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mercredi, 24 septembre 2008

Feedbooks, nouveau bilan d'une publication numérique

J’ai mis en ligne cet été sur la plateforme Feedbooks deux textes précédemment publiés en revues, La donne et La nouvelle, sous forme de petits ebooks téléchargeables gratuitement. Début septembre, j’ai ajouté un nouveau texte d’humour, Le petit appartement au sixième étage dans la prairie.

Ces dernières semaines, l’outil de publication de Feedbooks s’est grandement amélioré, et les réticences dont je faisais part lors de mon premier bilan sont aujourd’hui tombées pour la plupart. Le site offre désormais un véritable outil de publication, comme on en trouve sur les blogs, avec les fonctions de base (gras, italique, souligné, alignement à droite, centré…), mais aussi d’autres plus évoluées (caractères spéciaux, espace insécable, gomme de formatage…) On devrait avoir bientôt la possibilité d’envoyer des couvertures personnalisées, puis d’inclure des images directement dans le texte.

Concernant la diffusion, j’ai pu relever plus de 300 téléchargements en quelques semaines sur ces trois textes, ce qui est plutôt appréciable. Certains auteurs de langue française présents sur Feedbooks depuis plus d’un an ( Thomas Desmond, Irène Delse) comptent près de 1000 téléchargements par texte. Un résultat très enviable, d’autant plus que les statistiques sont fiables et les chiffres « nets » : la procédure de téléchargement reste un acte volontaire, une « commande de texte » (même si elle est gratuite en l’occurrence), alors que les statistiques des blogs ou des sites reflètent souvent les passages hasardeux des internautes sur les pages web.

Mais pour parvenir à un minimum d’audience, l’auteur doit participer à la diffusion. Comme l’indique Hadrien Gardeur, cofondateur de Feedbooks, dans un commentaire à ma précédente note : « Globalement, que ce soit quand on diffuse sa vidéo sur Youtube, ses photos sur Flickr ou ses chansons sur Myspace, le principe reste le même. Celui de la communication « many to many » : il appartient à l’auteur de pousser en avant la diffusion de son œuvre et il ne faut pas compter sur la plateforme de diffusion en elle-même pour avoir du succès. Bien sûr, si on apparaît en première page d’un de ces sites, on est porté par leur fréquentation, mais il faut une impulsion initiale que seul l’auteur peut donner à son œuvre. »

Bien des lecteurs refusent encore le format numérique, revendiquant leur fidélité au papier, mais les supports physique et virtuel ne sont pas en concurrence, les deux vont coexister et correspondent à des usages ou à des moments de lecture différents. L’arrivée de nouveaux formats comme l’ePub, qu’on peut lire entre autres sur l’iPhone, via le logiciel Stanza, va générer de nouvelles pratiques de lecture. S’il est préférable (en tout cas, pour ceux de ma génération) de lire un bon livre « à l’ancienne » dans son intérieur douillet, il peut s’avérer plus pratique, debout dans un RER bondé, de lire sur un lecteur électronique ou sur l’écran de son téléphone portable, comme j’ai pu le constater à Tokyo. Dans un bon article du Monde, signé Karyn Poupée, on apprend que 25 millions de Japonais ont ainsi lu le roman Koizora (« Ciel d’amour ») avant même sa mise en place en librairie. Koizora est en fait un des premiers best-sellers de l’ère numérique, un « keitai shosetsu », un roman sur portable, téléchargé et lu sur un téléphone portable. Loin d'atteindre de tels scores, la plateforme Feedbooks peut cependant afficher 28 000 livres distribués chaque jour et un million de fichiers au format ePub téléchargés.

 

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(Clliquer sur les couvertures pour accéder à la page de téléchargement. Pour la lecture sur ordinateur, choisir le format PDF.)

 

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lundi, 22 septembre 2008

Bukowski, de John Dullaghan

bukowski.jpgJe viens de passer des heures, des heures et des heures à voir et revoir le double DVD consacré à Charles Bukowski, et sorti en 2004. Un trésor pour les inconditionnels de l’auteur du Postier et de Pulp, dont je fais partie.

