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jeudi, 24 janvier 2008

Mercure, une nouvelle revue

Naissance d'une nouvelle revue, dirigée par Anthony Dufraisse : Mercure, les médias autrement.

(Je lui consacrerai prochainement une chronique dans La Presse Littéraire.)

 

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Sommaire :

POSITIONS
Christian Ruby, Vladimir Bertrand : Qu’est-ce qui nous regarde ? (I)
Jacques Attali : Penser labyrinthe.
Manuel de Dieguez : Internet et la nouvelle élite mondiale.
Claude Régy : Des médias au médiat.
Didier Nordon : L’information est une désinformation.
Vangelis Athanassopoulos : Notes sur l’artiste médiatique.

SITUATIONS
Fatima Ait Bounoua : Beurettes sur le net.
Rodolphe Adam : Malaise dans l’e-culture.
Daniel Sibony : Les enfants devant la télé.
Cyril Thomas, entretien avec Agnès de Cayeux : Expériences d’intrusion.

RADIOGRAPHIE
Gil Jouanard : Radio, art de l’intime.
Olivier Pascault : Émission(s) philosophique(s), suivi de : Jaspers, Adorno, Anders... Des philosophes allemands sur les ondes.

FIGURES LIBRES
Franck Derex : Dernière édition de l’homme.
Jacques Rigaud : Monsieur l’Intran.
Christian Cottet-Emard : Souvenirs d’un localier.

Abonnement à MERCURE :
Mercure paraît quatre fois par an. Pour toute correspondance : revuemercure@free.fr
Abonnement pour 1 an (4 numéros) : 35 euros.

Abonnement de soutien : montant libre.
Prix d’un numéro : 10 euros.
Règlements à établir par chèque à l’ordre de l’Association Mercure et à adresser à Anthony Dufraisse, 14 avenue Foch, 95100 Argenteuil.

 

mardi, 18 décembre 2007

Affaire Peter Handke : condamnation du Nouvel Obs

Puisque les grands médias n’y font guère allusion, il est bon d’en parler et d’en reparler : Le Nouvel Observateur a été jugé coupable de diffamation envers le dramaturge autrichien Peter Handke, par jugement du tribunal de grande instance de Paris en date du 3 décembre 2007.

On se souvient de cette regrettable affaire, dont il a été rendu compte ici-même, par note du 4 juin 2006. A la suite d’un article tendancieux du Nouvel Obs, l’administrateur de la Comédie-Française, Marcel Bozonnet, avait déprogrammé une pièce de Handke.

Le dramaturge a poursuivi l’hebdomadaire pour « deux imputations diffamatoires, celle d’avoir une position révisionniste et celle d’approuver le massacre de Srebrenica et d’autres crimes de purification ethnique ». Sur le premier point, le tribunal a estimé que le terme de « révisionnisme » avait été utilisé dans le sens de remise en cause d’une doctrine, et donc sans lien avec les crimes condamnés par le tribunal de Nuremberg.

En revanche, la deuxième imputation est bien jugée « contraire à l’honneur ». Le tribunal a rejeté l’excuse de la bonne foi, car « la journaliste ne pouvait affirmer, sur la seule base de la présence, incontestée, de Peter Handke aux obsèques de Slobodan Milosevic, que celui-là approuvait les massacres reprochés à celui-ci ».

Satisfaction morale donc, pour Peter Handke, à défaut de réparation du tort causé par un acharnement médiatique : le Nouvel Obs est condamné au paiement d’un euro de dommages et intérêts, et des 2500 euros de frais de justice.

 

lundi, 17 décembre 2007

Trois ans déjà !

 

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Le blog littéraire L’annexe est né le 17 décembre 2004. Pour retrouver quel était son aspect à ses débuts (du moins les fichiers textes, car la mise en page n'est pas toujours conservée), il est possible de le consulter sur Archive.org, à l'adresse suivante :

 

http://web.archive.org/web/20050109091051/http://nuel.hau...

