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jeudi, 10 octobre 2024

Décibels mortels : une lecture de Jean-Loup Martin

Jean-Loup Martin est mon plus ancien et fidèle lecteur : il me suit depuis 40 ans ! Depuis le recueil de poèmes « Du pays glacé salin », paru en 1984 chez Cheyne éditeur. C'est dire que son avis compte beaucoup pour moi. Voici sa lecture de mon dernier ouvrage publié.

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« J'ai lu « Décibels mortels ». J'ai retrouvé avec plaisir Brice Noval. Et aussi Virginie, toujours aussi charmante. Et Bruneau. Et l’apparition-disparition fugitive de Laurent Thimonnier (j’aurais aimé le retrouver plus longuement). Et puis les personnages nouveaux, que vous avez su si bien dépeindre, notamment ce goujat-macho-sans gêne de Gilles Nottat, tellement « déplaisant » que l’on en arrive presque à se réjouir de sa mort ! Nous connaissons tous de ces personnages qui s’imposent, qui éventuellement vous manipulent !... Et les autres membres de ce piteux groupe de rock.

J’ai été très sensible aussi à votre goût pour le passé, en l’occurrence un passé fantasmé, mais ancré dans le temps et dans l’espace, dans cette région que vous connaissez bien. J’ai aimé l’histoire du trésor de Nanton, les variations sur la lettre « N » inversée, le château de Nobles, la « pierre levée du champ de la Fa » et les explications de Glaber … Votre goût pour l’histoire, pour les vieilles pierres : Cluny ...

J’ai aimé aussi les éléments de l’enquête policière : l’arme du crime (une corde de guitare) est originale ; les indices, en particulier le papier utilisé pour les lettres anonymes, créent une attente palpitante …

Et puis, en dessous (en quelque sorte) de l’enquête policière, avec ce qu’il y faut de fausses pistes, de meurtres, de raisonnements logiques, j’ai trouvé dans votre livre une « petite musique » nostalgique, une « madeleine de Proust », une méditation sur le temps qui passe inexorablement. En effet, du point de vue de l’enquête elle-même, les dernières pages peuvent paraître inutiles, puisque le coupable a été identifié et arrêté, mais en réalité, me semble-t-il, elles donnent la vraie signification de votre livre ou du moins une piste d’analyse qui me paraît intéressante sur les limites et les échecs, l’avenir qui se dérobe et le passé vertigineux : cette méditation, qui pourrait être morbide, est magnifiée par la musique. Et votre « finale » (au sens musical du terme) rejoint les deux épigraphes de La Bruyère et de La Rochefoucauld. L’essentiel dans les bons romans policiers, ce n’est pas tant l’intrigue et ses rebondissements que la réflexion sur la nature humaine : c’est d’ailleurs vrai sans doute de toute œuvre …

Je me suis peut-être trop aventuré, trop loin de vos intentions. En tout cas votre livre va rejoindre, dans ma bibliothèque, vos autres livres, sur le rayon consacré aux œuvres des écrivains que je connais et apprécie. »

 

Décibels mortels, par Jean-Jacques Nuel, éditions Héraclite.

 

 

jeudi, 30 mai 2024

Décibels mortels, par Jean-Jacques Nuel (éditions Héraclite)

decibels-mortels-couv.jpgLe détective privé Brice Noval est troublé dans sa retraite bourguignonne par l'irruption de Gilles Nottat, un copain lyonnais perdu de vue depuis une trentaine d'années, chanteur sans talent d'un groupe de rock abonné aux galères.

Ayant reçu des menaces de mort, Nottat se place sous la protection du détective. Mais pourquoi cet artiste raté s'intéresse-t-il de si près au meurtre d'un vieux paysan près de Cluny et au mystérieux trésor de Nanton, qui serait caché entre le château de Nobles et le menhir christianisé de la Pierre Levée ? Et de qui pourrait-il bien être la cible ?

Au-delà de cette intrigue policière riche en surprises, rebondissements et références à l'histoire et aux légendes locales, cet ouvrage est aussi un formidable hommage au rock'n roll – évoquant l'effervescence lyonnaise rock des années 70 et 80 – et au plus célèbre de ses groupes : les Rolling Stones.

