mardi, 08 avril 2014
Le mouton noir
Vient de paraître chez Passage d’encres, dans la collection Trait court :
Le mouton noir,
une plaquette regroupant 16 textes courts.
Ce recueil est dans la veine de Courts métrages (Le Pont du Change, 2013), de Lettres de cachet (Asphodèle, collection Confettis, 2013) et de Modèles réduits (Microbe, 2013) : il fait partie de l’ensemble Contresens, contenant plusieurs centaines de textes, dont je parlerai prochainement dans un entretien avec Christian Cottet-Emard.
Le mouton noir, qui ne comprend que des textes à la première personne, est un recueil plus intime et personnel, où je me livre à autant de vraies que de fausses confidences, mêlées d'humour et d'absurde.
Un extrait :
JOURS DE MARCHÉ
La coopérative des petits producteurs de la Corrèze m’avait délivré une carte d’adhérent : elle portait, je m’en souviens encore, le numéro dix-neuf. Chaque lundi matin, par tous les temps, j’allais tenir mon étal de livres sur le marché local. De la vieille fourgonnette à la carrosserie piquée de rouille, je sortais les deux tréteaux, la grande planche de bois brut, la chaise pliante et ma marchandise. Au milieu des vendeurs de saucissons, de pâtés de sanglier, de vin paillé, de fromages, de miel et de moutarde, qui criaient pour attirer le chaland, je disposais mes plaquettes de littérature et mes cartes-poèmes en petits tas bien droits ; j’exposais des tirages de tête ornés de gravures originales. Les clients étaient rares. Au plus fort de l’hiver, mes livres et moi frissonnions dans le vent glacial. Mes maigres recettes étaient heureusement complétées par la vente annexe de bouteilles d’eau-de-vie, sur lesquelles j’avais une marge de trente-trois pour cent. L’alcool était en fait ma principale source de revenus ; sans cette denrée, je n’aurais jamais pu tenir financièrement durant ces longues années à la campagne.
Le mouton noir, 32 pages, 12 x 21 cm, 5 € (+ 1,65 € de port pour un ex). Règlement à l’ordre de Passage d’encres.
Passage d'encres, Moulin de Quilio, 56310 Guern.
Suite au décès de l'éditrice Christiane Tricoit, ce recueil n'est plus disponible.
21:52 Publié dans Mes publications | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le mouton noir, jean-jacques nuel, passage d'encres
dimanche, 10 novembre 2013
L'autre Salon 2013
L'Autre Salon se tiendra à Grigny (Rhône) les 16 et 17 novembre 2013. Je serai présent les deux jours sur le stand des éditions Le Pont du Change. Outre la tenue du stand, je signerai mes derniers recueils publiés cette année :
- Courts métrages (Le Pont du Change) ;
- Lettres de cachet (Asphodèle) ;
- Modèles réduits (Microbe).
Tous renseignements sur L'Autre Salon.
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vendredi, 25 octobre 2013
Feuilles d'automne
Quelques-uns de mes textes courts viennent de paraître dans Le Spantole n° 372. Sous une belle couverture rouge, cette revue belge dirigée par Thierry Haumont en est à sa 58e année !
Souhaitons la même longévité à Claude Cailleau qui anime depuis six ans Les Cahiers de la rue Ventura et qui m'accueille dans le numéro 22.
D'autres textes figurent au sommaire de la revue en ligne trimestrielle Paysages écrits n° 19, animée par Sanda Voïca et Samuel Dudouit.
21:38 Publié dans Mes publications | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le spantole, paysages écrits, jean-jacques nuel
samedi, 12 octobre 2013
Mon nouveau site internet
Conçu avec la plateforme E-monsite, il remplace l'ancien site qui datait de 2002.
Il est accessible par le même nom de domaine :
21:07 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean-jacques nuel, site internet
mardi, 08 octobre 2013
Trois courts métrages
TROIS COURTS MÉTRAGES
(extraits de Courts métrages, Le Pont du Change, 2013)
LE DROIT D’AÎNESSE
Ma sœur aînée, je le sais, est née un an après moi et se prétend mon aînée. Je ne l’ai jamais contredite pour ne pas la contrarier, car elle peut se montrer, dans ses accès de colère, d’une violence extrême. Et ma position de frère cadet, bien qu’elle repose sur un mensonge, m’arrange au fond : je n’ai jamais aimé les responsabilités, et laisse volontiers à ma sœur, depuis la mort brutale de nos parents, le rôle de chef de famille. Elle a de puissantes relations dans la haute administration, je sais qu’elle s’en est servi pour parvenir à une falsification du registre d’état civil. Mon acte de naissance a été trafiqué : on m’a rajeuni de deux ans pour me faire naître fictivement après elle. J’en veux secrètement à ma sœur. Elle aurait pu tout aussi bien ne pas toucher à mon année de naissance et reculer la sienne de deux ans, le résultat aurait été similaire. Mais sa coquetterie et sa peur de vieillir s’opposaient à cette solution, et elle a préféré attenter à mes jours.