Le film très riche, réalisé par John Dullaghan, est un portrait remarquable, retraçant toute la vie de Bukowski, de la naissance à la mort, avec l’évocation de son enfance malheureuse, ses rencontres, ses difficultés, ses petits métiers, ses lectures, ses femmes, ses publications.

On y découvre l’incroyable marché passé par l’éditeur John Martin, qui voyait en lui un nouveau Whitman : il lui propose une pension mensuelle de 100 dollars (calculée d’après les maigres dépenses habituelles de l’auteur : cigarettes, bières, nourriture, loyer, pension alimentaire…) et à vie, à condition que Bukowski cesse toute activité salariée pour se consacrer entièrement à son œuvre. Martin précise que ce pari éditorial représentait le quart de ses revenus personnels et qu’il n’avait rien dit à sa femme ! La carrière de l’écrivain, qui n’avait jusque-là publié que de la poésie, s’est aussitôt emballée avec la publication de ses romans (Le postier, Factotum…). Rassemblant des entretiens avec Bukowski, avec sa femme, sa fille, ses amies, ses collègues de la Poste, ce documentaire est également ponctué des hommages de Sean Penn, Bono et Harry Dean Stanton.

Les suppléments sont tous intéressants : des poèmes lus par Tom Waits et Bono, les dernières images de l’auteur, deux ans avant sa mort, lisant ses textes de sa voix si émouvante, des témoignages de l’éditeur Martin, d’Amber O’Neil et de Linda Lee Bukowski, sa dernière épouse, un retour sur East Hollywood avec le réalisateur Taylor Hackford, et cette fameuse émission Apostrophe en 1978, de sinistre mémoire, où l’on revoit un Bukowski exaspéré et ivre (d’où viennent les deux bouteilles de vin qu’il boit tout au long de l’émission ? Linda Lee prétend que la télévision lui a tendu un piège en lui fournissant le vin, Pivot dit que l’auteur les a apportées), entouré d’un Pivot sans égards et d’invités prétentieux et insupportables. Personne sur le plateau en tout cas ne semblait avoir conscience de côtoyer un génie de la littérature.

 

Bukowski, de John Dullaghan, Wilside video, 1 h 32 + bonus, 2004.

vendredi, 19 septembre 2008

A propos du Codex Atlanticus 17

codex_17_vignette.gifPhilippe Gindre me signale de bonnes critiques à propos du dernier numéro du Codex Atlanticus, auquel j'ai collaboré.

sur ActuSF:

http://www.actusf.com/spip/article-6323.html

sur Phénixweb :

http://www.phenixweb.net/Codex-Atlanticus-no17

 

mardi, 16 septembre 2008

Cold Case, une série divine

(Cet article est paru dans le revue Mercure n° 2/3.) 

 

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Avant d’enquêter sur les cas non résolus des « affaires classées », la jeune et énergique inspectrice Lilly Rush a fait partie d’une brigade criminelle ordinaire de la ville de Philadelphie. Lorsque Bonita, ancienne femme de ménage d’une famille aisée, lui confesse avoir été le témoin d’un crime vingt-sept ans auparavant, elle choisit alors de s’occuper des affaires classées et rejoint l’équipe spécialisée de six policiers dirigée par le lieutenant John Stillman.

A la différence des séries policières traditionnelles, les enquêtes de Cold Case portent sur des crimes anciens, parfois très anciens, et peuvent toujours être réouvertes, même plus de soixante ans après les faits, comme s’il n’y avait pas de prescription. Chaque victime, chaque disparu a une boîte marquée à son nom, d’une large écriture au feutre noir, une grosse boîte rectangulaire en carton qui contient le dossier de l’enquête, des procès-verbaux, des coupures de presse, des photos, des objets, des preuves matérielles. Toutes ces boîtes similaires sont rangées sur des étagères métalliques, dans une salle immense située au sous-sol de l’immeuble de la police, une salle froide, grise et poussiéreuse, comme un hangar hors du lieu et du temps où l'on tiendrait les archives des existences perdues. C’est la salle des cas non résolus, des crimes orphelins, des affaires en souffrance. Chaque boîte dormante est un remords vivant.