 

Après Avril à Cluny et Le Puits des Pénitents, Décibels mortels (Rock en Bourgogne) est la troisième enquête bourguignonne du détective Brice Noval.

En vente sur le site de l'éditeur Héraclite, ou à commander en librairie.

 

samedi, 04 novembre 2023

Balade funéraire (parution)

polar,balade funéraire,brice noval,lyon,loyasseAprès Avril à Cluny et Le puits des Pénitents, polars bourguignons parus chez Héraclite, après La malédiction de l'Hôtel-Dieu et Terminus Perrache, polars lyonnais parus chez Germes de barbarie et republiés récemment en auto-édition, voici une cinquième enquête inédite du détective privé Brice Noval : Balade funéraire.

Le détective Brice Noval, désormais retiré en Bourgogne, est appelé à Lyon par son ami le commissaire Schweitzer pour résoudre le meurtre d'une jeune femme au vieux cimetière de Loyasse. La victime, poignardée en plein cœur, la chevelure coupée, a été découverte sur la tombe du guérisseur Maître Philippe. Le meurtrier, qui signe "Le Poète" a agrafé un quatrain sur le corsage de la jeune femme.
D'autres meurtres similaires vont survenir dans les cimetières lyonnais. Le tueur en série est-il un adepte du spiritisme ? Ou un simple poète raté ? Et quel est le rapport entre ces assassinats et une anthologie de la poésie lyonnaise, composée par Noval en ses lointaines années étudiantes ?

Balade funéraire est aussi une balade dans un Lyon occulte et inquiétant. Le lecteur apprendra de nombreuses choses sur l'histoire secrète de la ville dans cet ouvrage qui fait une part belle à la littérature, évoquant Baltasar Gracian, William Faulkner et des poètes lyonnais du passé.

Les amateurs des deux premiers polars lyonnais auront plaisir à retrouver le vieux complice de Noval, l'extravagant professeur Laurent Thimonnier.

 

Publié en auto-édition sur Amazon, ce livre ne sera pas disponible en librairies.

Vous pouvez le commander par ce lien :

Balade funéraire : NUEL, Jean-Jacques: Amazon.fr: Livres

Le prix de l'ouvrage est de 16 €. Les frais de port sur Amazon, en application de la récente réglementation, sont de 3 euros (sauf si votre commande globale atteint 35 euros).

 

mardi, 08 août 2023

La malédiction de l'Hôtel-Dieu (réédition)

En 2018 paraissait mon premier polar lyonnais, La malédiction de l'Hôtel-Dieu, aux éditions Germes de barbarie. Ce roman a obtenu la même année le grand prix de la fiction décerné par l'association lyonnaise Selyre.

polar,lyon,nuel,hotel-dieu,maledictionLe tirage étant épuisé, et l'éditeur m'ayant rendu mes droits, j'ai décidé de le republier en auto-édition. Les éditeurs lyonnais que j'ai contactés ne se bousculent pas pour donner une seconde vie à ce roman assez virulent, pas « politiquement correct » et très critique sur le projet de transformation de l'Hôtel-Dieu de Lyon. Quant au détective privé Brice Noval, il est à l'opposé des héros habituels : vieux (près de la retraite), dégarni, fatigué, en surpoids, plutôt réac, il s'en sort par l'intuition et n'est pas dénué d'humour.

J'ai profité de cette nouvelle édition pour revoir et augmenter le texte.

 

L'argument : le détective privé Brice Noval est engagé par le maire de Lyon pour résoudre l'affaire de l'Hôtel-Dieu. Le projet municipal de transformation du vieil hôpital en hôtel de luxe rencontre l'opposition d'un certain Childebert qui, évoquant une ancienne malédiction, fait tout pour empêcher sa réalisation, allant jusqu'à assassiner des conseillers municipaux pour faire pression sur le maire.

Une enquête menée tambour battant entre mairie, préfecture et Hôtel-Dieu, dans la ville chargée d'histoire et de mystère.

En vente sur la librairie en ligne ou me contacter.

La malédiction de l'Hôtel-Dieu, 180 pages, 16 €.

