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dimanche, 10 décembre 2006

Revue de détail n° 6

(Ces chroniques sont parues dans La Presse Littéraire n° 7.)

 

L’ATELIER DU ROMAN n° 45

medium_ADR45.jpgFondée en 1993, cette revue trimestrielle, « intercontinentale», est désormais le fruit d’une collaboration entre les éditions parisiennes Flammarion et les éditions du Boréal à Montréal ; elle est diffusée dans une trentaine de pays. Exclusivement consacrée au roman, et faite principalement – c’est son originalité – par les romanciers eux-mêmes (et pas seulement par les critiques), elle part de la conviction que la parole de l’artiste est plus intéressante que celle des soi-disant spécialistes. Ses buts affichés : promouvoir un dialogue esthétique libre et indépendant, réagir à la sécheresse universitaire et, surtout, à la transformation des livres en produits saisonniers. Les plus grands écrivains contemporains ont collaboré à L’Atelier du roman : Milan Kundera, Günter Grass, Jose Saramago, Philippe Muray, Michel Déon, Fernando Arrabal, Michel Houellebecq…, des auteurs du monde entier, ce qui évite de s’enfermer dans la problématique d’un seul pays ou d’un seul courant littéraire.

Si l’essentiel de ce numéro est consacré à un dossier central, « L’Europe du rire », avec notamment des contributions de Fernando Arrabal, Benoit Duteurtre, Lakis Proguidis, Dominique Noguez, Petr Kral, Ion Mihaileanu, l’intérêt de cette livraison réside aussi dans un entretien avec l’écrivain prix Nobel Kenzaburo Oe, et surtout dans deux contributions libres de François Ricard et du regretté Philippe Muray, qui nous livrent des textes humoristiques sur un même thème : la dictature exercée par certaines minorités, jadis combattues et réprimées, lesquelles, aujourd’hui triomphantes, veulent imposer leurs normes de pensée au reste du monde. Si la contribution de Ricard évoque « la souffrance millénaire des victimes de l’hétérophilie » dont le combat permet l’émergence de « toilettes antihétérosexistes », le texte de Muray, « Enculés et Enculées », brillant et hilarant, met en scène une demande d’interdiction d’un roman par les tenants d’un nouvel ordre moral qui dénoncent « une enculophobie, de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine » : « D’ores et déjà Pervenche Crevillard, qui représente les intérêts de la Ligue des Droits de l’Humaine, Gabriel Dieurendu, secrétaire général de l’OBM (Observatoire des Bons et des Méchants), ainsi que Louis Decobu, avocat du collectif de Défense de l'Autre, viennent de solliciter le ministère de l’Intérieur. »

Et pour ne pas perdre de vue l’humour, qui est un autre regard à juste distance, tous les numéros de la revue sont abondamment illustrés par les dessins humoristiques de Sempé.

 

L’Atelier du roman, éditions Flammarion, 87 quai Panhard-et-Levassor, 75647 Paris Cedex 13. 224 pages, 15 €.

 

 

TISSAGE n° 4

medium_tissage4_couv.2.jpgMélange de fictions, d’essais et de critiques, Tissage est une revue rare (en moyenne, un numéro par an) éditée par l’association Metis avec le soutien de l’université Paris-Sorbonne, du Centre national du livre (CNL) et du Centre national des œuvres universitaires (CNOUS).

Cette quatrième livraison est consacrée toute entière à l’un des événements les plus marquants de la France d’après-guerre : Mai 68. « Quoique persiste encore, au sujet de Mai 68, une bonne dose d’hystérie, nous avons fait un pari à contre-courant : celui de l’héritage critique. Nous sommes allés enquêter : entretiens, propos recueillis et analyses nous ont permis de mieux comprendre l’un des événements qui structurent l’imaginaire des Français. », précise l’éditorial. « Mai 68, Mitterrand et nous » ou l’échange entre trois générations. On y lit les analyses et les témoignages souvent inédits de quelques-uns des grands acteurs de cette période d’agitation (dont la plupart, s’ils n’ont pas gagné tous les pouvoirs, ont largement investi depuis les médias et l’Université) : Sollers, Scarpetta, Wallet, Compagnon, Miller, Messac, Raynaud. Une histoire plurielle et singulière de 68 se dégage de ces entretiens, où la nostalgie teintée d’autocritique des anciens acteurs se frotte à la distance de la nouvelle génération, ou plutôt des deux générations suivantes : complexe d’infériorité pour la première, distance critique pour la seconde. Jean-Vincent Holleindre le précise bien : « La génération des années 80, dite aussi « génération Mitterrand », au lieu de s’autoglorifier pratique l’autoflagellation. Comme si à la génération héroïque succédait une génération de benets et de pleutres. » La dernière génération semble enfin avoir perdu ses complexes : Anthony Dufraisse dans une bafouille à Sollers fait un « bref éloge du retrait ».

