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mercredi, 30 septembre 2009

Café Corneille, définitivement une fiction

Le restaurant-bar Le Corneille, situé 132 rue Pierre Corneille à Lyon-3e, cadre de la nouvelle Café Corneille, vient de céder la place à un nouvel établissement, Tête à Tête, bistrot ouvert par Christian Têtedoie, le chef étoilé du quai Pierre Scize.

Corneille2.JPGLa disparition du Corneille, reléguant ce café dans le passé, a pour moi l'étrange conséquence de transformer ce texte en fiction, ou du moins d'en accentuer le caractère fictif. Déjà le café contigu, qui s'appelait Le Beaujolais, avait changé de nom depuis plusieurs années. Mais cette fois, c'est le lieu même de l'action qui s'est transformé dans la perte de son nom (sa raison sociale).

J'éprouve curieusement une sorte de soulagement avec la fin du Corneille. Le réel étant inextricablement lié avec la fiction, je ne pouvais passer devant cette enseigne sans une certaine gêne, car j'avais mis en scène un lieu commercial sous couvert de décor et des personnes existantes sous couvert de personnages. Lors de la mise en ligne de la nouvelle sur la plateforme Feedbooks, sous forme d'un e-book, j'avais par courtoisie envoyé le texte aux gérants du restaurant-bar. Ceux-ci ne m'avaient pas répondu, mais j'ai appris récemment qu'ils n'étaient que les repreneurs de cet établissement, et que la femme qui avait créé ce café-bibliothèque si original ne le tenait déjà plus, s'étant retirée des affaires.

*

Mise en ligne sur Feedbooks voici un an, cette nouvelle a été téléchargée plus de 900 fois. Simultanément, le texte La nouvelle dépasse les 1300 téléchargements. Alors que le livre se vend très difficilement, je reste surpris par le succès du téléchargement gratuit.

 

jeudi, 17 septembre 2009

Roland Tixier au Carré 30

Dans le cadre des Cafés poétiques du Carré 30,

Mardi 22 septembre à 20 heures

Roland Tixier lira des extraits de son dernier recueil : Simples choses, un ensemble de 180 haïkus urbains, publié aux éditions Le Pont du Change.

La nouvelle maison d'édition sera également présentée par Jean-Jacques Nuel lors de cette rencontre.

Le Café poétique est animé par Lorraine Pobel et Jean Richy-Maury.

Carré 30 - 12 rue Pizay, 69001 Lyon - 04 78 39 74 61

Participation : 5 € - réduit 3 € - une boisson offerte

 

vendredi, 11 septembre 2009

Revue de détail n° 19

(Cette chronique est parue dans Le Magazine des Livres n° 18.)

 

LE CANARD EN PLASTIC n° 4

canard4.jpgSemestriel (ou presque !), il s'est fait désirer longtemps, le n° 4 du Canard en plastic, mais il est enfin arrivé avec le printemps ! On relève notamment au sommaire Philippe Fenwick, Hubert Haddad, Eric Chevillard (qui livre des extraits de L'autofictif, recueil de brèves d'abord publiées sur son blog puis éditées récemment par L'Arbre Vengeur), Jeanne Olivier.

La « petite revue de littérature et d'images » continue avec son mélange heureux et harmonieux de littérature et d'humour, sa jolie présentation, son édito d'Edith, ses notices bio décalées, et convie à chaque numéro un illustrateur de talent, ici Y.A Gil.

Le Canard en plastic, 23 rue de la Chézine, 44100 Nantes. 128 pages, 12 €.

www.myspace.com/lecanardenplastic

 

jeudi, 20 août 2009

Le Pont du Change, nouvelle maison d'édition

PdC logo Pantone541ter.jpgLes éditions Le Pont du Change, créées à Lyon, viennent de publier leur premier livre :

Simples choses, de Roland Tixier, est un recueil de haïkus urbains.

Cette nouvelle maison compte publier de la littérature contemporaine (romans, récits, poèmes, nouvelles, chroniques...) et rééditer des oeuvres du domaine public, au rythme de trois à cinq ouvrages par an.

