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vendredi, 18 juin 2021

Avril à Cluny

1ere de couverture Avril a- Cluny.jpgVient de paraître :

Avril à Cluny

polar

éditions Héraclite

Collection "Terres de Bourgogne"

 

Venant de quitter Lyon pour s'installer en Bourgogne, le détective privé Brice Noval espère profiter d'une tranquille retraite dans sa maison près de Cluny. Mais le meurtre d'un libraire, le fantôme d'un moine noir errant dans les rues la nuit et une jeune femme venant lui demander son aide vont le pousser à reprendre du service.

Commence alors une enquête mouvementée dans la ville de Cluny, qui est aussi l'occasion de revisiter ses mille ans d'histoire et de (re)découvrir pourquoi et comment la grande abbaye a presque entièrement disparu.

*

Ce roman policier m'a été inspiré par la cité de Cluny, près de laquelle je vis depuis quelques années. J'ai voulu rendre hommage à cette ville, à son histoire millénaire, aux moines bâtisseurs, aux scribes et enlumineurs, à ce fabuleux passé dont il ne reste plus guère de traces visibles. Après le temps de l'oeuvre vient l'oeuvre du temps, qui détruit les monuments et efface leur mémoire, si les hommes ne prennent garde à la préserver.

Un roman de 168 pages, format 22 x 13 cm, 16 euros.

Disponible sur le site de l'éditeur.

Me contacter si vous désirez un exemplaire dédicacé. Il vous sera expédié au prix de 20 euros port compris.

 

mardi, 15 juin 2021

Les Moments littéraires n° 46

Les-Moments-litteraires-n°-46-190x300.jpgAu fil de ses numéros semestriels, la revue de l'écriture intime Les Moments littéraires est décidément passionnante. Alors que Simone de Beauvoir et Sartre ne sont pas ma tasse de thé, j'ai été néanmoins très intéressé par ce numéro spécial Beauvoir, riche d'informations sur la vie littéraire parisienne de l'après-guerre et sur la naissance de l'oeuvre de l'auteure.

Simone de Beauvoir a été toute sa vie une grande diariste, mais de manière intermittente. Deux extraits de son Journal sont reproduits, datant des années 45 et 46. Dans l'euphorie de la Libération et de l'émergence de sa notoriété littéraire, elle prend plaisir à transcrire le foisonnement de son existence et « ce goût pathologique de la vie » qu'elle pense tenir de sa mère. Elle se trouve au centre de ce bouillonnement intellectuel, artistique et politique de Saint-Germain-des-Prés, au milieu d'un tourbillon d'amis et de connaissances. Tous fréquentent le Café de Flore et Les Deux Magots, Beauvoir y travaille, y corrige les épreuves de ses livres, y reçoit ses amis, y vit. C'est leur quartier général. Déjà ils rejettent Camus. « On a parlé de Camus qui ne se décide toujours pas à sortir son livre et Genet a dit, ce qui est très juste : « Ce qu'il y a avec Camus, c'est qu'il croit qu'il est déjà Camus ». Bost est complètement dégoûté de Camus et il a achevé de nous en dégoûter Sartre et moi. »

Elle part pour l'Espagne et le Portugal. Comme elle sort d'une France en ruines, appauvrie, affamée, d'un monde de la rareté où vêtements et aliments sont parcimonieusement limités en échange de tickets, la première chose qui la frappe à Madrid, c'est l'abondance, le luxe oublié des magasins regorgeant de nourritures et de produits. Mais dans les quartiers plus éloignés, elle découvre une grande misère.

Elle parle de certaines filles qui draguent Sartre. « Au lieu de penser qu'un type a toujours un peu envie de baiser une femme jeune et jolie, et que ça ne prouve rien, elles jouent du cul et après ça elles prennent le désir du type pour un amour d'âme. Sartre me fait remarquer que si les hommes se mentent moins touchant les femmes, ils mentent sur leur carrière, leur valeur, etc. C'est juste. Mais ils se mentent, tandis que les femmes sont menties, elles appellent le mensonge de l'homme ; c'est lié à leur situation de dépendance bien sûr. Décidément je voudrais écrire sur les femmes. »

Elle écrira Le Deuxième Sexe, trois ans plus tard.