Ce faisceau de contributions dresse un portrait d’une époque et de ses références intellectuelles, que rappelle Antoine Compagnon : « Notre génération a eu ses maîtres à penser, ses Taine et Renan, ses Barrès, Maurras et Bergson : c’étaient Lacan, Foucault, Barthes, Derrida, avec toute l’ambiguïté qu’implique le maître à penser, à la fois libérateur et despote. » Souvent passionnant, fourmillant d’anecdotes, de révélations, ce dossier manque cependant d’une véritable critique du mouvement de mai 68, car son utopie a généré bien des erreurs d’appréciation dont notre société peine aujourd’hui à se débarrasser. Certes, Christophe Premat fait allusion à la position de Luc Ferry et d’Alain Renaut montrant comment « le prétendu humanisme de Mai 68 s’est inversé en un anti-humanisme favorisant l’émergence d’une société de consommation », il n’empêche, c’est un peu court, l’interview prévue mais non réalisée de Denis Tillinac aurait constitué un excellent contrepoint.

 

Tissage, Mètis, 68 rue de l’Aqueduc, 75010 Paris. 192 pages, 10 €. www.publicmetis.org

 

 

INCULTE n° 9

medium_inculte8.jpgRevue littéraire et philosophique, à mi-chemin entre la revue et le magazine, Inculte (dont le comité de rédaction comprend notamment François Bégaudeau et Olivier Rohe) propose tous les deux mois un large panorama sur la littérature et la pensée contemporaines à travers un long entretien, des interventions d’écrivains, un dossier complet et des notes de lecture. On est d’abord séduit par son aspect : format très original, beau petit livre de poche 17 x 11 cm, la contrepartie est le très petit corps de caractère, réservé aux lecteurs aux yeux perçants !

Parmi les dossiers récemment traités : le ressentiment ; la récupération ; Mamans, putains et autres. Dans ce dernier, une contribution de Hélène Gaudy évoque en parallèle la vie de Griselidis Réal et le superbe film de Stephen Daldry, The Hours, subtile fiction entrecroisée où une femme au foyer, lectrice de Mrs Dalloway de Virgina Woolf, rate son suicide. « Et c’est son fils qui terminera à sa place le processus d’autodestruction. Atteint du même mal que sa mère sans doute, mélancolie chronique aggravée par l’abandon, c’est lui qui passe à l’acte ; lui et pas elle. Est-ce parce qu’une femme, dans l’Amérique des années cinquante en tout cas, ne serait même pas capable de se détruire elle-même ? Parce qu’au-delà de sa maison, cette sacro-sainte maison qu’elle se sera efforcée en vain de tenir, elle n’aurait plus de possibilité d’existence, ni même de non existence volontaire ? » Inculte republie des textes introuvables : « Cieux brûlants idiot » de William S. Burroughs, « Pour Denise » de Michel Butor. Quelques rares fictions complètent cette revue de grande tenue.

 

Inculte, 10 rue Oberkampf, 75011 Paris. 130 pages, 6 €. www.inculte.fr

 

samedi, 02 décembre 2006

Le magazine des Livres

medium_Couv_MDL1.gifDécouvrant dans les kiosques le premier numéro du Magazine des Livres, j'ai eu la surprise d'y retrouver une foule de connaissances : certains des collaborateurs de La Presse littéraire entraînés par le capitaine Joseph Vebret : Anthony Dufraisse, Marc Alpozzo, Claire Fercak, Eli Flory, Hubert de Champris..., équipe complétée par Frédéric Vignale, Frédéric Ploton...