 

Plus de renseignements sur le blog des éditions :

http://lepontduchange.hautetfort.com

 

 

lundi, 03 août 2009

Jean-Pierre Brisset (1837-1919)

LA SALOPERIE


Voici les salauds pris ; ils sont dans la sale eau pris, dans la salle aux pris, dans la salle aux prix. Les pris étaient les prisonniers que l'on devait égorger. En attendant le jour des pris qui était aussi celui des prix, on les enfermait dans une salle, une eau sale, où on leur jetait des saloperies. Là, on les insultait, on les appelait salauds. Le pris avait du prix. On le dévorait et, pour tendre un piège, on offrait du pris et du prix : c'est du prix. - C'est duperie, répondait le sage. N'accepte pas de prix, ô homme, c'est duperie.

in La science de Dieu

D'autres textes de ce "fou littéraire" sont à lire sur le blog de la revue Casse.

mardi, 14 juillet 2009

La "couleur de la voix" de Gabriel Le Gal

En hommage à Gabriel Le Gal, décédé le 11 juillet dernier, je republie cette note écrite le 20 mars 2006.

 

 

Depuis son premier recueil publié en 1978, Gabriel Le Gal conduit une œuvre poétique d’une grande justesse. Ses textes sont des états de grâce, de précieux équilibres, aussi simples que magiques. Son dernier recueil, Pas la peine d’aller au Japon - dont sont extraits les quelques poèmes ici reproduits - vient de paraître à la Librairie-galerie Racine.

Signalons un dossier consacré à Gabriel Le Gal sur le site d’Orage-Lagune-Express, comprenant notamment une étude de Nicole Vidal-Chich.

 

 

*

 

Elle n'était

Que lèvres de couleur au centre

Du petit visage ovale

Lèvres de braise

Ou de géranium odorant

Dans octobre clair

Que lèvres de rouge frémissant

 

Que serait le moment venu

La couleur de sa voix ?

 

*

 

Les nuages glissant vers l’Est s’amincissent

Nous laissant à découvert

Le temps nous ronge

A petits feux

A petits bruits

Aussi ténu que dents de rat

On se figure être le même

On se croit toujours le jeune homme qu’on fut

Et pour un peu on dormirait

Au bruit du discret du temps

Comme le meunier au bruit de l’eau de son moulin

 

*

 

Bien qu’il ait sous le vent et le froid

Resserré ses eaux

Le fleuve emportait par la ville

Vert et bleu le ciel

Qui s’y était glissé

 

*

 

L'employé de la mairie

qui fait le tour des pelouses

pour remettre face à l'étang

les chaises de plastique

en rangs bien alignés

ne déplacera pas celle

où repose

le jeune fardeau d'une femme

dont la chair et les yeux

à demi sommeillant

prennent et filtrent

un soleil encore favorable

il passera son chemin

et s'il a quelque regret ce n'est pas

de ce rang qui boite un peu c'est

de ce fardeau de tendresse

qu'il n'a pas osé soulever

 

 

in Pas la peine d’aller au Japon

Librairie-galerie Racine, 23 rue Racine, 75006 Paris.12 euros.

www.librairie-galerie-racine.com

11:04 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poésie, le gal

jeudi, 02 juillet 2009

Revue de détail n° 18

(Cette chronique est parue dans Le Magazine des Livres n° 17)

IN-FUSION n° 3

Dirigée par Nicolas Cotten et Hechmi Harbaoui, In-fusion est une revue culturelle à vocation littéraire, paraissant trois fois par an. Elle a d'emblée deux atouts : son format 15 x 19 original et pratique, et son mélange des genres, puisqu'elle s'intéresse aux écrivains, poètes comme prosateurs, mais aussi à la chanson, au dessin, au cinéma, au théâtre.

Dans une présentation simple et élégante, elle consacre ce numéro au thème du voyage et aurait pu s'intituler « le tour du monde en 132 pages ». L'édito donne le ton : « La seule évocation de ce mot (voyage) qui fait tant rêver nous ramène à nos origines, autrement dit, aux temps où nous étions tous « des gens du voyage », tous des nomades. La vie elle-même, me semble-t-il, peut être considérée comme un voyage. » La pièce de choix de cet ensemble est un « Journal de Babo » livré par le comédien-écrivain Bernard Giraudeau, un voyage initiatique très émouvant. Des collaborateurs connus (David Abiker, Jérôme Attal, Philippe de Boissy...) côtoient de nouvelles plumes. Enfin, chose rare dans une revue culturelle, un courrier des lecteurs permet un dialogue avec le public. On souhaiterait juste davantage d'audace dans le choix des sujets, car l'éloge du voyage, de la banlieue, de l'écologie, n'est-ce pas trop « politiquement correct » par les temps qui courent ?

In-fusion, 20 rue Pierre Boudou, 92600 Asnières sur Seine. 132 pages. 12 €.

www.in-fusion.org