : solko | samedi, 11 octobre 2008
Accessible à tous les auteurs, Solko. Même s'il y a un tri préalable, comme chez Publie.net, on peut supposer qu'il sera plus facile de se retrouver "édité" que dans l'édition classique puisque les frais sont nettement moins importants (à la limite nuls).
Écrit par : Feuilly | samedi, 11 octobre 2008
Difficile de trancher entre des points de vue opposés sur l'édition numérique... C'est d'ailleurs toujours mieux de ne pas trancher et de continuer à réfléchir, car les choses évoluent très vite.
J'aime les livres, sur papier si possible beau et cousu, mais je n'hésite pas à acheter un texte 5 E sur publie.net (malgré mes 65 ans révolus) car je ne pense pas que l'autre exclue jamais l'un !
Il peut être éclairant de se reporter au dernier numéro (33) de l'excellente et exigeante revue "PASSAGE D'ENCRES" dédié à la poésie numérique.
www.passagedencres.org
Écrit par : Granger Francoise | dimanche, 12 octobre 2008
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