Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 28 août 2008

Feedbooks, premier bilan

Le 26 juillet dernier, j’ai publié sur le site Feedbooks sous formes de petits livres numériques (ou e-books), deux courts textes précédemment parus en revues, La nouvelle et La donne.

 

Un mois après, quel premier bilan tirer de cette expérience ? Plus de 120 téléchargements ont été effectués, dont 80 pour La nouvelle. Un résultat encourageant, mais comme j’avais fait un signalement intensif par courriels de ces publications, il est encore trop tôt pour juger de la fréquentation du site et de la possibilité de gagner par cette formule de nouveaux lecteurs.

Le fonctionnement de la plateforme, bien qu’il soit très intuitif et sans notice d’aide, est simple et efficace. J’ai rencontré cependant deux difficultés : lors du transfert de mon texte originel dans la page d’édition par copier-coller, les passages en italiques se sont transformés en caractères droits, sans possibilité de revenir sur ce phénomène (j’ai donc dû remplacer les italiques par des guillemets, des majuscules…) ; par ailleurs, dans La nouvelle, les points-virgules ont disparu lors du passage en PDF.

Hadrien Gardeur, co-fondateur de Feedbooks, que j’ai interrogé sur ces difficultés, m’a très rapidement répondu en m’annonçant la prochaine mise en place d’une nouvelle version qui répondra aux besoins des auteurs utilisateurs : « La partie édition du site va considérablement évoluer dans les prochaines semaines et devenir à la fois plus puissante et intuitive. Il est déjà possible de mettre en forme les textes, mais en envoyant directement du HTML alors que dans la nouvelle version il sera possible de directement copier/coller la mise en forme, ainsi que de tout contrôler via un éditeur WYSIWYG, similaire à ce qu’on a sur un blog/forum. »

J’attendrai ainsi la mise en place de ce nouvel outil pour uploader de nouveaux textes.

 

Plusieurs personnes, à qui j’avais signalé ces publications, m’ont par ailleurs fait part de leurs doutes ou de leurs réticences quant à cette nouvelle forme d’édition : elle soulève deux types de problèmes, liés à l’absence de sélection et à la gratuité.

L’absence de sélection (tout le monde peut mettre en ligne ses textes), donc l’absence de tiers légitimant, de cette reconnaissance par un professionnel qui constitue l’un des principes essentiels de l’édition véritable, n’est pas un phénomène nouveau. Depuis l’explosion des blogs et des sites en ligne, n’importe qui peut offrir ses textes dans ce gigantesque compte d’auteur gratuit que représente l’édition via internet. On ajoutera que la situation bloquée de l’édition traditionnelle, qui ne joue plus son rôle de filtre et de promotion des nouveaux talents, contribue à ce recours à la publication en ligne.

Plus intéressantes sont les objections liées au droit d’auteur et à son modèle économique. La gratuité d’un contenu littéraire semble un principe inacceptable pour beaucoup d’auteurs. Sans compter le risque de pillage des textes exposés sur le net, que j’ai pour le moment contourné de la façon suivante : les deux textes publiés ont fait voici quelques années l’objet d’une ou plusieurs parutions en revues papier, ce qui me met en mesure de pouvoir prouver l’antériorité de mon texte en cas de plagiat.

Mais faut-il offrir gratuitement ses textes ? L’édition numérique en elle-même n’implique pas forcément la gratuité, puisqu’il existe des éditeurs numériques proposant des contenus électroniques payants sous forme de fichiers à télécharger et protégés. Ce qui n’empêchera pas l’édition parallèle gratuite de textes classiques, ni la possibilité de contourner les systèmes de protection (on le voit largement pour la musique et les films) pour télécharger illégalement des textes contemporains.

Le droit d’auteur, tel qu’on le vit depuis plus d’un siècle, se trouve bouleversé par cette nouvelle forme d’édition. Non dans toutes ses composantes : le droit de divulgation et de retrait, le droit moral qui protège l’intégrité d’un texte ne sont pas remis en cause. Mais le modèle économique du droit d’auteur, du droit patrimonial d’exploitation (une rémunération proportionnelle au nombre d’exemplaires vendus) va devoir s’adapter ou coexister avec de nouvelles formes de diffusion. Je n’exclus pas pour ma part de mettre une partie de ma production en ligne gratuitement tandis que d’autres textes resteront soumis au modèle traditionnel payant, à l’instar de certains interprètes qui laissent en téléchargement gratuit des parties d’un album qui fait lui-même l’objet d’une vente. Les choses évoluent vite, sous la simple pression du progrès technologique offrant nouveau média et nouveaux outils, et la réflexion est loin d’être close…

*

Depuis la mise en ligne de ce billet, j'ai pu rétablir les italiques dans mon texte, avec des balises HTML.

*

 

(Cliquer sur les couvertures pour accéder au téléchargement. Pour la lecture sur ordinateur, choisir le format PDF.)

