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lundi, 22 septembre 2008

Bukowski, de John Dullaghan

bukowski.jpgJe viens de passer des heures, des heures et des heures à voir et revoir le double DVD consacré à Charles Bukowski, et sorti en 2004. Un trésor pour les inconditionnels de l’auteur du Postier et de Pulp, dont je fais partie.

Le film très riche, réalisé par John Dullaghan, est un portrait remarquable, retraçant toute la vie de Bukowski, de la naissance à la mort, avec l’évocation de son enfance malheureuse, ses rencontres, ses difficultés, ses petits métiers, ses lectures, ses femmes, ses publications.

On y découvre l’incroyable marché passé par l’éditeur John Martin, qui voyait en lui un nouveau Whitman : il lui propose une pension mensuelle de 100 dollars (calculée d’après les maigres dépenses habituelles de l’auteur : cigarettes, bières, nourriture, loyer, pension alimentaire…) et à vie, à condition que Bukowski cesse toute activité salariée pour se consacrer entièrement à son œuvre. Martin précise que ce pari éditorial représentait le quart de ses revenus personnels et qu’il n’avait rien dit à sa femme ! La carrière de l’écrivain, qui n’avait jusque-là publié que de la poésie, s’est aussitôt emballée avec la publication de ses romans (Le postier, Factotum…). Rassemblant des entretiens avec Bukowski, avec sa femme, sa fille, ses amies, ses collègues de la Poste, ce documentaire est également ponctué des hommages de Sean Penn, Bono et Harry Dean Stanton.

Les suppléments sont tous intéressants : des poèmes lus par Tom Waits et Bono, les dernières images de l’auteur, deux ans avant sa mort, lisant ses textes de sa voix si émouvante, des témoignages de l’éditeur Martin, d’Amber O’Neil et de Linda Lee Bukowski, sa dernière épouse, un retour sur East Hollywood avec le réalisateur Taylor Hackford, et cette fameuse émission Apostrophe en 1978, de sinistre mémoire, où l’on revoit un Bukowski exaspéré et ivre (d’où viennent les deux bouteilles de vin qu’il boit tout au long de l’émission ? Linda Lee prétend que la télévision lui a tendu un piège en lui fournissant le vin, Pivot dit que l’auteur les a apportées), entouré d’un Pivot sans égards et d’invités prétentieux et insupportables. Personne sur le plateau en tout cas ne semblait avoir conscience de côtoyer un génie de la littérature.

 

Bukowski, de John Dullaghan, Wilside video, 1 h 32 + bonus, 2004.