 

vendredi, 18 juin 2021

Avril à Cluny

1ere de couverture Avril a- Cluny.jpgVient de paraître :

Avril à Cluny

polar

éditions Héraclite

Collection "Terres de Bourgogne"

 

Venant de quitter Lyon pour s'installer en Bourgogne, le détective privé Brice Noval espère profiter d'une tranquille retraite dans sa maison près de Cluny. Mais le meurtre d'un libraire, le fantôme d'un moine noir errant dans les rues la nuit et une jeune femme venant lui demander son aide vont le pousser à reprendre du service.

Commence alors une enquête mouvementée dans la ville de Cluny, qui est aussi l'occasion de revisiter ses mille ans d'histoire et de (re)découvrir pourquoi et comment la grande abbaye a presque entièrement disparu.

*

Ce roman policier m'a été inspiré par la cité de Cluny, près de laquelle je vis depuis quelques années. J'ai voulu rendre hommage à cette ville, à son histoire millénaire, aux moines bâtisseurs, aux scribes et enlumineurs, à ce fabuleux passé dont il ne reste plus guère de traces visibles. Après le temps de l'oeuvre vient l'oeuvre du temps, qui détruit les monuments et efface leur mémoire, si les hommes ne prennent garde à la préserver.

Un roman de 168 pages, format 22 x 13 cm, 16 euros.

Disponible sur le site de l'éditeur.

Me contacter si vous désirez un exemplaire dédicacé. Il vous sera expédié au prix de 20 euros port compris.

 

lundi, 29 janvier 2018

La malédiction de l'Hôtel-Dieu (2e extrait)

Après avoir reproduit le premier chapitre de ce polar lyonnais dans une note précédente, je livre ici un 2e extrait (chapitre 18).

 

Nuel_maledictionhoteldieu.jpg(Le détective privé Brice Noval accompagne le maire Gaspard Loison, avec son directeur de cabinet Marchini, pour l'inauguration du Conseil régional. Le dispositif de sécurité a été renforcé autour du maire, qui fait l'objet de menaces de mort.)

 

Loison avait tenu à ce que je l’accompagne pendant son trajet en voiture de la mairie jusqu’au Conseil régional. Son directeur de cabinet m’avait prévenu par téléphone que le maire aurait une proposition à me faire. Sans autre précision. Je les rejoignis donc dans la cour de l’Hôtel de ville au matin du lundi 25 avril. Le soleil brillait dans un ciel sans nuage. Marchini voulut y voir un bon présage.

Loison m’invita à monter à l’arrière de la Peugeot 508 et s’installa entre moi et son directeur de cabinet. Le chauffeur et un agent de sécurité prenaient place à l’avant.

- Voyez-vous, Brice Noval, commença le maire, je ne me laisserai pas impressionner. La vie doit continuer. Et la ville a besoin de moi.

Si à l’entendre la ville avait besoin de lui, je me dis que lui avait encore plus besoin de la ville. Il l’avait servie, mais s’était servi d’elle.

- Je ne changerai pas mes habitudes d’un iota. C’est la meilleure réponse à la terreur que ce malade cherche à provoquer.

Derrière le discours de façade, je ne le sentais pas aussi rassuré qu’il voulait le paraître. Il avait besoin de protection, et j’étais l’une des pièces de son arsenal défensif. En quelque sorte, il m’avait recruté comme garde du corps. Certes, cela me faisait une drôle d’impression de devenir l’allié objectif d’un homme que j’avais combattu, en tentant d’arrêter les exécuteurs de la malédiction. Mais si depuis mes débuts dans la profession j’avais dû trier mes clients sur leurs qualités humaines et ne retenir que des personnes honnêtes, probes et sympathiques, je n’aurais pas traité beaucoup d’affaires.

La voiture avait rejoint le quai du Rhône et suivait le sens du fleuve vers le confluent. Le maire parlait sans me regarder, mais son discours ne s’adressait qu’à moi, les autres n’étant que des comparses.

- On me reproche d’avoir des projets ambitieux pour Lyon, de construire, de bâtir. Mais pour construire, il faut d’abord détruire. Démolir une partie de l’ancien pour édifier du nouveau. Je vais de l’avant, je regarde l’avenir, en tout cas. Mes ennemis critiquent tout, et ne sont animés que par l’envie, l’amertume et le dénigrement. Prenez garde, Brice Noval, de ne pas finir comme ces vieux conservateurs. Vous valez mieux.

