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samedi, 23 avril 2011

Revue de détail n° 24

(Cet article est paru dans Le Magazine des livres n° 29 .)

Un annuaire des revues

couverture-arlit-2010.jpgLa parution de l’annuaire des revues littéraires ARLIT, dont Roger Gaillard livre la cinquième édition chez L’Oie plate, réjouira les amateurs de revues comme les auteurs en quête de publication. Plus de 500 revues (sous forme papier) sont répertoriées, dont la plupart de création littéraire ou artistique, ou de critique littéraire. Parmi celles-ci, 325 revues publient de la poésie, 200 des contes et nouvelles, 140 des récits et des extraits de roman ou de récit, 200 s’intéressent aux petites formes (pamphlet, insolite, écrits intimes, proses très littéraires, journal et récit de voyage, pastiche...), 56 publient de l’humour, 23 du théâtre, et 50 de la SF ou du polar. Une fiche d’information d’une demi-page sur chaque titre donne les caractéristiques essentielles : adresse et coordonnées, année de création, caractéristiques techniques, tirage, aspect, contenu, genres publiés, prix, montant de la rémunération éventuelle, ainsi que des commentaires critiques sur la politique de la revue sous forme d’un avis au lecteur. Un instrument bien utile pour qui veut connaître ce monde resté marginal et qui compte des trésors, aussi bien pour l’aspect artistique de certaines réalisations que pour la qualité des textes publiés. La revue a toujours constitué un laboratoire pour la création comme pour la réflexion.

Cette cinquième édition ne compte que 544 revues (contre plus de 1000 dans l’édition antérieure). La mortalité des revues a été très importante ces dernières années. Selon Roger Gaillard, de multiples raisons expliquent cette réduction : la diminution du lectorat, d’abord, les jeunes lisant moins et étant intéressés par d’autres formes de culture, la diminution des aides publiques, et surtout, la montée en puissance de l’internet et des revues en ligne, tuant la revue papier. Celles qui restent sont souvent produites par de grandes maisons d’édition, ou portées par des équipes passionnées.  

 

ARLIT, Annuaire des revues littéraires, par Roger Gaillard, L’Oie plate, 2010, 320 pages format A4, 36 €.

http://www.loieplate.com/

 

 

vendredi, 01 avril 2011

Les mots d'azur : Damien Riba

les_mots_d-azur4bis.jpg

dimanche, 20 mars 2011

Nouvelle formule du Magazine des livres

lmdl29.jpgA l'occasion de son 29e numéro, Le magazine des livres change de formule : il devient mensuel et adopte un format tabloïd.

On y retrouve toutes les chroniques habituelles, dont celle de Christian Cottet-Emard, Tu écris toujours ?

Je collabore à ce numéro en signant un article sur l'annuaire des revues ARLIT, de Roger Gaillard, paru récemment aux éditions de L'Oie plate.

Nouveau format : 315 x 400
Nouvelle périodicité : mensuel, 12 n° par an
Nouveau prix de vente : 4,80 €


samedi, 16 octobre 2010

Les mots d'azur, café poétique

les mots d'azur2.jpg

Communiqué :

« Lancement d'un café poésie dans le secteur de Cannes Grasse.

Nous nous réunirons autour d'un auteur reconnu, ayant déjà publié à compte d'éditeur, dans le cadre convivial du restaurant La Gabbia, à l'orée du vieux village de Mouans-Sartoux, autour d'un verre et en compagnie d'un musicien. Le stationnement est possible sur le parking de la gare à environ 300 m.

Cette rencontre permettra de découvrir l'auteur invité, qui lira des extraits choisis de ses textes, et se découvrira en répondant à nos questions. Parsemée d'intermèdes musicaux, la soirée se poursuivra avec d'autres textes et d'autres auteurs : ceux que vous nous ferez découvrir et pourquoi pas les vôtres.

Voici les cinq premiers vendredis de 18h30 à 20h : 

5 novembre 2010 : Christophe Forgeot

3 décembre 2010 : Victor Varjac

4 février 2011 : Brigitte Broc

8 avril 2011 : Damien Riba

20 mai 2011 : Raphaël Monticelli »

 

samedi, 25 septembre 2010

Diérèse n° 50

Je reste admiratif depuis bien longtemps devant le travail patient, attentif, considérable de Daniel Martinez au service de la poésie et de la littérature. La revue Diérèse qu’il anime depuis Ozoir-la-Ferrière parvient aujourd’hui à son 50e numéro.

Pratiquement absent du champ d’internet, dans une relative discrétion (la revue ne mentionne ni son adresse postale, ni de site ou d’adresse internet), Daniel Martinez a bouclé cette livraison de plus de 250 pages, qui séduit par la qualité de ses collaborations et de ses dossiers. Divisée en cahiers, elle ouvre ses pages aux poètes (Jacques Ancet, Alain Duault entre autres), aux prosateurs (Alain Jean-André, Sylvie Huguet, Philippe Blondeau), aux chroniqueurs (Pierre Dhainaut, Jean Bensimon, Alain Helissen, Michel Lamart). Notons des poèmes en bilingue (Durs Grünbein traduit de l’allemand, Nikola Madjirov traduit du macédonien).