 

Archive.org a archivé près de 86 milliards de pages, correspondant à 65 millions de sites web, en 37 langues. Sa base de données pèse près de 2 pétaoctets (non, ce n’est pas une incongruité), soit 2 millions de gigaoctets, l’équivalent de deux cents fois le contenu de la Bibliothèque du Congrès américain.

mercredi, 05 décembre 2007

Revue de détail n° 10

(Ces chroniques sont parues dans La Presse Littéraire n° 11)

 

CODEX ATLANTICUS n° 16

586e6d3fd14608d8104fff69327b00b8.gif« Le Codex Atlanticus paraît théoriquement une fois l’an, au solstice d’été, quand tout va bien. » Après être passée par différentes présentations et avoir connu des périodicités très diverses, la revue animée par Philippe Gindre est désormais devenue une anthologie fantastique annuelle. Des auteurs contemporains, des nouvelles courtes et, chaque fois, un ou deux textes d’auteurs anciens, oubliés ou méconnus car l’oubli ne doit pas être une sorte de sanction, et le passé contient des trésors à exhumer.

On retrouvera entre autres dans cette 16e livraison Philippe Gontier, Timothée Rey, Kevan Stevens, Sylvie Huguet, Léonor Lara, l’espagnol Santiago Eximeno, et en invités du passé, Maurice Level et Charles Asselineau, ce dernier resté principalement dans la mémoire littéraire pour son amitié avec Baudelaire. Les illustration sont signées Dominique Laronde, Ferran Clavero, Philippe Gontier et Daria Bianchi.

L’éditeur de cette belle revue, qui allie la qualité des textes et des dessins et le soin apporté à la réalisation, est la Clé d’Argent, association créée en 1987. Celle-ci doit son nom à une nouvelle de l’écrivain américain Lovecraft, ce qui, pour les fondateurs Philippe Gindre et Philippe Dougnier, est une manière de rendre hommage à ce personnage littéraire hors normes et d’indiquer que c’est la littérature fantastique au sens large qui les intéresse. Ni l’horreur purement physique, ni le merveilleux ou l’imaginaire pur, mais tout ce qui se trouve à mi-chemin, tout ce qui bouleverse subtilement le réel, ou notre perception du réel.

La Clé d’Argent publie également des auteurs classiques et contemporains du fantastique, des essais, et deux collections d’ouvrages populaires Ténèbres & Cie, et Le Club Diogène. Son site internet vaut le détour, il est riche, agréable, bien structuré, et surtout il permet aux visiteurs acheteurs de commander directement et de payer en ligne grâce au système PayPal, une manière de compenser l’absence de diffusion en librairies. Car, dit Gindre, « Combien de petits éditeurs se sont effondrés financièrement ces dernières années pour avoir voulu à tout prix se faire diffuser par les réseaux classiques ? » Mais depuis 20 ans, l’affaire tourne, à son rythme. « Jusqu’à présent nos livres ont toujours fini par trouver leurs lecteurs, c’est l’essentiel. »

 

Codex Atlanticus, La Clé d’Argent éditeur, 22 avenue Pompidou, 39100 Dole. 80 pages, 10 €.

www.codex-atlanticus.org

 

 

CONTRELITTERATURE n° 19

 

f371b919f12a0dcb35f8f118a34a762e.jpg« Non pas une littérature contraire, mais le contraire de la littérature » est-il précisé en sous-titre de cette revue qui s’inspire du mot de Joseph de Maistre : « Le rétablissement de la monarchie, qu’on appelle contre-révolution, ne sera point une révolution contraire, mais le contraire de la révolution. » Sur le thème du « Théâtre du Verbe », ce numéro 19 met en scène Antonin Artaud, Valère Novarina, Malcolm de Chazal, Roberto de Simone, Fabrice Hadjadj, Henry le Bal. Suit un dossier poésie consacré à Patrice de la Tour du Pin, une étude sur la musique de Philip Glass et les actes de la journée Talvera du 9 décembre 2006.

