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dimanche, 12 octobre 2008

Tu finiras sur eBay

En écho à une note récente de l’ami Christian Cottet-Emard qui retrouve parfois au hasard de l’internet certains de ses livres depuis longtemps épuisés, j’ai découvert à mon tour sur le site d’eBay un ensemble de livres de la défunte maison A contrario :

 

« Beau lot de 5 livres de l’édition A contrario

Etat neuf

Comprenant :

Souvenirs d’un homme tranquille, de Marc Kober

L’édifiante histoire de Green.com, de Béatrice Hammer

Le nom, de Jean-Jacques Nuel

La double mémoire de David Hoog, de Roland Fuentès

Le sang des écrivains, d’Alain Pozzuoli.

Prix de départ 2 euros."

 

De quoi rendre modeste !

« Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière… » (la Bible)

« …et que tes livres finiront sur eBay. » (fragment apocryphe).

 

livresacontrario.JPG

dimanche, 05 octobre 2008

18e Salon de la Revue

SalonRevue2008.jpgles 10, 11 et 12 octobre 2008
à l'Espace d'animation des Blancs-Manteaux
48, rue Vieille-du-Temple, Paris IVe

Le Salon en bref :

plus de 700 revues de toutes disciplines (littérature, poésie, art, sciences humaines et sociales, psychanalyse, débats et idées)

200 revues étrangères (Belgique, Québec, Suisse, Espagne, Italie, Israël…)

15 nouveaux exposants, de l'École Française d’Extrême-orient aux Presses universitaires du Septentrion ; Le Visage vert, La Nouvelle revue théologique, les Périphériques vous parlent, Frictions, Sakamo, Utile, Geste, Papiers nickelés, Liselotte, Quatre, Fora, La Corne de Brume, Revue Giono…

10 nouvelles revues : Ananda, Criticat, Contraste, Journal de Quinzinzinzili, Résonance générale, Ricochets-poésie, La Roulette russe, TINA, Utile, Et donc à la fin…

30 animations, tables rondes et débats, dialogues et lectures.

mercredi, 01 octobre 2008

Roger-Arnould Rivière (1930 – 1959)

Né à Tarare (Rhône) le 21 mars 1930, Roger-Arnould Rivière suivit des études supérieures de lettres modernes, puis d’anglais à la faculté de Lyon. En 1955, il obtint le CAPES d’anglais, ce qui lui permit d’enseigner cette langue au collège de Tarare puis au lycée Ampère, à Lyon. Le 16 septembre 1959, il mit fin à ses jours en son domicile, 91 montée de l’Observance, dans le 9e arrondissement.
Rivière ne publia de son vivant qu’un seul recueil, Masques pour une ordalie (Millas-Martin, 1953). Ses Poésies complètes ont été rassemblées en 1963 par l’éditeur Guy Chambelland.
Le poète lyonnais Raymond Busquet lui a consacré une étude dans l’anthologie Poètes maudits d’aujourd’hui (Seghers).



Crâne de plomb lascif
lit-cage de mes années
sous tes linges croupis
ta mariole de vie
s’insurge ventre dru

J’ai soif de coucheries
sur les remblais de sel
où des scorpions odieux
se pourlèchent les moelles

Passions à l’étuvée
laits de gonfles fortuites
tes orgues et tes guis
crèvent sur l’ongle blanc

de cimes à peine taillées
replètes à mi-poursuite
entre l’épure et le large.

In Masques pour une ordalie

*

Orties cuisant pèlerinage
persistance verte d’ennui
vagues amères d’un orage
aux sourcils froncés d’un talus.

Ingrate lèvre d’un présage
fugitif ou lent circuit
veiné d’électrique mirage
l’amertume se sent nue.

Acre la lèvre où s’humecte
dans les mailles de l’ortie
le baiser de la suspecte.

Ame vol de sœur infirme
dentelée d’or ou d’abîme
sous une traîne de suie.

In Entre cri et silence

*

Tout épris qu’il fût des mailles
sac de soies et de sévices
mon amour a saveur d’âme
sous sa coque de silice

mais au geste oblong du crabe
ta méfiance se mesure
dans l’avide carapace
tombent les graviers d’usure

Ton boudoir à l’avenant
n’offre que paroi convexe
quand je n’ai plus deniers sonnants
pour la sébile de ton sexe.

In Poème de la cassure

lundi, 22 septembre 2008

Bukowski, de John Dullaghan

bukowski.jpgJe viens de passer des heures, des heures et des heures à voir et revoir le double DVD consacré à Charles Bukowski, et sorti en 2004. Un trésor pour les inconditionnels de l’auteur du Postier et de Pulp, dont je fais partie.