Mais l’intérêt essentiel de ce numéro réside en un dossier consacré à Claude Pélieu. Comme le rappelle Bruno Sourdin, Pélieu s’est éteint en décembre 2002, le jour de Noël, sur un sinistre lit d’hôpital à Norwich, une petite ville perdue au nord de l’Etat de New York. Son œuvre de traducteur et de « passeur » de la Beat Generation a été considérable : William Burroughs, Allen Ginsberg, Lawrence Ferlinghetti, Bob Kaufmann. Elle a malheureusement éclipsé son travail personnel de création poétique, qui se révèle particulièrement riche et novateur. Diérèse propose ainsi une mini-anthologie des Poèmes éparpillés, qui nous fait parfois penser aux haïkus japonais.

 

Six heures du soir,

le ciel caillé de neige

a repris ses couleurs.

 

Ici, ailleurs, tout est

humainement médiocre.

Naissance et mort

ne laissent pas de traces.

 

 

Diérèse n° 50, 10 €, Daniel Martinez, 8 avenue Hoche, 77330 Ozoir la ferrière.

 

dimanche, 12 septembre 2010

Pour le retour d'Anne-Lise Blanchard

Notre amie poète Anne-Lise Blanchard est actuellement retenue contre son gré en Russie.

Serge Rivron a ouvert un groupe de soutien sur Facebook et un blog est consacré à l'épreuve qu'elle traverse depuis le 26 août :

http://suitemoscovite.over-blog.com/

 

mercredi, 01 septembre 2010

Tu écris toujours ? (article)

Un article de Jean-Loup Martin sur le recueil de chroniques humoristiques de Christian Cottet-Emard.

 (précédemment paru le mois dernier sur le site de Lekti-ecriture)

 

couvCCE2.jpgQuelle jubilation à lire ce «manuel de survie»! Les écrivains inconnus, méprisés ou simplement oubliés par notre «déplaisante société» (cet «environnement socio-économique irrémédiablement hostile aux littéraires») s’y reconnaîtront, peut-être avec une pointe d’amertume, sûrement avec un immense amusement, avec reconnaissance aussi. Les «amis non-écrivains» de l’écrivain inconnu apprendront à connaître leur ami, celui qui «écrit toujours», contre vents et marées, contre vents mauvais et marées basses; peut-être même éviteront-ils de lui poser encore, au bout de dix ans, de vingt ans, de trente ans, la question qui blesse, qui tue : «Tu écris toujours ?». Mieux vaut peut-être le silence et l’oubli que l’incompréhension obstinée et compatissante (ou méprisante ?).

Oui, Christian Cottet-Emard «écrit toujours», pour notre plus grande joie. On lui doit des poèmes, des essais, des romans et nouvelles, et puis ce petit bijou, aux Éditions «Le Pont du Change», que Jean-Jacques Nuel vient de fonder (en 2009) à Lyon. On y trouve des «conseils aux écrivains» : … «qui se font interviewer», «qui ont encore des amis non-écrivains et non-littéraires», «qui ne savent rien faire d’autre», «qui veulent donner des conseils aux écrivains», et beaucoup d’autres encore, tous plus drôles et judicieux les uns que les autres. Tout ceci est allègre, caustique, va de l’humour parfois noir au rire presque toujours jaune, mais toujours avec empathie et malice et la sagesse d’un vieux matou, comme l’adorable et insupportable Sir Alfred, le chat du voisin écrivain lui aussi, à qui il ne faut offrir que des sardines «Ohé matelot», sinon il est «très malade» (et la compagne du voisin-écrivain l’est aussi quand elle a fini de nettoyer la maison).

D’ailleurs ces «conseils» prennent souvent la forme d’anecdotes pittoresques, irrésistiblement drôles, même quand elles sont navrantes : ainsi Christian Cottet-Emard a publié son premier livre à compte d’auteur et a vu arriver des cartons pleins de livres invendables, a participé à des «salons» du-livre-et-des-produits-bio entre une «viticultrice bio» (malheureusement allergique aux cigares de notre infortuné auteur) et un «sourcier-magnétiseur», a été interviewé par un journaliste incompétent (un journaliste… sportif en fait!), qui se souciait de littérature comme l’auteur de «sports de ballon»… (L’auteur n’aime pas les «sports de ballon», ce qui le rend infiniment sympathique !)

Tout ceci est très amusant et revigorant. Le lecteur jubilera aussi en découvrant les coups de griffe (oui, décidément, le matou…) à Philippe Sollers, à Philippe Delerm (et ses «proses aux petits oignons»), à Christian Bobin et à quelques autres écrivains installés et reconnus – comme à sa «sorcière bien-aimée» (lisez donc ce délicieux petit livre pour découvrir avec joie de qui il s’agit !) – comme au désastreux enseignement de la littérature dans notre système scolaire. Ce livre lui fera découvrir un écrivain proche, caustique mais fraternel, ironique mais chaleureux, désabusé mais tonique et dynamique, qui conclut ainsi: «(…) aujourd’hui, ayant atteint le demi-siècle, oui, évidemment, j’écris toujours !».

Jean-Loup MARTIN

 

TU ÉCRIS TOUJOURS ? «Manuel de survie à l’usage de l’auteur et de son entourage», Christian Cottet-Emard, Éditions «Le Pont du Change», 161 Rue Paul Bert, 69003 Lyon, avril 2010, 96 pages, 13 euros.

Le site de l'éditeur :

http://lepontduchange.hautetfort.com