vendredi, 30 décembre 2005
TsimTsoûm n° 1
L'évènement revuistique de l'année (et le site)
Après avoir attendu sa parution plusieurs mois, et être allé trois fois à l’étonnante librairie-galerie Le Bal des Ardents (17 rue Neuve, 69001 Lyon), j’ai enfin pu découvrir le numéro inaugural de la revue TsimTsoûm. Ce nouveau magazine semestriel succède à feu « Cancer ! », et est dirigé comme le précédent par Laurent James et Bruno Deniel-Laurent (le troisième comparse, Johann Cariou, ayant fait défection au passage). Au sommaire, un entretien passionnant de Laurent James avec Soheib Bencheikh sur l’Islam, une descente de Ubu Sollers par Jourde, de beaux textes de Sarah Vajda, Dominique Zardi, des pages anciennes mais actuelles de Bloy et Cravan, un texte roboratif de Costes sur Genet, des récits et nouvelles dont un « Guevara dans la brume » de Laurent Schang… Anti-gauchiste, anti-droite et anticipateur, c’est la bonne surprise de l’hiver.
TsimTsoûm n° 1, 49 rue Saint-Aubin, 49100 Angers. 9, 70 €.
Pour une critique plus complète, se reporter à ma chronique "Revue de détail" n° 2 :
http://nuel.hautetfort.com/archive/2006/04/13/revue-de-de...
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mardi, 29 novembre 2005
La presse Littéraire
La presse Littéraire en kiosques le 15 décembre 2005
Le 15 décembre 2005, en accord avec le groupe Entreprendre – Robert Lafont, Le journal de la Culture, bimestriel, devient La presse Littéraire, revue désormais mensuelle, distribuée à 25 000 exemplaires en kiosques, 180 x 280 mm, dos carré, offrant 100 pages denses (l'équivalent de 300 feuillets) consacrées à la Littérature et à l'Écrit. Un cahier Journal de la Culture, lié à l’actualité du cinéma, du théâtre, de la musique et des arts, vient clore la revue.
Ce qui représente encore plus d'ouvrages critiqués, commentés, mis en perspective, plus d'entretiens, d'études et toujours ce va-et-vient entre les "anciens" et les "modernes".
La "philosophie" et le positionnement de la revue restent les mêmes :
Ni guide ni vade-mecum du prêt à penser, éclectique, passionné, ouvert à toutes les tendances, nécessairement subjectif dans ses choix et ses approches éditoriales, La presse Littéraire a pour seule ambition de donner à lire, à voir et à entendre en allant à la découverte - ou à la redécouverte -, sans a priori, chapelles, ni parti pris, de la littérature dans toutes ses composantes : être un lieu de passages et de convergences, à l'intersection de l'émotion, de la passion, des talents et du plaisir. Un révélateur de sensations.
Le blog de La presse Littéraire est d'ores et déjà ouvert.
Information communiquée par Joseph Vebret, responsable du Journal de la Culture.
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vendredi, 04 novembre 2005
La Faute à Rousseau n° 40
Paraissant trois fois l’an, La Faute à Rousseau, revue de l’APA (association pour l’autobiographie et le patrimoine autobiographique) est diffusée aux adhérents et cherche maintenant à être distribuée en librairies. Elle rend compte des activités de l’association, offre des notes de lectures et présente un dossier. Celui de ce numéro 40 est consacré aux Croyances, soit aux rapports entre la foi et le journal intime, a priori antinomiques, puisque le moi est méprisable au regard de Dieu. Le dossier prouve que les choses sont plus complexes, montrant l’influence des Confessions de Saint-Augustin, reproduisant des extraits d’Ignace de Loyola, de Sainte Thérèse d’Avila.
Une note de lecture signée Philippe Lejeune, « Au goulag pour son journal intime », rend compte du Journal d’une écolière soviétique (Robert Laffont, 2005). Lycéenne, Nina Lougovskaïa tient un journal intime de 1932 à 1937, dans lequel elle ne mâche pas ses mots envers Staline et les bolcheviks. Sa famille étant arrêtée, son journal est découvert, devient pièce à conviction (l’édition reproduit les soulignements de textes par la censure) et elle est envoyée cinq ans dans un goulag. L’auteur étant morte en 1993, elle n’a jamais su que son journal serait finalement redécouvert après la chute du communisme dans les archives du NKVD et édité. L’ironie assez tragique de cette histoire, comme le souligne Lejeune, est que « le NKVD, qui voulait écraser cette vie, en a sauvé la trace, trace qui revient aujourd’hui comme pièce à conviction dans son procès à lui ».
Adresse : La Grenette, 10 rue Amédée-Bonnet, 01500 Ambérieu-en-Bugey. Tél 04 74 38 37 31. Courriel : grenette@wanadoo.fr Site internet : http://sitapa.free.fr
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Rappelons que l’APA, fondée en 1991 par Chantal Chaveyriat-Dumoulin et Philippe Lejeune, réunit actuellement plus de 800 membres adhérents. Son premier objectif est d’assurer la conservation des textes autobiographiques inédits rédigés par des personnes de tous milieux sociaux. La plupart de ces textes, malgré leur intérêt, ne pourraient pas trouver d’éditeur en raison du manque de notoriété des auteurs. Beaucoup d’entre eux, dispersés dans les archives familiales, sont menacés de disparition à plus ou moins long terme. Le lieu de cette conservation est le beau bâtiment de la Grenette, médiathèque municipale, dont une partie est mise à la disposition de l’APA par la municipalité d’Ambérieu-en-Bugey, près de Lyon.
