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vendredi, 12 juillet 2013

Patchwork, revue littéraire

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Il convient de saluer une nouvelle revue littéraire, surtout quand elle a choisi de s’incarner dans le papier. Anthony Dufraisse, qui avait lancé voici quelques années la revue Mercure, est le maître d’œuvre de ce projet. En exergue, une citation de Georges Perros donne le ton : « Il faudrait créer une revue d’une imprévisible diversité, façon patchwork. » Son rythme de parution prévu est de deux numéros l’an.

C’est d’abord, visuellement, un très bel objet de format 11 x 17, 5 cm, sous une élégante couverture violette à rabat, créée par le graphiste Sébastien Lordez. Un sommaire diversifié et de qualité, à commencer par un extrait du Journal de 1929 de John Cowper Powys (traduit par Jacqueline Peltier). L’auteur américain a alors 56 ans et pense abandonner ses épuisantes tournées de conférences, quitter Greenwich Village pour se retirer à une centaine de kilomètres au nord de New York et se consacrer à l’écriture. Les pages reproduites parlent de son installation à la campagne et de la découverte de la nature. Suivent des contributions d’auteurs connus, dont Jean-Michel Maulpoix, Yves Leclair, Denis Grozdanovitch, Gil Jouanard, Jacques Jouet. Stéphane Beau ferme la marche avec ses "apories".

 

Patchwork, numéro 0, Juin 2013. 7 €.

Pour renseignements et commandes, écrire à revuepatchwork@free.fr

 

jeudi, 21 juin 2012

Transversale scandinave

passage d'encres,revue littéraire, piet linckenLa superbe revue Passage d’encres consacre son 44e numéro (octobre 2011) à la littérature scandinave. Piet Lincken est à la fois l’artiste invité et le coordonnateur de ce numéro. Belge d’origine franco-suédoise, né à Caen en 1969, poète, dramaturge, nouvelliste, compositeur, musicien, plasticien, traducteur de la littérature de langue suédoise et norvégienne, Lincken mène un travail protéiforme et nous livre ici des photos, des peintures, des poèmes et un monologue théâtral. Au seuil de ce panorama nordique, il s’interroge sur la spécificité de cette littérature qui n’a pas d’unité géographique ni linguistique, composée de langues si différentes, et voit la caractéristique de la Scandinavie dans la « relation à l’espace, un espace de nature, une relation à la nature, et donc une relation de Soi, solitaire, à  l’environnement, et par extension du Je au Ils, du Moi à la société. » L’anthologie, entrecoupée d’entretiens et d’études, propose des textes en version souvent bilingue de Tomas Tranströmer (prix Nobel), Tone Aanderaa, Le Näck, Selma Lagerlöf, Lucien Nosloj, Lina Ekdahl. Dans un entretien avec Anny Romand, Gao Xingjian, prix Nobel de littérature, très attiré par la littérature nordique, voit une grande proximité entre son œuvre picturale et les paysages suédois : « Les photos que j’ai faites en Suède sont assez proches de mes tableaux. Cette grisaille, la neige, le ciel gris, le blanc tout autour. Et pas beaucoup de monde… » Il déplore dans notre monde contemporain l’invasion du bruit, de l’excès d’informations qui nous empêche de penser. « Le dialogue de la nature et de la solitude est indispensable dans la vie humaine. »

Enrichie de reproductions d’œuvres, la revue, dirigée par Christiane Tricoit, connaît aujourd’hui un prolongement sur internet, avec le site INKS.

 

Passage d’encres, 16 rue de Paris, 93230 Romainville.22 €.

www.inks-passagedencres.fr

 

mercredi, 06 juin 2012

Une publication dans LA GRAPPE n° 82

lagrappe82.jpgHuit textes courts de « Contresens » paraissent dans le numéro 82 (juin 2012) de la revue La Grappe (B.P. 9, 77350 Le Mée sur Seine). 

Ce sont des textes anciens à l’exception de deux d’entre eux, dont celui que je reproduis ci-dessous.

Au sommaire de cette même livraison : notamment Pierre Dhainaut, Jean Bensimon, Jean-Luc Coudray, Jacques Lucchesi, Claude Dehêtre et les dessins de Dominique Laronde.

 

FAUCHÉ DANS LA FLEUR DE L’ÂGE

Cet écologiste militant ne pouvait envisager d’autre fin qu’une mort naturelle, au terme d’une vie longue et saine. Mais lors d’une opération commando de destruction d’un champ de maïs transgénique, peu habitué au maniement d’un outil rustique, il se blessa le pied avec la lame d’une faux et mourut quelques jours plus tard, victime du tétanos.