A la différence de La presse littéraire, Le magazine des livres (publié par le même groupe de presse Robert Lafont) se veut davantage « grand public », privilégie les enquêtes et les interviews. Toute initiative en faveur du livre et de la lecture est à saluer et encourager, ce que je fais bien volontiers, même s'il est encore trop tôt pour juger cette formule sur son numéro un, qui m'apparaît parfois un peu consensuel et superficiel. A noter une enquête assez lucide de Frédéric Ploton, « Deux millions d'écrivains... et vous ? », qui décrit bien la situation sans issue des deux millions de Français qui écrivent et aspireraient à la publication de leur chef-d'oeuvre. L'envoi du manuscrit par la poste se solde presque toujours par un échec : « Environ 0,1 % seulement des manuscrits envoyés par courrier finiront sous les rotatives de l'imprimeur. Plus de 99 % des ouvrages publiés proviennent de cette source souterraine, pour ne pas dire occulte : le réseau. »


Le magazine des livres, bimestriel, 5, 90 €. Site internet : http://www.magazinedeslivres.com/

21:45 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature, Culture

samedi, 25 novembre 2006

Le préjugé biographique

(ou l’œuvre jugée par la vie de son auteur)

 

medium_couvphilomag5petit.jpg

Cet article, que j'ai proposé à quelques journaux et revues, est finalement paru dans le numéro 5 de Philosophie Magazine, mais dans le "Courrier des lecteurs" (nouvelle rubrique Carte blanche) et dans une version réduite de moitié par le comité de rédaction pour des impératifs de calibrage. Si l'essentiel de ma pensée s'y retrouve, l'article ainsi amputé a cependant perdu bien des éléments d'argumentation et de transition. Je le mets donc ici en ligne dans sa version complète.

Ce texte est en fait le développement d'un précédent article paru voici quelques années dans le magazine Ecrire & Editer, par lequel je m'élevais contre les accusations fielleuses proférées après la mort de Charles Trenet par quelques plumitifs, qui avançaient que l'attitude du fou chantant n'avait pas été exemplaire durant l'Occupation. Depuis lors, cette tendance à juger un artiste davantage sur sa vie que sur son oeuvre a connu de nombreuses et fâcheuses illustrations.

 

 

La récente affaire Peter Handke, où l’on a vu un administrateur de la Comédie-Française déprogrammer une pièce pour des motifs tenant, non au contenu ou à l’inspiration de cette pièce, mais à la vie personnelle de l’écrivain (Handke s’est rendu aux obsèques de Milosevic), illustre une tendance moderne et malsaine à juger une œuvre, ou à décider de son sort, en fonction d’éléments appartenant à la seule biographie de son auteur.

Ce dernier exemple, qui représente en fait une escalade (puisqu’un homme doté d’un pouvoir théâtral a bel et bien censuré une œuvre), s’inscrit dans un courant de pensée déjà ancien et particulièrement bien ancré en France, où le cas de l’écrivain Céline fait l’objet de controverses depuis des décennies. Il règne cette idée funeste qu’une œuvre ne peut être jugée indépendamment de la vie de son créateur et que ce dernier est comptable de sa vie privée : ses actes, ses écrits, ses pensées, ses comportements doivent être conformes à la morale officielle ; sinon, ses œuvres seront comme lui réprouvées, et l’homme doit plaider coupable, se repentir et se renier.

Ainsi, au milieu du concert d’hommages consacrés à Charles Trenet au moment de sa mort, quelques voix isolées se sont élevées, hargneuses, dénonciatrices, pour rappeler que le personnage n’aurait pas été exemplaire pendant les années de l’Occupation. Il a continué de chanter, lui reproche-t-on, au lieu d’entrer en Résistance. Dans un mouvement et une association d’idées qui leur semblent logiques, ces mêmes voix tirent argument de la conduite de Trenet pour diminuer ou nier la valeur de son œuvre.

Le fou chantant n’est pas un cas isolé. Régulièrement, des articles rappellent que Simenon n’a pas brillé par son courage durant l’Occupation. Sartre lui-même n’échappe pas à ce soupçon. Tout récemment, Günter Grass s’est vu reprocher son enrôlement de jeunesse dans les Waffen SS. Certains maîtres censeurs, qui n’ont d’autre légitimité que celle qu’ils se sont accordée, mais dont l’influence n’est pas négligeable – ils sont bien installés dans les médias, les universités ou les institutions culturelles – agissent ainsi comme de véritables commissaires politiques, dénonçant tout ce qui n’est pas « politiquement correct » ; ces vigies sectaires surveillent les faits, les gestes et les propos d’hommes et de femmes dont ils jalousent souvent le pouvoir de création, traquant les pensées non conformes ou les amitiés douteuses. Mais que l’on condamne Flaubert ou Baudelaire au nom d’une morale sexuelle et religieuse, ou Handke au nom d’une morale politique, c’est la même chose, la même démarche. Les mêmes policiers dogmatiques, à travers le temps et les circonstances, prétendent régenter la littérature au nom d’une morale séculière.