Alain Santacreu opère le rapprochement Novalis/Novarina en nous rappelant d’abord le texte fondamental et énigmatique de Novalis, écrit en 1798, « Le monologue » : « C’est une drôle de chose que de parler et d’écrire ; la vraie conversation, le dialogue authentique est un pur jeu de mots. Tout bonnement ahurissante est l’erreur ridicule des gens qui se figurent parler pour les choses elles-mêmes. » Novarina, l’un des dramaturges les plus novateurs du théâtre contemporain avec une vingtaine de pièces, affirme parallèlement qu’écrire est une « cure d’idiotie » et cherche le moment « où la parole a lieu toute seule ». Françoise Bonardel livre un article intéressant sur Antonin Artaud et la tragédie du Verbe : « Artaud aurait-il intenté au langage un si virulent procès s’il n’avait été assuré de l’existence d’un autre langage, plus organique d’ailleurs que verbal ? »

Définissant la « contrelittérature », Alain Santacreu précise qu’elle n’est pas un mouvement artistique mais un état d’esprit à la fois réactif et progressiste : « Réactif, parce qu’il repose sur une anthropologie ternaire fondamentale qui inclut le spirituel dans l’homme ; et progressiste, parce qu’il se fonde sur une positivité du temps ». Pour les tenants du Manifeste Contrelittéraire, qui veulent se situer dans une « écologie de l’esprit », la littérature est apparue au 18e siècle et correspond à l’émergence de l’esprit philosophique de la modernité ; elle fut le choc en retour du rejet de la dimension mystique par le christianisme occidental, et se caractérise aujourd’hui par la littérature du moi, la platitude narcissique et le nombrilisme des egobiographies. La contrelittérature veut réintroduire la mystique dans l’œuvre artistique, renouer avec la tradition du Livre et une antériorité oubliée. En théâtre, elle cherche un dépassement du spectacle et des simulacres de l’acteur, le corps du spectateur devenant le lieu dramaturgique de la dépossession, et se réclame des principes d’Antonin Artaud. L’action créatrice est donnée à l’homme, comme par surcroît, après effacement de son ego.

Même si sa vision peut paraître radicale, cette revue ambitieuse, exigeante, ouvre des chantiers de réflexion passionnants en convoquant de grands noms de la littérature et de la pensée.

 

Contrelittérature, L’Ancien Presbytère, 28170 Saint-Ange. 44 pages, 6 €. http://talvera.hautetfort.com

 

samedi, 01 décembre 2007

A propos des services de presse

A la dernière page du catalogue 1987 des éditions Gérard Lebovici (Lebovici et Champ Libre furent les éditeurs, outre des principaux écrits du situationnisme, d’auteurs anciens comme Clausewitz et Gracian), figure une déclaration des éditions Champ Libre datée de mars 1979, définitive, lucide et toujours actuelle, dont je reproduis cet extrait :

« Les auteurs publiés par les éditions Champ Libre s’étonnent de constater que, parfois, un journaliste prétend encore « rendre compte » d’un de leurs livres ; ou même, ce qui est pire, ose lui décerner une sorte d’approbation arbitraire, comme pour afficher là un air glorieux de familiarité, qui pourtant n’aura pu être simulé que par la médiation d’une pseudo-lecture. Les auteurs actuels des éditions Champ Libre, bien évidemment, regardent les « travailleurs intellectuels » de la presse d’aujourd’hui, sans aucune exception, comme étant notoirement dépourvus de l’intelligence et de la présomption de véracité qui seraient requises pour donner un avis sur leurs écrits. Les professionnels de la falsification et de la jobardise semblent oublier qu’ils se sont, par leur fonction, privés du droit de faire, même sur un seul détail, l’éloge de quelque chose de vrai. De telles illusions devront cesser ; et donc ces gens-là devront se taire.
Les éditions Champ Libre déclarent qu’elles ne peuvent être tenues à aucun degré pour responsables de ces pratiques, dans les cas où il faut en déplorer la persistance. En effet, les éditions Champ Libre ont cessé d’adresser des « services de presse » à quelque journal ou journaliste que ce soit : considérant que cette tradition de l’information objective n’avait plus de raison d’être maintenue, survivant à toute signification, dans un temps où il n’existe même plus l’apparence d’une presse libre ; c’est-à-dire qui s’abstiendrait de se soumettre à une seule des impostures dominantes. »