L’APA accepte de lire tous les textes autobiographiques reçus. Elle en publie des comptes rendus (les échos) dans son « Garde-mémoire ». Elle conserve son fonds, riche de plus de 2000 dépôts inédits, et l’offre en lecture à la Grenette. Certains de ces textes circulent et peuvent être lus dans des bibliothèques amies, les « Prête-mémoire ».
L’APA publie une revue trisannuelle, la Faute à Rousseau, ainsi que des cahiers thématiques. Une fois par an, elle organise « Les Journées de l’Autobiographie », temps fort de la vie de l’association. Au cours de l’année 2005, elle mettra en ligne son catalogue qui pourra être consulté grâce à un moteur de recherche.
Plus d’infos sur le site :
http://sitapa.free.fr
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mardi, 01 novembre 2005
ARPO
« Créée en 1985, l’association ARPO (Animations-Revues-Rencontres en Poésie, 3, avenue Roger Salengro, 81400 Carmaux) est présidée par Jean-Lucien Aguié. Ce n’est ni un syndicat, ni une revue, mais une association au service de toutes les revues (plus de 200 sont adhérentes). Elle édite un bulletin de liaison riche d’informations.
ARPO organise chaque année, fin mars début avril, « Tarn en Poésie », une semaine de rencontres, de débats, de spectacles et de lectures. Une revue invitée fait le compte rendu de cette manifestation dans son prochain numéro, qui est envoyé par Arpo gratuitement à tous les adhérents.
Par ailleurs, ARPO a créé en 1992 et gère le Conservatoire des revues de poésie, situé au Centre culturel Jean-Baptiste Calvignac, salle Jean Malrieu, 24, avenue Bouloc Torcatis, à Carmaux. (Tél : 05 63 76 85 85 ; fax 05 63 76 88 07. Heures d’ouverture : mardi, jeudi, vendredi de 14 à 18 h ; mercredi, samedi de 10 à 12 h et de 14 à 18h).
On trouve dans ce conservatoire, qui offre deux belles salles intégrées dans la bibliothèque municipale, une exposition permanente des revues adhérentes (200 titres) et un fonds de conservation de revues plus anciennes. C’est un endroit unique pour les chercheurs et les passionnés de poésie.
Le montant de la cotisation est libre, elle peut se verser en nature par l’envoi d’un abonnement ou d’exemplaires gratuits.
Afin de rester indépendants, les responsables d’ARPO, membres fondateurs, s’engagent à ne pas diriger de revues. L’association se consacre sans exclusive ni parti-pris à la défense de la poésie et à la promotion de l’ensemble des revues adhérentes. »
Ces informations restent valables, mais il convient d’ajouter l’ouverture d’un site internet, encore largement à l’état de chantier :
http://www.arpo-poesie.org
E-mail : contact@arpo-poesie.org
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Dans ce dernier bulletin, Jean-Lucien Aguié s’interroge sur le maintien du bulletin de liaison, qui représente beaucoup de travail, ainsi qu’un coût élevé de fabrication et d’expédition. De plus, bien des informations (publications, annonces de concours…) arrivent après la bataille ou après les dates de forclusion. Dans ces conditions, ne vaudrait-il pas mieux diffuser toutes ces infos sur le site internet ?
Les doutes d’Aguié sont ceux de tout responsable de revue littéraire à l’heure d’internet. Longtemps les revues ont été, outre des creusets de création, des supports d’information. Cette dernière fonction est largement assurée désormais par le net, qui par sa réactivité, son immédiateté, son interactivité, sa gratuité, a supplanté la source papier.
Bien des revues gagneraient à passer en ligne (site ou blog) et à ne livrer sous forme papier que des numéros spéciaux élaborés. Plus largement, je crois qu’un certain type de revue littéraire – que l’on a connue dans les années 70 à 90, photocopiée, agrafée, à la réalisation médiocre, ne peut plus subsister très longtemps. La revue n’a plus de sens que si elle se pense comme telle - fond et forme -, que si elle offre un contenu dense, cohérent, et constitue un objet, un bel objet de pensée et de création.
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samedi, 29 octobre 2005
Brèves et la CPPAP
Après la disparition de Nouvelle Donne, Brèves reste la dernière grande revue de nouvelles en France qui soit assez largement diffusée. Depuis 1975, Brèves était inscrite à la CPPAP (commission paritaire des publications et agences de presse) et bénéficiait de ce numéro qui donne droit aux tarifs postaux préférentiels. Sur injonction de la Poste, la revue a dû demander un réexamen de sa situation. Et la réponse de la CPPAP a été négative, Brèves ne remplissant plus la condition fondamentale : paraître au moins quatre fois par an.