Quelle chance, finalement, que l’on ne sache rien ou presque d’Eschyle, de Homère, de Shakespeare, de Dante ! Car nous ne connaissons que leurs œuvres immortelles, nous avons fort peu d’éléments sur le déroulement de leurs vies – dont certains épisodes furent peut-être peu glorieux, ou répréhensibles. Quelle chance que l’on ait tant d’incertitudes sur la vie de beaucoup d’anciens et de classiques, au point que l’on mette parfois leur existence en doute ! Et que nombre de belles œuvres du Moyen Age soient anonymes !

Un artiste est responsable de ses actes, à l’égal (ni plus, ni moins) des autres hommes, et doit être jugé pour ceux-ci, s’ils sont contestables ; son œuvre doit être jugée en elle-même, pour elle-même. Céline, malgré les horreurs antisémites qu’il a pu écrire par ailleurs, reste l’auteur du Voyage au bout de la nuit, ce grand livre sur la condition humaine. Le préjugé biographique, ou cette fâcheuse confusion entre la vie et l’œuvre, s’exerce sur les premiers auteurs pour lesquels on possède quelque information. Molière aurait couché avec sa fille. Jean-Jacques Rousseau a abandonné ses enfants à l’Assistance publique. Ces éléments d’ordre privé (et qu’il faudrait parfois replacer dans leur époque et leur contexte pour les apprécier pleinement) constituent pour les détracteurs autant d’arguments pour la censure de créations littéraires.

Le préjugé biographique repose sur l’idée d’une contamination de l’œuvre par son créateur, alors que la grande œuvre échappe à son auteur qui est, au mieux, le truchement d’un mystère. Si les petits livres disparaissent avec les petits hommes qui les ont laborieusement et imparfaitement façonnés, les grandes œuvres survivent à leurs auteurs, au dessus d’eux et de nous, de nos misères et de nos faiblesses, comme des étoiles indicatrices. Un jour, le créateur génial meurt, il ne reste plus rien de son esprit, bientôt il ne restera plus rien de son corps, mais son œuvre, frappée d’universel, frappée d’intemporel (mais non frappée d’alignement, comme le voudraient les censeurs) continue à surnager, ballottée à la surface des siècles. On la lit encore quand les querelles d’un temps, dans lequel se débattait l’artiste, ne sont plus compréhensibles. Les grandes œuvres n’appartiennent pas à leur auteur, elles sont le bien commun, le patrimoine de l’humanité. Censurer un roman ou une pièce parce que son accoucheur s’est exprimé ou a agi en contradiction avec les règles de la morale d’une époque, ce n’est pas punir l’artiste, c’est nous punir collectivement comme public, c’est nous priver d’un bien précieux. Il serait temps, en cette époque sectaire et policière, de retrouver une vue plus ouverte, plus humble et plus universelle de la littérature, il serait temps de retrouver une simple hauteur de vue.

dimanche, 19 novembre 2006

L'agent littéraire, la voie de l'avenir ?

On parle beaucoup ces derniers temps de l’aventure de Jonathan Littell, dont le manuscrit Les Bienveillantes, récent prix Goncourt, a été soumis à quatre éditeurs par l’intermédiaire d’un agent littéraire, pratique courante aux Etats-Unis.

Sur le blog d’Alain Mabanckou, j’ai découvert un passionnant entretien avec Pierre Astier, fondateur et ancien directeur du Serpent à Plumes, et créateur d’une agence littéraire. Ses explications font tomber bien des préjugés que les auteurs français (et surtout leurs éditeurs) ont sur les agents littéraires.

 

« La France est l’un des derniers pays au monde où il n’y a pas (ou en tout cas très peu) d’agents littéraires. Les agents littéraires sont partout : en Suède et en Chine, au Mexique et en Thaïlande, en Russie et au Brésil (et pas seulement dans le monde anglo-saxon comme la petite lorgnette française nous le laisserait croire). »

« Un agent littéraire est un intermédiaire qui a un rôle éditorial (mise au point d’un texte avec l’auteur), commercial (vendre ce texte à des éditeurs français, étrangers, à des producteurs, négocier au mieux les droits) et donc un rôle juridique (établissement du contrat). Un bon agent sera également impliqué dans la « promotion » d’un auteur, le représentera dans les foires, salons et festivals internationaux, et veillera à la bonne exécution des contrats qui auront été signés sous sa houlette (respect des termes du contrat, versement des droits, etc.). »