 

mardi, 20 novembre 2007

Souvenir de Claude Seyve (1928-2001)

80efdc95e55f6c1750a46d340cf596aa.jpgdu courage

pour chaque jour

et de la courge

le dimanche

 

J’ai croisé la route de Claude Seyve à de nombreuses reprises, du temps que je fréquentais le milieu littéraire lyonnais. Temps lointain, déjà. Si j’ai pris ensuite mes distances avec ce milieu d’une profonde médiocrité, je garde un souvenir ému de Claude Seyve, poète désintéressé s’il en fut, qui pratiquait une sorte d’ascèse littéraire.

J’appréciais particulièrement son œuvre, originale et forte, mélange unique d’humour, d’absurde et de poésie, et je le vis à plusieurs spectacles et hommages qui lui furent consacrés de son vivant, dont à l’ELAC de Perrache et au théâtre des Trente. Son personnage ressemblait à son œuvre, souvent silencieux mais terriblement présent, peu disert, homme de distance, d’honnêteté et de rigueur.

S’intéressant aux autres, Claude Seyve eut une importante activité de revuiste et d’éditeur ; il fut à l’origine de mes premières publications, alors que j’écrivais de la poésie, m’accueillant en 1980 et 1983 dans la revue Verso qu’il animait. Il fut aussi, de manière anecdotique et inattendue, un de mes éditeurs. Quelle ne fut pas ma surprise, après lui avoir envoyé une lettre amicale remplie de proverbes humoristiques d’autodérision autour de mon patronyme, de recevoir en 1991 un mini-recueil intitulé « J’ai trouvé ça génial », composé de mes proverbes détournés, dans sa micro-collection « Verso-So ».

Claude Seyve n’avait pas compris mon engagement au sein du Calcre (que j’avais rejoint après mes démêlés avec l’éditeur à compte d’auteur Chambelland) et ne semblait d’ailleurs pas apprécier cette association de défense des auteurs – d’où les échanges parfois vifs, par articles interposés, que nous eûmes, mais qui n’altérèrent jamais l’amitié et l’estime qui nous unissaient.

Si son œuvre n’a pas eu le retentissement qu’elle méritait, cela tient à la grande modestie de Claude Seyve, et à son absence de carriérisme. Sa parole peut traverser le temps, car elle est épurée à l’extrême, décapée et décapante, loin de toute mode et de tout procédé. Ses aphorismes ciselés et définitifs sont ceux d’un moraliste de l’absurde.

Parmi ses œuvres publiées, signalons Chienne de ma vie, Gros Textes, 2000.

 

 

On a ouvert la campagne

de dératisation je cours

comme un dératé

*

le cortège de mes admirateurs grossit

nous serons bientôt

plusieurs

*

mais

qu’on ne s’y méprenne pas

je

suis un grand poète qui s’ignore

*

On survit à tout, sauf à la mort.

*

Un bon vivant, la mort ne l’aura pas vivant.

*

Il y a quelques mois, nous apprenions sa mort, mais depuis il n’a plus donné de ses nouvelles.

 

vendredi, 16 novembre 2007

La Revue mode d'emploi

a02bfb29345c032f27391a279875ec1d.jpgDécouverte, au fil du net, de cet article paru dans Poezibao sur mon guide "La Revue mode d'emploi".

http://poezibao.typepad.com/poezibao/2007/10/la-revue-mod...

 

Rappel de ma note de présentation de l'ouvrage :

http://nuel.hautetfort.com/archive/2006/03/30/la-revue-mo...