L’équipe de policiers spécialisée dans l’étude de ces cas revient sur les premières enquêtes, les reprend (en utilisant à l’occasion les nouvelles techniques scientifiques d’investigation, les prélèvements, les tests ADN…), les corrige, les complète, ré-interroge les témoins et les suspects survivants, ou leurs descendants ou leurs proches, extirpe les preuves du temps, fait enfin surgir la vérité. A la fin de l’épisode – la vérité révélée, le coupable désigné – le fantôme de la victime apparaît quelques instants avant de s’évanouir, il sourit et semble rasséréné, comme une âme errante qui aurait enfin trouvé la paix et sa sépulture (certains épisodes se concluent d’ailleurs par des enterrements de corps retrouvés). Sur la boîte en carton, on indique alors que l’enquête est close.

Certes, bien des commentateurs le soulignent, Cold Case est une série remarquable pour sa critique de la société américaine, présente et passée. Elle revisite l’histoire récente des Etats-Unis (et même depuis les années 20) et dénonce, par des reconstitutions soignées et sans complaisance, les fautes, les tares et les travers de la société : le racisme, le sexisme, l’homophobie (un épisode exemplaire met en scène la relation amoureuse entre une jeune blanche et une jeune noire au temps de la prohibition, relation doublement interdite et proscrite qui doit être cachée aux yeux des autres). Mais ce message social et politique clair, fort, affirmé, qui relève aussi d’un « politiquement correct » aujourd’hui largement répandu dans les séries tant américaines que françaises, n’est pas l’aspect le plus original et le plus troublant de Cold Case.

 

Le jugement dernier

« Tout le monde a droit à la justice » aime répéter Lilly Rush – et avec ses collègues elle met tout en œuvre, ne comptant pas son temps, sacrifiant parfois sa vie personnelle pour conclure chaque enquête. Quels que soient son origine, son statut social, la couleur de sa peau, tout individu a droit à ce que la vérité soit faite, à obtenir justice et réparation. Il y a dans cette profession de foi comme le rappel d’une justice divine s’appliquant à tous, grands ou petits, puissants ou misérables, à laquelle nul n’échappe, et qui survient immanquablement, dans un temps qui n’est pas celui des hommes. Le pouvoir extraordinaire, infaillible de Lilly Rush et de ses équipiers, qui peuvent remonter le temps aussi loin qu’ils veulent, et remettre dans la lumière de la vérité les crimes et les victimes, les meurtriers et leurs complices, est semblable au pouvoir d’un Dieu qui voit tout, qui sait tout, et juge à la fin en toute équité et en toute rigueur. Ils sont les instruments, le truchement d'un jugement dernier.

Rétablissant la justice à travers le temps, réparant une blessure ancienne causée par l’œuvre du mal, ils apparaissent comme des agents de Dieu, ses anges délégués. Lilly Rush (interprétée par Kathryn Morris) a bien des choses d’un ange. Et pas seulement par sa minceur, sa blondeur, son aspect diaphane et désincarné. Cet ange au regard profond, compatissant, souvent au bord des larmes, a un don d’empathie et souffre pour les hommes ; elle s’investit au-delà de son métier pour les écouter, les secourir, les assister, au détriment de sa propre vie et de sa relation amoureuse toujours vécue dans l’insatisfaction.

 

Les autres membres de l’équipe n’ont pas cet aspect angélique (Nick Vera « l’armoire à glace » est au contraire lourd et maladroit), mais ils possèdent le même don d’empathie et ont en commun d’avoir à affronter des difficultés personnelles qui les rendent vulnérables et très proches de nous. Tous ont des problèmes familiaux et affectifs, ou vivent dans une relative solitude. Lilly, qui a une relation intermittente et compliquée avec un procureur, vit à peu près seule avec ses deux chats estropiés, elle a de mauvaises relations avec sa mère divorcée et remariée plusieurs fois, comme avec sa sœur recherchée par la police de New York pour divers délits ; John Stillman est séparé de sa femme et ne s’entend pas bien avec sa fille ; Scotty Valens a vu sa petite amie se suicider et a une liaison tourmentée avec la sœur de Lilly ; Will Jeffries, le vétéran de la brigade et la mémoire du service, vit dans le souvenir de sa femme morte.