« Le vrai métier d’agent littéraire est un métier de découvreur. Donc un agent littéraire se doit, selon moi, de recevoir et lire les manuscrits. Les services de manuscrits des maisons d’édition parisiennes, vers lesquels affluent des milliers de manuscrits chaque année, sont très engorgés et en perpétuel état d’implosion. Nous n’en sommes plus à l’époque de la Remington où l’écrivain tapait son manuscrit en trois exemplaires séparés par du papier carbone. L’inflation d’auteurs, et donc de manuscrits, est là. Tout auteur peut reproduire en 100 ex. son manuscrit et l’adresser à autant de maisons, ce qui engendre un gâchis de papier et une perte de temps pour les lecteurs de ces maisons quand le manuscrit n’aurait pas dû leur être envoyé. Orienter et cibler devient une nécessité, et l’agent peut y contribuer. »

 

Tout l’entretien

 

mercredi, 08 novembre 2006

Place aux livres !

medium_thumb_lyon.jpgManifestation désormais régulière, le salon du livre de Lyon,  parrainé cette année par Marc Lambron, se tiendra sur la place Bellecour, les 10, 11 et 12 novembre. Christian Cottet-Emard et Roland Fuentès dédicaceront leurs petits polars sur le stand de Nykta. http://www.salonlivrelyon.com

samedi, 21 octobre 2006

La voix de nos maîtres

Questions :

Où peut-on écouter et télécharger gratuitement

Guillaume Apollinaire récitant Le pont Mirabeau,
Louis-Ferdinand Céline poussant la chansonnette,
James Joyce lisant Anna Livia Plurabelle, extrait de Finnegans Wake,
Gherasim Luca articulant ses poèmes,
André Breton déclamant L'union libre,
Antonin Artaud gueulant ou sussurant le texte radiophonique de Pour en finir avec le jugement de dieu ?
Où peut-on voir des films de Bunuel, Debord, Man Ray ?

Réponse : sur Ubuweb, site américain non commercial spécialisé dans la résurrection numérique de ressources avant-gardistes (mp3, vidéos et pages scannées), fondé en 1996 par le poète et critique musical Kenneth Goldsmith.
Ubuweb, consacré surtout à l'avant garde et à la poésie concrète et sonore, reproduit généralement des documents sans autorisation pour les mettre à la disposition de tous, et recèle dans ses vastes réserves de vraies perles qui viennent illustrer l'histoire de la littérature.

jeudi, 12 octobre 2006

Renaissance de La Soeur de l'Ange

medium_a_quoi_bon_dieu.jpgLes éditions Le Grand Souffle ont eu l’heureuse initiative de faire renaître la revue La Sœur de l’Ange dont le 4ème numéro a pour thème : « A quoi bon Dieu ? ».
« Contribuer à la résurrection de la revue La Sœur de l’Ange, prématurément disparue suite au dépôt de bilan de son précédent éditeur « A Contrario », l’année dernière, c’est faire renaître une aventure intellectuelle et humaine indispensable à la vie culturelle menacée de notre temps. En philosophie comme en littérature, contre la culture du consensus et l’idéologie molle du spectre démocratique, La Sœur de l’Ange allume le feu de la vie ascendante en rappelant la vertu de la confrontation créatrice. « Que chacun sache en quoi il n’est pas d’accord avec l’autre » est l’une des conditions pour qu’un parlement textuel se rende capable d’ouvrir de nouveaux horizons. Chantier intérieur, château ouvert, « cet espace est celui d’une démocratie réelle, celui où chaque pensée est libre d’exister en relation, même conflictuelle, avec l’altérité. Aucun autre espace ne nous intéresse ».
Au sommaire :
Guy Debord, Didier Bazy, Andrée Chédid, Alexandre Vialatte, Alain Jugnon, Falk van Gaver, André Chouraqui, Philippe Corcuff, Yannis Constantinidès, Ludwig Feuerbach, Michel Crépu, Jean Luc Moreau parmi bien d’autres contributions et des lettres inédites d’André Rolland de Renéville, René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte.

La Sœur de l’Ange
Revue semestrielle de philosophie et littérature
n° 4 : À quoi bon Dieu ?
ISBN 10 : 2-916492-07-0
Prix : 18,50 euros
 
Site de l'éditeur :  http://www.legrandsouffle.com/