*
L’AMANT DE THÉRÈSE
2012 fut l’année Rousseau en région Rhône-Alpes, à l’occasion du tricentenaire de la naissance du grand écrivain. J’avais été recruté, en contrat à durée déterminée de trois mois, par le comité organisateur des festivités. Ma mission exclusive était de rechercher – pour compléter une biographie détaillée – le premier amant de Thérèse Levasseur, un individu de sexe masculin qui, contrairement à Jean-Jacques, n’avait pas laissé de nom dans la littérature et la philosophie. On ne disposait d’aucun élément sur le passé amoureux de Thérèse, à l’exception de ce bref passage au Livre VII des Confessions : « Elle me fit, en pleurant, l’aveu d’une faute unique au sortir de l’enfance, fruit de son ignorance et de l’adresse d’un séducteur. » ; elle n’était donc pas vierge lors de sa rencontre avec Rousseau. Cette notation mise à part, aucune piste, aucun témoignage, aucune archive nous menant à ce prétendu séducteur. Je désespérais de trouver quelque chose. « Cherchez toujours ! » disait-on pour me rassurer. « Cela vous occupera jusqu’à la fin de votre contrat. »
*
JARDIN D’ENFANTS
Après avoir quitté l’Éducation nationale, pour incompatibilité d’humeur avec les enfants, je cherchais un boulot pépère. Je crus l’avoir trouvé lorsqu’on me proposa ce poste de gardien au musée des beaux-arts. Rester assis sur un tabouret, porter un uniforme, observer le public (en concentrant mon attention sur les plus jolies femmes), attendre l’heure de la fermeture – ces multiples activités semblaient entrer dans mes compétences. On m’affecta à la surveillance d’une grande salle occupée par une seule œuvre d’art monumentale, installée dans le cadre de la biennale d’art contemporain. Sur le sol étaient répandus des jouets en plastique de couleurs vives, des bacs de sable, des ballons, des toboggans, des balançoires, disposés selon le caprice de l’artiste ; le titre de la composition figurait sur une plaque de plexiglas fixée au mur : JARDIN D’ENFANTS / KINDERGARTEN. « Vous êtes responsable de cette œuvre majeure ! », m’avertit le directeur du musée. Je ne voyais rien de majeur dans cet assemblage hasardeux d’un artiste prétentieux, tenant d’un art conceptuel commode qui le dispensait de faire ses preuves avec un crayon et un pinceau, mais j’étais prêt à accomplir avec conscience le travail pour lequel on me payait. Très vite, il m’apparut que j’en avais sous-estimé les difficultés. Les enfants et les groupes scolaires, nombreux à visiter le musée, étaient irrésistiblement attirés par les jeux et les jouets sur lesquels ils se précipitaient, et je devais me battre toute la journée pour les empêcher de s’en emparer. J’avais horreur de cette œuvre, comme j’ai toujours eu horreur des enfants, et j’étais chargé de protéger l’une contre les assauts des autres. Moi qui avais quitté l’enseignement pour ne plus avoir à faire la discipline, j’étais réduit au rôle de garde-chiourme ! À l’origine, la composition artistique ne devait rester exposée que le temps de la biennale, soit quatre mois, mais le musée envisageait maintenant d’en faire l’acquisition, et je craignais d’avoir à la surveiller jusqu’au jour encore lointain de ma retraite.
Descriptif et bon de commande de "Courts métrages"
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mercredi, 01 mai 2013
Lettres de cachet
Vient de paraître :
Lettres de cachet, éditions Asphodèle, collection confettis.
Un micro-recueil de 12 pages, format 10 x 15 cm. 2 €.
Il contient quatre textes sur le thème de la prison et de l'enfermement.
Les premières lignes :
"LES REDRESSEURS DE LETTRES
Ayant répondu à la lettre enthousiaste de l’un de mes admirateurs par quelques mots de remerciement écrits rapidement sur une carte de visite, je fus arrêté la semaine suivante et placé en détention provisoire. Je compris alors que l’on m’avait tendu un piège et que le soi-disant admirateur était en réalité un auxiliaire de la police. Dans ma hâte à lui répondre, je n’avais pas pris garde à la graphie de mes lettres : mon message était tracé à l’écriture cursive. Or – et nul n’est censé ignorer la loi – un décret interdisait depuis le premier janvier l’usage et la diffusion de l’écriture cursive, jugée archaïque et illisible par les nouvelles générations. "
En vente sur le site des éditions Asphodéle.
10:38 Publié dans Livre, Mes publications | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lettres de cachet, jean-jacques nuel, editions asphodèle
jeudi, 18 avril 2013
Un article dans Fluide Glacial
Dans le numéro 443 de Fluide Glacial (mai 2013), un article sur "Courts métrages" paraît dans la rubrique "Lisez plus fort", d'Hannibal Lecteur. Obtenir pour un même recueil un article à la fois dans "Recours au poème" et dans "Fluide Glacial", voici le genre de grand écart qui me réjouit !
Tout le dossier critique de "Courts métrages".
14:30 Publié dans Mes publications | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jean-jacques nuel, courts métrages, fluide glacial