Le film très riche, réalisé par John Dullaghan, est un portrait remarquable, retraçant toute la vie de Bukowski, de la naissance à la mort, avec l’évocation de son enfance malheureuse, ses rencontres, ses difficultés, ses petits métiers, ses lectures, ses femmes, ses publications.

On y découvre l’incroyable marché passé par l’éditeur John Martin, qui voyait en lui un nouveau Whitman : il lui propose une pension mensuelle de 100 dollars (calculée d’après les maigres dépenses habituelles de l’auteur : cigarettes, bières, nourriture, loyer, pension alimentaire…) et à vie, à condition que Bukowski cesse toute activité salariée pour se consacrer entièrement à son œuvre. Martin précise que ce pari éditorial représentait le quart de ses revenus personnels et qu’il n’avait rien dit à sa femme ! La carrière de l’écrivain, qui n’avait jusque-là publié que de la poésie, s’est aussitôt emballée avec la publication de ses romans (Le postier, Factotum…). Rassemblant des entretiens avec Bukowski, avec sa femme, sa fille, ses amies, ses collègues de la Poste, ce documentaire est également ponctué des hommages de Sean Penn, Bono et Harry Dean Stanton.

Les suppléments sont tous intéressants : des poèmes lus par Tom Waits et Bono, les dernières images de l’auteur, deux ans avant sa mort, lisant ses textes de sa voix si émouvante, des témoignages de l’éditeur Martin, d’Amber O’Neil et de Linda Lee Bukowski, sa dernière épouse, un retour sur East Hollywood avec le réalisateur Taylor Hackford, et cette fameuse émission Apostrophe en 1978, de sinistre mémoire, où l’on revoit un Bukowski exaspéré et ivre (d’où viennent les deux bouteilles de vin qu’il boit tout au long de l’émission ? Linda Lee prétend que la télévision lui a tendu un piège en lui fournissant le vin, Pivot dit que l’auteur les a apportées), entouré d’un Pivot sans égards et d’invités prétentieux et insupportables. Personne sur le plateau en tout cas ne semblait avoir conscience de côtoyer un génie de la littérature.

 

Bukowski, de John Dullaghan, Wilside video, 1 h 32 + bonus, 2004.

vendredi, 19 septembre 2008

A propos du Codex Atlanticus 17

codex_17_vignette.gifPhilippe Gindre me signale de bonnes critiques à propos du dernier numéro du Codex Atlanticus, auquel j'ai collaboré.

sur ActuSF:

http://www.actusf.com/spip/article-6323.html

sur Phénixweb :

http://www.phenixweb.net/Codex-Atlanticus-no17

 

lundi, 08 septembre 2008

Revue de détail n° 13

(Ces chroniques sont parues dans La Presse Littéraire n° 15.)

 

848425918.jpgIMPUR n° 1

Nouvelle et belle venue parmi les périodiques, « chic objet coloré », impur (sans majuscule) se revendique « revue à problèmes » et se promet de convoquer chaque trimestre « des visions décentrées, panoramiques, exotiques, des littératures métèques, désinstallées, des paroles d’immigrés, d’exilés, d’expatriés ». Dédié à la mémoire de Fred Chichin, le guitariste des Rita Mitsouko, ce premier numéro est consacré essentiellement à un dossier Japon, encadré par les magnifiques photos de jeunes « poupées » japonaises en première et quatrième de couverture, avec les contributions de Pierre Jourde, Agnès Giard, Sarah Vajda, Syoka, Laurent Schang et un article (en japonais, s’il vous plait !) de Hirano Keiichiro. Un casting qui n’est pas sans évoquer celui de la revue Tsimtsoum, qui ne connut qu’un seul numéro en 2006.

Pierre Jourde dénonce les préjugés français sur le Japon dans un beau texte sur Nagasaki : « Sans doute au Japon la société pèse-t-elle plus lourd qu’en France sur l’individu, corseté de devoirs, obsédé à l’idée de ce qu’il se doit et de ce qu’il doit aux autres. Rien ne peut s’y accomplir sans un peu de cérémonie. C’est peut-être précisément ce qui nous manque, un peu de cérémonie. Nous avons cru que la cérémonie était ennemie des plaisirs, ce qui n’était pas faux, et nous l’avons supprimée, sans voir qu’il en faut peut-être une dose pour goûter plus fort certains moments, certaines saveurs, et la société des hommes. » Dans un entretien « Sommes-nous une nation d’eunuques ? », Agnès Giard explique l’évolution de la sexualité au Japon : « Dans ce pays dénué de tout tabou judéo-chrétien, la confrontation avec l’occupant a été très douloureusement vécue comme une forme de castration. Les Japonais vénéraient depuis des millénaires les organes génitaux à l’égal de dieux. Les processions phalliques assimilaient la sexualité à un acte sacré. Et voilà que, sous l’influence de la « modernité », il a fallu censurer la nudité et abandonner les vêtements traditionnels, désormais considérés comme obscènes. », et plus loin : « En 10 ans, le Japon est devenu un pays de femmes. Les filles servent de modèles, d’héroïnes et d’idoles pour une génération entière et je pense que d’ici 5 ans, il n’y aura plus de fossé entre les sexes. »

