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jeudi, 08 novembre 2007

Le Café de Flore

medium_flore13.jpgUne bonne façon de réviser son histoire littéraire, c’est de se rendre au Café de Flore. Sur quelques mètres carrés, vous y ressentirez la présence d’une très forte densité de fantômes littéraires : Apollinaire, Breton, Soupault, Tzara, Camus, Malraux, Léon-Paul Fargue, Mac Orlan, Queneau, Leiris, Bataille, Vitrac, Desnos, Sartre, Simone de Beauvoir, Artaud, Genet, Marguerite Duras, Hemingway, Capote, Durrell…
Situé sur l'emplacement de l'ancienne abbaye détruite pendant la Révolution, le Café de Flore fait son apparition au début de la IIIème République, sans doute en 1887. Il doit son nom à une sculpture de la petite divinité qui se dressait de l'autre côté du boulevard. Joris-Karl Huysmans et Remy de Gourmont y viennent après la fermeture du Café Caron si cher à leurs coeurs. A la fin du XIXème siècle, Charles Maurras, installé au premier étage, y rédige son livre "Sous le signe de Flore".
Vers 1913, Apollinaire investit les lieux, le Flore devient son bureau où il reçoit et met en relation : "Nous avions choisi le Café de Flore parce que nous étions sûrs d'y être moins dérangés qu'ailleurs." Les dadaïstes et les surréalistes s’y rassemblent et préparent leurs revues. Pendant l’Occupation, des écrivains viennent se réchauffer dans la salle et tenir leurs permanences. Jean-Paul Sartre en est l'un des habitués : " Nous nous y installâmes complètement : de neuf heures du matin à midi, nous y travaillions, nous allions déjeuner, à deux heures nous y revenions et nous causions alors avec des amis que nous rencontrions jusqu'à huit heures. Après dîner, nous recevions les gens à qui nous avions donné rendez-vous. Cela peut vous sembler bizarre, mais nous étions au Flore chez nous. ". Et le patron du lieu Paul Boubal de témoigner : "Sartre fut mon plus mauvais client ! Il demeurait des heures à gribouiller du papier devant une unique consommation..." A sa sortie de l'asile de Rodez, Antonin Artaud le hante peu de temps avant sa mort, il lui arrive de monter sur une table pour lire un poème devant les clients éberlués.
Situé 172, boulevard Saint-Germain, il fit partie, avec les établissements voisins Les Deux Magots et la Brasserie Lipp, du « triangle intellectuel » de Saint-Germain-des-Prés. Peintres, acteurs, cinéastes, ainsi que le psychanalyste Jacques Lacan l'ont fréquenté assidûment. 
Précisons que le Prix de Flore a été fondé en 1994 dans le but de couronner un auteur littéraire au talent prometteur. Les critères de sélection sont l'originalité, la modernité et la jeunesse. C'est au mois de novembre que le Prix, doté de 6100 euros, est remis lors d'une soirée au Café de Flore. Le prix 2007 vient d'être attribué à Amélie Nothomb pour son dernier roman "Ni d'Eve ni d'Adam".
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Café de Flore, 172 boulevard Saint-Germain, 75006 Paris. Tél 01 45 48 55 26.
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Plus de renseignements sur le site internet :
http://www.cafe-de-flore.com/index2.htm