93 épisodes de Cold Case ont déjà été tournés dans le format serré de 42 minutes. Son succès international est également dû à sa réalisation carrée, impeccable, à son sens du rythme et de la construction qui font tant défaut aux molles séries françaises. La musique accompagnant chaque épisode est composée des meilleures chansons datant de l’année des faits et de l’enquête originelle, ce qui nous permet d’écouter Springsteen ou Dylan. Les reconstitutions d’époque, par les décors, les évènements d’actualité, les chansons datées sont remarquables ; la juxtaposition des deux aspects d’un même personnage – aujourd’hui et autrefois – ouvre le temps et nous rappelle perpétuellement son passage. Cold Case est bien plus qu’une série nostalgique : par l’alternance des deux temps, l’un définitivement fixé dans le passé, souvent filmé en noir et blanc, l’autre épousant le cours du présent, alors que l’intervalle entre les deux s’accroît inexorablement, l’action nous renvoie à notre propre écoulement, notre propre dépérissement. Fuite irréversible du temps, solitude, œuvre du mal souveraine dans un passé presque oublié, remords de crimes ou de lâchetés, lourds secrets, Cold Case réveille les culpabilités et les angoisses avant que la vérité réparatrice ne survienne et que tout rentre enfin dans un ordre éternel de justice.

 

Cold Case : affaires classées, série policière créée par Meredith Stiehm, Etats-Unis, 5 saisons.

 

lundi, 08 septembre 2008

Revue de détail n° 13

(Ces chroniques sont parues dans La Presse Littéraire n° 15.)

 

848425918.jpgIMPUR n° 1

Nouvelle et belle venue parmi les périodiques, « chic objet coloré », impur (sans majuscule) se revendique « revue à problèmes » et se promet de convoquer chaque trimestre « des visions décentrées, panoramiques, exotiques, des littératures métèques, désinstallées, des paroles d’immigrés, d’exilés, d’expatriés ». Dédié à la mémoire de Fred Chichin, le guitariste des Rita Mitsouko, ce premier numéro est consacré essentiellement à un dossier Japon, encadré par les magnifiques photos de jeunes « poupées » japonaises en première et quatrième de couverture, avec les contributions de Pierre Jourde, Agnès Giard, Sarah Vajda, Syoka, Laurent Schang et un article (en japonais, s’il vous plait !) de Hirano Keiichiro. Un casting qui n’est pas sans évoquer celui de la revue Tsimtsoum, qui ne connut qu’un seul numéro en 2006.

Pierre Jourde dénonce les préjugés français sur le Japon dans un beau texte sur Nagasaki : « Sans doute au Japon la société pèse-t-elle plus lourd qu’en France sur l’individu, corseté de devoirs, obsédé à l’idée de ce qu’il se doit et de ce qu’il doit aux autres. Rien ne peut s’y accomplir sans un peu de cérémonie. C’est peut-être précisément ce qui nous manque, un peu de cérémonie. Nous avons cru que la cérémonie était ennemie des plaisirs, ce qui n’était pas faux, et nous l’avons supprimée, sans voir qu’il en faut peut-être une dose pour goûter plus fort certains moments, certaines saveurs, et la société des hommes. » Dans un entretien « Sommes-nous une nation d’eunuques ? », Agnès Giard explique l’évolution de la sexualité au Japon : « Dans ce pays dénué de tout tabou judéo-chrétien, la confrontation avec l’occupant a été très douloureusement vécue comme une forme de castration. Les Japonais vénéraient depuis des millénaires les organes génitaux à l’égal de dieux. Les processions phalliques assimilaient la sexualité à un acte sacré. Et voilà que, sous l’influence de la « modernité », il a fallu censurer la nudité et abandonner les vêtements traditionnels, désormais considérés comme obscènes. », et plus loin : « En 10 ans, le Japon est devenu un pays de femmes. Les filles servent de modèles, d’héroïnes et d’idoles pour une génération entière et je pense que d’ici 5 ans, il n’y aura plus de fossé entre les sexes. »