Si je comprenais bien, Loison me jugeait réactionnaire. Mais ce terme péjoratif était pour moi un titre de gloire. Comment ne pas être en réaction contre un monde qui ne tourne pas rond ?

- Vous êtes un homme de valeur, reprit Loison, et je voulais vous faire une proposition. Que diriez-vous de vous présenter sur ma liste aux prochaines élections municipales (en position éligible, bien sûr), et de devenir mon futur adjoint à la culture ? Je sais que le patrimoine, l’art, le théâtre, la littérature comptent beaucoup pour vous.

Adjoint à la culture ? J’eus une pensée émue pour André Mure, un journaliste lyonnais et fin connaisseur de notre gastronomie, mort en 2007, que j’avais souvent rencontré et apprécié. Il avait occupé ce poste avec brio sous un autre maire. Mais il était hors de question pour moi de travailler avec ce lascar de Loison. Proposer une place – y compris à ses adversaires, en vertu du principe qu’il vaut mieux les avoir avec soi que contre soi – était sa manière d’acheter les gens. Il ne le faisait pas avec de l’argent, ne détournant pas apparemment de fonds publics, mais en distribuant des miettes de pouvoir. Il savait vous rendre dépendant et redevable.

Je ne lui fis pas cependant part de mon refus sur le champ, lui répondant seulement qu’il me faudrait réfléchir à son offre. Le lieu et le moment étaient mal choisis pour en parler.

- Oui, nous en reparlerons, mon cher Noval. Et puisque nous en sommes sur ce chapitre de la culture, avez-vous eu le temps d’aller au spectacle ces derniers jours ?

Je lui racontai ma soirée au Théâtre de poche de la rue du Bœuf. J’imaginai que le maire pouvait être intéressé par Maurice Scève à double titre. C’était d’abord un Lyonnais célèbre, un génie de la littérature. Sur la fresque des Lyonnais, peinte sur un mur du quai Saint Vincent, il est représenté, papier et plume en mains, en compagnie de Louise Labé. Et les Scève avaient exercé au seizième siècle des fonctions municipales : le père du poète avait été échevin et juge mage ; le poète lui-même avait réglé les festivités somptueuses lors de l’entrée royale de Henri II et de Catherine de Médicis à Lyon en 1548, ainsi que les fêtes données précédemment lorsque François Ier était passé dans notre ville. Mais le maire m’écoutait d’une oreille distraite, il s’intéressait probablement moins au passé qu’à l’avenir. Et je le sentais surtout inquiet du présent.

 

Nous étions arrivés cours Charlemagne. Une cohorte d’officiels et de journalistes encadrés par des policiers se tenait devant l’entrée du Conseil régional. Les curieux étaient aussi nombreux, massés derrière des barrières métalliques ; maintenant que la menace pesait directement sur le maire, chacune de ses rares sorties devenait une sorte d’attraction à haut risque.

Alors que nous descendions tous de voiture, je remarquai un fourgon blanc décoré d’un logo bleu, garé de l’autre côté de la voie ; sa porte arrière s’ouvrit, et un homme revêtu d’une combinaison blanche de peintre en sortit, nous tournant le dos. Soudain il se retourna et je vis briller dans le soleil une mitraillette. Je n’eus que le temps de saisir Loison par les épaules et de le plaquer au sol tandis que retentissaient les détonations en rafale.

J’entendis un claquement de portière, un véhicule qui démarrait dans un rugissement de moteur et un crissement de pneus, une clameur nous recouvrir. Alors seulement je ressentis une douleur cuisante à la main droite : j’avais dû me fouler le pouce en me jetant à terre.

On se précipita sur nous pour nous relever. Loison était choqué mais sain et sauf. Son directeur de cabinet n’avait pas eu autant de chance. L’ancien sous-préfet gisait immobile sur le trottoir, dans une flaque de sang, le corps criblé de balles. Christian Marchini ne connaîtrait plus le moindre avancement.

Il s’était mis en disponibilité pour l’éternité.

L’agent de sécurité, touché lui aussi par la rafale et tombé à terre, respirait encore. On le transporta aussitôt à l’hôpital avec d’autres personnes plus légèrement blessés. Les policiers fébriles déployèrent un périmètre de sécurité sur toute la zone. J’entendis un officiel annoncer à la meute des journalistes que la cérémonie d’inauguration était annulée.

 

 

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