On relève en outre dans ce numéro un très intéressant entretien avec Menahem Macina sur le thème de la « violence juive », conduit par Bruno Deniel-Laurent.

impur, éditions Antipodos, 16 boulevard Saint-Germain, 75005 Paris. 128 pages, 9 €. www.impur.fr

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1268407739.jpgLE GROGNARD n° 5

D’abord revue exclusivement sur internet, Le Grognard est désormais disponible en version papier, et a belle allure : papier bouffant 80 g, couverture sur Centaure Ivoire 250 g, dos carré collé et lettrines à l’imitation de certaines revues prestigieuses du 19e siècle. Il n’a cependant pas perdu ses premiers repères puisqu’il ne donne pas d’adresse postale, mais uniquement une adresse de courriel. L’objet de cette publication excède la seule littérature, comme en témoigne son objet : « Littérature, Idées, Philosophie, Critique et Débats », ainsi que le sommaire de ce numéro 5, titré « Solitaire ou Solidaire », qui se révèle une charge contre l’idéologie en cours de valorisation du travail, et fait l’éloge de l’individualisme. Stéphane Beau annonce la couleur : « Comment peut-on, de nos jours, oser s’avouer nietzschéen, oser clamer son individualisme, oser se dire oisif, fainéant, hédoniste sans avoir à justifier à longueur de journée que toutes ces attitudes, loin d’être perverses, négatives, destructrices, insensées, inadaptées, ne constituent au fond qu’un simple rétablissement de l’ordre logique des choses, que l’on peut être solitaire et solidaire, fainéant et actif, oisif et riche, nietzschéen et humain, trop humain… » A un entretien très philosophique avec Philippe Corcuff, succèdent des contributions plus lisibles, comme Le Parti de la Fainéantise de Stéphane Prat, La civilisation, sa cause et ses remèdes d’Edward Carpenter (1895), un Manifeste du Parti Individualiste par Stéphane Beau et une Fiesta pour l’Oisiveté, signée Guy Darol, qui nous régale de deux bonnes citations : « L’oisiveté est mère de tous les talents » (André Hardellet) et « Travailler ! Travailler ! Comme si j’avais le temps. » (Georges Perros). Après tout ça, si vous avez encore envie d’aller travailler…

Le Grognard, 40 pages, 7 €. Courriel : revue.le.grognard@gmail.com

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ARCHIPEL n° 25

Cahier international de littérature, et solide revue belge pilotée depuis 1992 par Alain Germoz, Archipel se consacre à la publication de textes de création, sans distinction de genre : poèmes, contes, nouvelles, théâtre, pages de journal, aphorismes, brûlots…, voulant seulement privilégier l’écriture, l’imagination et la singularité. Se référant à Albert Camus, George Steiner et Georges Braque, la revue n’a d’autre ennemi que le sectarisme. Ce numéro 25 est un spécial Jazz car, selon Germoz, « il représente un phénomène unique dans l’histoire de la musique. Qu’on l’aime ou non, le jazz est plus qu’une musique, pour d’aucuns un art de vivre. D’où son caractère indispensable et l’interaction avec d’autres formes d’art. » Aaron Prevots, Willem M. Roggeman, Pierre Lexert, Yves Humann, Alain Brezault, Guy Vaes, Jean-Christophe Bellevaux collaborent à ce numéro thématique, illustré de photos de célèbres jazzmen. Sous une présentation élégante et raffinée, Archipel constitue au fil des ans une anthologie de textes originaux de qualité et se révèle l’une des grandes réussites de la revue francophone.

Archipel, Jan van Rijswijcklaan, 7 b.2, B-2018 Anwerpen, Belgique. 128 pages, 18, 50 €.

 

jeudi, 28 août 2008

Feedbooks, premier bilan

Le 26 juillet dernier, j’ai publié sur le site Feedbooks sous formes de petits livres numériques (ou e-books), deux courts textes précédemment parus en revues, La nouvelle et La donne.