Deux autres raisons ont été données au rejet du dossier par la commission :
- plus de 50 % des pages sont consacrées à la publication de nouvelles ;
- les ventes réalisées dans un délai de six mois après parution sont insuffisantes compte tenu du tirage initial.
Ces deux dernières raisons sont assez surprenantes car elles assimilent la revue de nouvelles à des publications de grande presse ; elles ne tiennent pas compte de la spécificité de la revue culturelle ou littéraire, et pourraient, en cas de recours devant le Conseil d’Etat, n’être pas retenues.
Lorsque je dirigeais la revue littéraire Casse, j’avais rencontré également des difficultés avec la CPPAP : mon inscription, bien que le dossier remplissait toutes les conditions réglementaires, avait été refusée par la commission au motif que « la revue ne présentait pas un lien suffisant avec l’actualité ».
J’avais alors engagé un recours devant le Conseil d’Etat en octobre 1993, lequel se conclut heureusement par l’annulation de cette décision injuste ; mais un an et demi s’était écoulé et ma décision était déjà prise d’arrêter la publication de la revue, pour d’autres raisons.
On trouvera cet arrêt du 17 mars 1995 (n° 152982), rendu en section du contentieux et publié au recueil de jurisprudence Lebon, sur le site Legifrance :
En voici le passage essentiel :
« Considérant que si la commission paritaire des publications et agences de presse a pu, sans commettre d'erreur de droit, rechercher si la publication "Casse" présentait par l'ensemble de son contenu un lien suffisant avec l'actualité pour être regardée comme une publication périodique pouvant bénéficier du régime économique de la presse, il résulte des pièces du dossier que les numéros de cette publication littéraire contenant des articles, des poèmes, des entretiens avec des auteurs et écrivains présentaient un tel lien avec l'actualité qui doit être apprécié compte tenu de la nature de la publication en cause ; que, par suite, la décision du 24 juin 1993, par laquelle la commission a refusé de délivrer un certificat d'inscription à la publication "Casse" et la décision du 16 septembre 1993 rejetant le recours gracieux formé contre cette décision par le motif que cette revue ne présentait pas le caractère d'une publication périodique sont entachées d'excès de pouvoir ; » Decide : « les décisions de la commission paritaire des publications et agences de presse en date des 24 juin 1993 et 16 septembre 1993 relatives à la publication Casse sont annulées. »
Fort de cette expérience, je conseillerais bien à Brèves de tenter le recours en Conseil d’Etat ; mais la première raison de refus invoquée par la commission, qui tient à la périodicité minimale (que les textes réglementaires prévoient au moins trimestrielle), serait certainement confirmée par la juridiction administrative.
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Pour connaître Brèves et le catalogue de l'Atelier du Gué, rendez-vous sur le site www.atelierdugue.com
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mercredi, 28 septembre 2005
Salmigondis au Salon
15 et 16 octobre 2005, Espace des Blancs Manteaux, 75004 Paris.
Pour se faire une pub pareille, ils doivent être sponsorisés !
19:45 Publié dans Revues littéraires | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 20 septembre 2005
Le Journal de la Culture n° 16
Ce dernier numéro, qui commence par une rencontre sans grand intérêt avec Chloé Delaume, s’anime en ouvrant un dossier Houellebecq : est-il un génial imposteur ? (cet énoncé laisse supposer qu’il est soit un génie, soit génial…). Deux critiques s’affrontent : d’un côté, Jean-François Patricola, auteur d’un pamphlet « Michel Houellebecq ou la provocation pemanente », dont les pages extraites et reproduites dans la revue ne sont qu’un creux verbiage peu convaincant, dénonce un « tsunami » qu’il est l’un des premiers à grossir par son propre ouvrage (et à en profiter, recueillant quelques miettes de la gloire et de l’argent liés au phénomène) ; de l’autre côté, Pierre Cormary livre une défense énamourée certes intéressante, mais si excessive et personnelle (« Merci d’être né, Michel. ») qu’elle risque de ne prêcher que les (déjà) convaincus. Donc, le mieux, c’est tout simplement de relire l’oeuvre, celle-ci valant infiniment mieux que les remous qui l’accompagnent.
On retrouve les contributions de qualité et les chroniques d’Eli Flory, d’Anthony Dufraisse. Raphaël Juldé nous entraîne sur les pas des écrivains en prison, de Villon à Genet, donnant une belle page d’histoire littéraire. De nombreuses critiques, par ailleurs, fouillées sur Louis Gardel, Pierre Jourde, Renaud Camus, Michel Déon, Muriel Cerf, Didier Daeninckx, Carole Zalberg, la réédition d’un texte de Jean-Edern Hallier paru dans Tel Quel en 1960, montrent l’esprit d’ouverture qui reste la marque du Journal de la Culture.
L’originalité de la revue est de proposer aussi la publication de nouvelles, qui mettent généralement en scène des écrivains, ici Roger Nimier et François Villon, sous les plumes de Patrick de Retonféry et Amadeo del Duca. Une façon de lier la création et la critique, pour mieux embrasser la littérature.
En kiosques, 19, 50 €.
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