839-original.png

835-original.png

Commentaires

En ce qui concerne la fréquentation, un petit élément: 28.000 livres sont actuellement distribués chaque jour via Feedbooks.

Les textes qui ne sont pas dans le domaine public mais directement envoyés par leur auteurs ne représentent qu'une partie infime de ce total. Cela s'explique en partie par le fait qu'on travaille sur l'éditeur en ligne, et que cette partie du site sera considérablement améliorée et mise en avant. Mais aussi car Feedbooks est fréquenté en grande partie directement depuis des périphériques comme l'iPhone ou le Kindle, et que nous ne diffusons pas encore directement ces textes vers ces plateformes.

Mais globalement, que ce soit quand on diffuse sa vidéo sur Youtube, ses photos sur Flickr ou ses chansons sur Myspace, le principe reste le même. Celui de la communication "many to many": il appartient à l'auteur de pousser en avant la diffusion de son oeuvre et il ne faut pas compter sur la plateforme de diffusion en elle-même pour avoir du succès. Bien-sûr, si on apparait en première page d'un de ces sites, on est porté par leur fréquentation, mais il faut une impulsion initiale que seul l'auteur peut donner à son oeuvre.

Écrit par : Hadrien | jeudi, 28 août 2008

Je suis persuadé qu'il y a de la place pour tous les modes d'éditions et que tout est respecable : édition papier classique : à compte d'éditeur, à compte d'auteur ou auto-édition, édition sur le web : blog ou autres sites comme feedbooks. Mais ce que je reproche à des espace comme feedbooks (c'est du moins ce que je vois dans la manière dont vos deux belles nouvelles sont présentées) c'est le peu de souci qu'ils ont de la forme. Et pour moi, la forme, c'est 50% (minimum) de la valeur d'un texte (ce n'est pas pour rien que je fais le Grognard tel qu'il est !). La présentation type A4 time new roman est innacceptable. Un beau texte a besoin d'un bel espace pour prendre toute sa dimension ! (Certains tirages papiers ne sont d'ailleurs pas des exemples dans ce domaine) Donc Feedbooks, pourquoi pas, sur le principe de diffusion ce n'est pas plus malvenu qu'autre chose. Par contre, il faut bosser la présentation. Autrement, autant continuer à présenter ses textes sur son propre blog ou sur son propre site internet et travailler tranquillement sa propre présentation.

Écrit par : stephane | dimanche, 31 août 2008

Certes, l'auteur doit participer à la promotion de son oeuvre; en d'autres lieux, on dirait qu'il doit savoir se vendre. Tout éditeur qui se respecte doit être l'acteur principal de cette promotion. La présentation minimale proposée par Feedbooks n'est en effet guère acceptable. Il existe d'autres éditeurs, tel In Libro Veritas (http://www.inlibroveritas.net/), qui me semblent plus respectueux des auteurs et de leurs droits.

Plus globalement, le fait d'utiliser la publication à compte d'auteur, quel que soit le biais utilisé, n'a rien de choquant : "Le temps perdu" d'un certain PROUST n'avait-il pas été refusé par un tiers légitimant de renom, André GIDE ? C'est en tout cas un moyen, aujourd'hui peu onéreux, de se faire connaître.

Écrit par : Roland NUEL | dimanche, 31 août 2008

La forme est totalement dissociée du fond, et il est possible pour le lecteur de choisir ce qu'il souhaite comme format (numérique), taille de la page, taille des marges et police.
Feedbooks supporte les règles de césure aussi, et ajoute les insécables autant que possible (on continue de l'améliorer).
Le PDF ne représente d'ailleurs qu'un petit pourcentage des téléchargements sur Feedbooks: la grande majorité sont en ePub ou en Mobipocket.
A l'heure où la lecture numérique est aussi mobile, c'est vers un format comme l'ePub qu'il faut se tourner et il faut comprendre que la forme, sera désormais en partie le choix du lecteur. Le PDF imprimeur a encore un rôle dans l'édition traditionnelle, mais ce n'est pas ainsi qu'on procède dans l'édition numérique.

Écrit par : Hadrien | lundi, 01 septembre 2008

Merci, Hadrien, pour ces précisions. On est en effet ici dans une toute autre logique, loin des critères de l'édition traditionnelle (laquelle à mon avis va continuer simultanément, avec le travail de plus-value qu'apporte l'éditeur et dont parle Roland). L'intérêt de Feedbooks, c'est la lecture mobile, avec l'accès à de nouveaux supports de lecture.

Écrit par : Nuel | lundi, 01 septembre 2008

Nous vous remercions d'avoir des informations utiles. Je crois que Freedbooks très utile et très pratique vesh, qui comprend une énorme quantité d'informations utiles!

Écrit par : cocaine clean product | lundi, 01 décembre 2008

Les commentaires sont fermés.