*

« Contresens » est un corpus de plusieurs centaines de textes courts, ou très courts, commencé voici trente ans, mais repris intensément ces mois derniers. Ces brefs commencent à paraître en revues, ici et là.



mardi, 15 mai 2012

Revue de détail n° 28

(Cet article est paru dans Le Magazine des Livres n° 35, qui va hélas cesser sa parution.)

 

Des artichauts à Bruxelles

grognard21.jpgLa revue trimestrielle Le Grognard vient de sortir son numéro 21 sous une couverture redessinée qui lui donne belle allure. Un ensemble de 116 pages presque entièrement consacré à Yves Le Manach, et à son oeuvre, Pas très loin du Centre du Monde, ce qui nous permet de faire une vraie découverte. Pas très loin du Centre du Monde est un roman autobiographique composé, non pas de chapitres, mais d'Artichauts de Bruxelles (hommage au dadaïste Georges Ribemond Dessaigne) ; quelques-uns de ces textes ou « pièces détachées » sont ici choisis par Stéphane Prat et présentés par Madeleine Ropars. Yves le Manach évoque son enfance dans le 6ème arrondissement parisien (fréquenté alors par les lettristes, Guy Debord, Michèle Bernstein...), sa révolte, son militantisme, sa condition de classe, son exil à Bruxelles. Des rencontres incongrues, marquantes ou absurdes. On suit le destin d'un ouvrier ajusteur né à Paris en 1942, devenu un « penseur ajusteur » pour qui « le minimum d'honnêteté intellectuelle dont il pouvait faire preuve consistait à laisser s'inscrire en lui toute l'inhumanité de ce monde. » On lit cette philosophie comme un roman, et comme une leçon de vie. Le Manach s’interroge sur le sens de son expérience : « Cette errance avait pour raison d’être de me permettre d’accumuler des éléments qui, sur le moment, me semblaient saugrenus, mais qui, à l’heure où je commence à comprendre, s’organisent avec la même logique qu’un tenon et une mortaise. La tâche qui me revient sur cette terre est de partir à la découverte du Centre du Monde. Non pas le centre physique du monde, mais un centre du monde humain : le point d’intersection où les destins individuels s’entrecroisent avec le destin collectif. » Une recherche par l’écriture, humble et patiente, qui n’a rien à voir avec une carrière d’homme de lettres. « Même si je ne refuse pas d’être édité, je ne manifeste pas une volonté outrancière d’être reconnu en tant qu’écrivain, mes Artichauts me suffisent. Je suis plutôt en quête d’une reconnaissance humaine, pas d’une reconnaissance corporatiste. »

 

Le Grognard n° 21, 10 €. Editions du Petit Pavé pour la diffusion. Mail : revue.le.grognard@gmail.com

 

lundi, 23 janvier 2012

Revue de détail n° 27

(Cette chronique est parue dans Le Magazine des livres n° 33.)

De l’utilité du chiendent

chiendents2.jpgSous-titrée « cahier d’arts et de littératures », Chiendents, une nouvelle revue littéraire vient de naître aux éditions du Petit Véhicule. Luc Vidal, directeur de la publication, présente ainsi le projet dans le numéro inaugural : « Les dictionnaires définissent le chiendent comme une mauvaise herbe des cultures et des pelouses. Mais appliqué au champ littéraire il est fertile, nécessaire et indispensable. Pourquoi ? La culture institutionnelle depuis trente années a une tendance plus que naturelle à laminer tout ce qui n’est pas elle. Dame Nature offre au chiendent pourtant la possibilité d’être utile. En Bretagne, avec les oyats, le chiendent consolide les dunes. Ce cahier sera la dune et le sable d’une vraie liberté du mot, de sa chanson et de sa couleur. Il s’agit aujourd’hui, plus que de défendre, de faire vivre une démocratie culturelle authentique du véritable échange et partage. »

Le pari de l’équipe de Chiendents est de faire vivre une revue légère (40 pages), de faible coût (3 €) et de périodicité fréquente (mensuelle). Sous couverture noire ornée d’une belle vignette collée, le numéro 1 offre trois nouvelles de qualité signées Yves Hughes, Louise de Ravinel et Roger Wallet ; le numéro 2 intitulé « Jean-Luc Pouliquen ou le voyageur de mémoire » est un intéressant dossier sur ce poète dont le nom breton dissimule une appartenance méditerranéenne. C’est d’ailleurs sous cette double identité que s’est construit son parcours poétique, se réclamant à la fois des poètes de l’Ecole de Rochefort et de la poésie de langue d’Oc. Le dossier comprend un entretien de Pouliquen avec le philosophe brésilien Gaspar Paz, des études critiques, un texte inédit de l’auteur inspiré par un voyage à Rio de Janeiro. Des notes de lecture complètent cette revue dont les débuts sont excellents et prometteurs.