 

Un mois après, quel premier bilan tirer de cette expérience ? Plus de 120 téléchargements ont été effectués, dont 80 pour La nouvelle. Un résultat encourageant, mais comme j’avais fait un signalement intensif par courriels de ces publications, il est encore trop tôt pour juger de la fréquentation du site et de la possibilité de gagner par cette formule de nouveaux lecteurs.

Le fonctionnement de la plateforme, bien qu’il soit très intuitif et sans notice d’aide, est simple et efficace. J’ai rencontré cependant deux difficultés : lors du transfert de mon texte originel dans la page d’édition par copier-coller, les passages en italiques se sont transformés en caractères droits, sans possibilité de revenir sur ce phénomène (j’ai donc dû remplacer les italiques par des guillemets, des majuscules…) ; par ailleurs, dans La nouvelle, les points-virgules ont disparu lors du passage en PDF.

Hadrien Gardeur, co-fondateur de Feedbooks, que j’ai interrogé sur ces difficultés, m’a très rapidement répondu en m’annonçant la prochaine mise en place d’une nouvelle version qui répondra aux besoins des auteurs utilisateurs : « La partie édition du site va considérablement évoluer dans les prochaines semaines et devenir à la fois plus puissante et intuitive. Il est déjà possible de mettre en forme les textes, mais en envoyant directement du HTML alors que dans la nouvelle version il sera possible de directement copier/coller la mise en forme, ainsi que de tout contrôler via un éditeur WYSIWYG, similaire à ce qu’on a sur un blog/forum. »

J’attendrai ainsi la mise en place de ce nouvel outil pour uploader de nouveaux textes.

 

Plusieurs personnes, à qui j’avais signalé ces publications, m’ont par ailleurs fait part de leurs doutes ou de leurs réticences quant à cette nouvelle forme d’édition : elle soulève deux types de problèmes, liés à l’absence de sélection et à la gratuité.

L’absence de sélection (tout le monde peut mettre en ligne ses textes), donc l’absence de tiers légitimant, de cette reconnaissance par un professionnel qui constitue l’un des principes essentiels de l’édition véritable, n’est pas un phénomène nouveau. Depuis l’explosion des blogs et des sites en ligne, n’importe qui peut offrir ses textes dans ce gigantesque compte d’auteur gratuit que représente l’édition via internet. On ajoutera que la situation bloquée de l’édition traditionnelle, qui ne joue plus son rôle de filtre et de promotion des nouveaux talents, contribue à ce recours à la publication en ligne.

Plus intéressantes sont les objections liées au droit d’auteur et à son modèle économique. La gratuité d’un contenu littéraire semble un principe inacceptable pour beaucoup d’auteurs. Sans compter le risque de pillage des textes exposés sur le net, que j’ai pour le moment contourné de la façon suivante : les deux textes publiés ont fait voici quelques années l’objet d’une ou plusieurs parutions en revues papier, ce qui me met en mesure de pouvoir prouver l’antériorité de mon texte en cas de plagiat.

Mais faut-il offrir gratuitement ses textes ? L’édition numérique en elle-même n’implique pas forcément la gratuité, puisqu’il existe des éditeurs numériques proposant des contenus électroniques payants sous forme de fichiers à télécharger et protégés. Ce qui n’empêchera pas l’édition parallèle gratuite de textes classiques, ni la possibilité de contourner les systèmes de protection (on le voit largement pour la musique et les films) pour télécharger illégalement des textes contemporains.

Le droit d’auteur, tel qu’on le vit depuis plus d’un siècle, se trouve bouleversé par cette nouvelle forme d’édition. Non dans toutes ses composantes : le droit de divulgation et de retrait, le droit moral qui protège l’intégrité d’un texte ne sont pas remis en cause. Mais le modèle économique du droit d’auteur, du droit patrimonial d’exploitation (une rémunération proportionnelle au nombre d’exemplaires vendus) va devoir s’adapter ou coexister avec de nouvelles formes de diffusion. Je n’exclus pas pour ma part de mettre une partie de ma production en ligne gratuitement tandis que d’autres textes resteront soumis au modèle traditionnel payant, à l’instar de certains interprètes qui laissent en téléchargement gratuit des parties d’un album qui fait lui-même l’objet d’une vente. Les choses évoluent vite, sous la simple pression du progrès technologique offrant nouveau média et nouveaux outils, et la réflexion est loin d’être close…

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Depuis la mise en ligne de ce billet, j'ai pu rétablir les italiques dans mon texte, avec des balises HTML.

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(Cliquer sur les couvertures pour accéder au téléchargement. Pour la lecture sur ordinateur, choisir le format PDF.)

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