 

Dans La Force des Choses, elle évoque à plusieurs reprises Blossom Douthat, une jeune américaine qui, au cours d'un séjour en France, lui écrit et la rencontre. Pleine d'admiration pour Simone de Beauvoir devenue son idole et sa maîtresse à penser, Blossom tiendra un journal de 17 volumes (7000 pages) qu'elle laissera à Beauvoir (qui le juge « extraordinaire et extravagant ») avant de retourner aux États-Unis. Les Moments littéraire en publient l'année 1958.

La revue livre aussi un extrait du Journal de Benoîte Groult, daté de 1964. Sa fille, Blandine de Caunes, souligne dans son introduction que « le journal intime est depuis toujours une tradition familiale chez les Groult. Nicole, ma grand-mère, avait décrété que ses filles avaient deux obligations chaque soir : se laver les dents et écrire leur journal qui, régulièrement, devait lui être lu à haute voix... »

 

Les Moments littéraires, 16 €, BP 90986, 75829 Paris Cedex 17.

www.lesmomentslitteraires.fr

 

mardi, 08 juin 2021

Charmes, de Christian Cottet-Emard

charmes,christian cottet-emard,orage-lagune-express,roman,musiqueDans une note liminaire à son nouveau roman, Christian Cottet-Emard, que l'on connaît aussi comme poète et chroniqueur, nous livre la genèse de Charmes : « Le don est un mystère qui m'a toujours tourmenté, sans doute parce que j'en suis dépourvu, en particulier de celui qui m'a le plus cruellement manqué, écrire et jouer de la musique. Ce manque étant une de mes hantises les plus lourdes, je m'en suis un peu allégé en inventant cette fable où rôdent les ombres et les esprits de ce qui ne peut trouver ni repos ni fin. »

Passionné de musique mais incapable de la pratiquer, le personnage principal Charles Dautray vit seul, dans sa maison jurassienne où il rédige son journal intime. À la suite de sa rencontre avec la mystérieuse Marina, il se trouve subitement en possession de ce don musical dont il a toujours rêvé. Une carrière de pianiste concertiste s'offre soudain à lui, qu'il mène aidé par son producteur et agent artistique Aaron Jenkins, tandis que le pigiste Antoine Magnard rédige des articles sur ses concerts et les livrets de ses disques.

Le roman se constitue des récits croisés des différents protagonistes, qui forment comme les pièces d'un puzzle. On se déplace à Lyon, Paris, Barcelone, Venise et Lisbonne, on prend quelques détours par Oyonnax et Nantua. L'action progresse vers une fin surprenante.

C'est à la fois un roman très personnel, où l'auteur livre beaucoup de lui-même (sa vie, ses goûts, ses décors...) et un récit fantastique, traversé par le personnage étrange et inquiétant de Marina, avec qui Charles Dautray lie une sorte de pacte faustien. « Il est vrai que je me damnerais bien en échange d'une parcelle d'excellence musicale et du génie qui l'accompagne. »

Cottet-Emard montre une grande connaissance de la musique classique et contemporaine, et une maîtrise dans l'art du dialogue intégré : délaissant le retour à la ligne et le tiret, il introduit les répliques des personnages dans le corps même du texte, qui gagne en fluidité. Le titre Charmes (venant de la villa des Charmes, évoquée dans la deuxième partie du livre) convient bien à ce récit : c'est l'histoire d'une possession, l'histoire d'un vertige.

 

Charmes, de Christian Cottet-Emard, Orage-Lagune-Express éditeur.

210 pages.

Le lien pour découvrir l'ouvrage :

http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2021/06/05/charmes-6320188.html