On relève en outre dans ce numéro un très intéressant entretien avec Menahem Macina sur le thème de la « violence juive », conduit par Bruno Deniel-Laurent.

impur, éditions Antipodos, 16 boulevard Saint-Germain, 75005 Paris. 128 pages, 9 €. www.impur.fr

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1268407739.jpgLE GROGNARD n° 5

D’abord revue exclusivement sur internet, Le Grognard est désormais disponible en version papier, et a belle allure : papier bouffant 80 g, couverture sur Centaure Ivoire 250 g, dos carré collé et lettrines à l’imitation de certaines revues prestigieuses du 19e siècle. Il n’a cependant pas perdu ses premiers repères puisqu’il ne donne pas d’adresse postale, mais uniquement une adresse de courriel. L’objet de cette publication excède la seule littérature, comme en témoigne son objet : « Littérature, Idées, Philosophie, Critique et Débats », ainsi que le sommaire de ce numéro 5, titré « Solitaire ou Solidaire », qui se révèle une charge contre l’idéologie en cours de valorisation du travail, et fait l’éloge de l’individualisme. Stéphane Beau annonce la couleur : « Comment peut-on, de nos jours, oser s’avouer nietzschéen, oser clamer son individualisme, oser se dire oisif, fainéant, hédoniste sans avoir à justifier à longueur de journée que toutes ces attitudes, loin d’être perverses, négatives, destructrices, insensées, inadaptées, ne constituent au fond qu’un simple rétablissement de l’ordre logique des choses, que l’on peut être solitaire et solidaire, fainéant et actif, oisif et riche, nietzschéen et humain, trop humain… » A un entretien très philosophique avec Philippe Corcuff, succèdent des contributions plus lisibles, comme Le Parti de la Fainéantise de Stéphane Prat, La civilisation, sa cause et ses remèdes d’Edward Carpenter (1895), un Manifeste du Parti Individualiste par Stéphane Beau et une Fiesta pour l’Oisiveté, signée Guy Darol, qui nous régale de deux bonnes citations : « L’oisiveté est mère de tous les talents » (André Hardellet) et « Travailler ! Travailler ! Comme si j’avais le temps. » (Georges Perros). Après tout ça, si vous avez encore envie d’aller travailler…

Le Grognard, 40 pages, 7 €. Courriel : revue.le.grognard@gmail.com

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ARCHIPEL n° 25

Cahier international de littérature, et solide revue belge pilotée depuis 1992 par Alain Germoz, Archipel se consacre à la publication de textes de création, sans distinction de genre : poèmes, contes, nouvelles, théâtre, pages de journal, aphorismes, brûlots…, voulant seulement privilégier l’écriture, l’imagination et la singularité. Se référant à Albert Camus, George Steiner et Georges Braque, la revue n’a d’autre ennemi que le sectarisme. Ce numéro 25 est un spécial Jazz car, selon Germoz, « il représente un phénomène unique dans l’histoire de la musique. Qu’on l’aime ou non, le jazz est plus qu’une musique, pour d’aucuns un art de vivre. D’où son caractère indispensable et l’interaction avec d’autres formes d’art. » Aaron Prevots, Willem M. Roggeman, Pierre Lexert, Yves Humann, Alain Brezault, Guy Vaes, Jean-Christophe Bellevaux collaborent à ce numéro thématique, illustré de photos de célèbres jazzmen. Sous une présentation élégante et raffinée, Archipel constitue au fil des ans une anthologie de textes originaux de qualité et se révèle l’une des grandes réussites de la revue francophone.

Archipel, Jan van Rijswijcklaan, 7 b.2, B-2018 Anwerpen, Belgique. 128 pages, 18, 50 €.