 

Chiendents n° 1 et 2, éditions du Petit Véhicule, 3 €.

www.petit-vehicule.asso.fr

lundi, 28 novembre 2011

A tire-larigot

Une nouvelle revue trimestrielle vient de paraître en Belgique, A tire-larigot, sous la direction de Roland Counard et de James. Son but : faire connaître des écrivains francophones de toutes origines, qu’ils soient poètes, romanciers, nouvellistes, pamphlétaires ou dramaturges. Confirmés ou débutants.

Chaque auteur dispose d’un espace sous la forme d’un feuillet égal pour tous (un feuillet replié donnant 4 pages format 15 x 15 cm). Les contributions volantes sont rassemblées dans un emboîtage.

Au sommaire de ce premier numéro : Luc Baba, Jean-Michel Bongiraud, Brigitte Corbisier, Colette Decuyper, Serge Delaive, Nathalie Gassel, Karel Logist, André Romus, Jeanine Salesse et… Jean-Jacques Nuel (Roland Counard a eu en effet l’amabilité de republier l’un de mes textes, L’adieu près du pont du Change, que l’on pourra lire sur cette page.)

La revue, qui prévoit de publier également à l’avenir des interviews sur des sujets qui provoquent débat, est publiée avec le soutien de la Ville et de la Province de Liège.

 

A tire-larigot, Boumboumtralala éditions, 57 avenue des Côteaux 4030 Liège, Belgique. 5 €. Abonnement 4 n°s frais d’envoi inclus 25 €.

mardi, 20 septembre 2011

Revue de détail n° 26

(Cette chronique a été publiée dans Le Magazine des Livres n° 31 )

Sur Han Ryner

Dans ses deux derniers numéros, la revue Le Grognard adopte un format livre, avec dos carré, pour nous proposer deux intéressantes livraisons. Le numéro 16 est une anthologie d’articles de Han Ryner, Comment te bats-tu ? et autres textes parus dans le Journal du Peuple ou en revues, avec une présentation de C. Arnoult. A l’instar de Voltaire ou Diderot, le philosophe Ryner (1861-1938) s’est beaucoup servi de la fiction (romans, contes et récits courts, théâtre) comme support d’expression de sa pensée. Théoricien de l’individualisme, il ne le considère pas comme un égoïsme, bien au contraire, et ne l’oppose pas à fraternité ou solidarité. Apparemment proche des anarchistes (les deux crimes sont pour lui commander et obéir), il n’en partage pas les illusions ni la violence révolutionnaire, se référant davantage à la sagesse antique grecque. Il critique la société mais la conçoit comme une fatalité : « La société est inévitable comme la mort. Sur le plan matériel, notre puissance est faible contre de telles limites. Mais le sage détruit en lui le respect et la crainte de la société, comme il détruit en lui la crainte de la mort. » Selon Stéphane Beau, le credo originel de Ryner est simple : l’homme est la mesure de toute chose. Avec ténacité, le directeur du Grognard veut redonner à ce philosophe un peu oublié une plus large notoriété, au-delà du cercle restreint des milieux libertaires où il est pour le moment assigné, car sa pensée est beaucoup trop profonde, subtile et universelle pour qu’elle reste ainsi enfermée dans cette unique référence à l’anarchie.

Le numéro 17 est une anthologie de poèmes choisis par Stéphane Beau et Gaston Vieujeux. Si tous les poèmes ne sont pas impérissables, ou sacrifient parfois à l’engagement politique, l’ensemble est d’une bonne tenue et les 38 auteurs rassemblés ont en commun une grande sincérité. On a plaisir à y retrouver d’excellents auteurs lus ailleurs, dont Pascale Arguedas, Chantal Dupuy-Dunier, Cathy Garcia, Stéphane Prat, Pascal Pratz, Thomas Vinau. « Cette revue-anthologie n’est pas celle d’une édition fantôme. Elle est vivante, surprise et fracas de vivre », résume Luc Vidal dans sa préface.

 

Le Grognard n° 16 et n° 17, 68 rue de Carquefou, 44470 Thouare sur Loire, diffusé par les éditions du Petit Pavé, site http://perso.orange.fr/legrognard , 10 €.