lundi, 12 octobre 2009
15 Usher's Island et "Les morts" de Joyce
L'immeuble du 15 Usher's Island, à Dublin, se trouve au bord de la Liffey, entre Victoria Quay et Usher's Quay. Ce lieu de mémoire joycien est le cadre de la nouvelle Les morts qui clôt le recueil Gens de Dublin (The Dead, in Dubliners) : c'est la maison des demoiselles Morkan, « cette maison sombre et lugubre de Usher's Island, dont elles avaient loué le haut à M. Fulham, le courtier en grains du rez-de-chaussée. »
Pour faire le portrait des demoiselles Morkan, Joyce semble s'être inspiré de ses grands-tantes, qui tenaient une école de musique en leur domicile à cette même adresse et donnaient à l'occasion de Noël une soirée à laquelle participait le père de Joyce, comme Gabriel Conroy dans la nouvelle, découpant l'oie et faisant un discours. Et Gretta Conroy, l'héroïne de The Dead, est originaire de Galway, comme la propre femme de Joyce, Nora Barnacle.
Cette maison de quatre étages d'architecture georgienne, construite en 1775, était promise à la démolition quand l'avocat Brendan Kilty la racheta en 2000. A l'abandon depuis plus de vingt ans, pillée, vandalisée, elle menaçait ruine et était devenue un squatt, un repaire pour prostituées et junkies. Elle est désormais rénovée et abrite une galerie pour les artistes.
A voir le très beau film qu'a tiré John Huston de cette nouvelle, « The Dead ».
15:47 Publié dans Annexes et dépendances | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joyce, dublin, dubliners, the dead
samedi, 03 octobre 2009
Le coeur des filles, de Pierre-Jean Blazy
Quand j'étais vieux
j'attendais la nuit
jusqu'aux escarmouches
du crépuscule
La vie
cette lune froide
était un désert de silence
je guettais
le sommeil des choses
jusqu'aux lisières de l'hiver
Aujourd'hui
ta chaude lande
est la source du ciel
le temps
me fait l'amour
Un feu blanc
dégèle les vagues
et révèle
les visages du vent
Voici
l'intérieur du cri
une lumière noire
détisse le temps
L'espace tombe.
Mon ami Pierre-Jean Blazy (il publia mes premiers poèmes en 1983 dans sa revue Janus) vient de publier un nouveau recueil de poésie, Le cœur des filles, aux éditions Manoirante. 47 nuitées qui nous entraînent dans un univers d'images fortes et puissantes, dans une quête inapaisée d'amour et d'accord avec le monde.
Le site des éditions Manoirante.
21:23 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, blazy, manoirante
mercredi, 30 septembre 2009
Café Corneille, définitivement une fiction
Le restaurant-bar Le Corneille, situé 132 rue Pierre Corneille à Lyon-3e, cadre de la nouvelle Café Corneille, vient de céder la place à un nouvel établissement, Tête à Tête, bistrot ouvert par Christian Têtedoie, le chef étoilé du quai Pierre Scize.
La disparition du Corneille, reléguant ce café dans le passé, a pour moi l'étrange conséquence de transformer ce texte en fiction, ou du moins d'en accentuer le caractère fictif. Déjà le café contigu, qui s'appelait Le Beaujolais, avait changé de nom depuis plusieurs années. Mais cette fois, c'est le lieu même de l'action qui s'est transformé dans la perte de son nom (sa raison sociale).
J'éprouve curieusement une sorte de soulagement avec la fin du Corneille. Le réel étant inextricablement lié avec la fiction, je ne pouvais passer devant cette enseigne sans une certaine gêne, car j'avais mis en scène un lieu commercial sous couvert de décor et des personnes existantes sous couvert de personnages. Lors de la mise en ligne de la nouvelle sur la plateforme Feedbooks, sous forme d'un e-book, j'avais par courtoisie envoyé le texte aux gérants du restaurant-bar. Ceux-ci ne m'avaient pas répondu, mais j'ai appris récemment qu'ils n'étaient que les repreneurs de cet établissement, et que la femme qui avait créé ce café-bibliothèque si original ne le tenait déjà plus, s'étant retirée des affaires.
*
Mise en ligne sur Feedbooks voici un an, cette nouvelle a été téléchargée plus de 900 fois. Simultanément, le texte La nouvelle dépasse les 1300 téléchargements. Alors que le livre se vend très difficilement, je reste surpris par le succès du téléchargement gratuit.
09:37 Publié dans Textes et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, nouvelle, feedbooks, ebook, café corneille
jeudi, 17 septembre 2009
Roland Tixier au Carré 30
Dans le cadre des Cafés poétiques du Carré 30,
Mardi 22 septembre à 20 heures
Roland Tixier lira des extraits de son dernier recueil : Simples choses, un ensemble de 180 haïkus urbains, publié aux éditions Le Pont du Change.
La nouvelle maison d'édition sera également présentée par Jean-Jacques Nuel lors de cette rencontre.
Le Café poétique est animé par Lorraine Pobel et Jean Richy-Maury.
Carré 30 - 12 rue Pizay, 69001 Lyon - 04 78 39 74 61
Participation : 5 € - réduit 3 € - une boisson offerte
22:34 Publié dans Rencontres avec | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poesie, lecture, roland tixier, carré 30
vendredi, 11 septembre 2009
Revue de détail n° 19
(Cette chronique est parue dans Le Magazine des Livres n° 18.)
LE CANARD EN PLASTIC n° 4
Semestriel (ou presque !), il s'est fait désirer longtemps, le n° 4 du Canard en plastic, mais il est enfin arrivé avec le printemps ! On relève notamment au sommaire Philippe Fenwick, Hubert Haddad, Eric Chevillard (qui livre des extraits de L'autofictif, recueil de brèves d'abord publiées sur son blog puis éditées récemment par L'Arbre Vengeur), Jeanne Olivier.
La « petite revue de littérature et d'images » continue avec son mélange heureux et harmonieux de littérature et d'humour, sa jolie présentation, son édito d'Edith, ses notices bio décalées, et convie à chaque numéro un illustrateur de talent, ici Y.A Gil.
Le Canard en plastic, 23 rue de la Chézine, 44100 Nantes. 128 pages, 12 €.
www.myspace.com/lecanardenplastic
09:16 Publié dans Revues littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, revue, le canard en plastic
jeudi, 20 août 2009
Le Pont du Change, nouvelle maison d'édition
Les éditions Le Pont du Change, créées à Lyon, viennent de publier leur premier livre :
Simples choses, de Roland Tixier, est un recueil de haïkus urbains.
Cette nouvelle maison compte publier de la littérature contemporaine (romans, récits, poèmes, nouvelles, chroniques...) et rééditer des oeuvres du domaine public, au rythme de trois à cinq ouvrages par an.
Plus de renseignements sur le blog des éditions :
http://lepontduchange.hautetfort.com
20:14 Publié dans Annexes et dépendances | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, édition
lundi, 03 août 2009
Jean-Pierre Brisset (1837-1919)
LA SALOPERIE
Voici les salauds pris ; ils sont dans la sale eau pris, dans la salle aux pris, dans la salle aux prix. Les pris étaient les prisonniers que l'on devait égorger. En attendant le jour des pris qui était aussi celui des prix, on les enfermait dans une salle, une eau sale, où on leur jetait des saloperies. Là, on les insultait, on les appelait salauds. Le pris avait du prix. On le dévorait et, pour tendre un piège, on offrait du pris et du prix : c'est du prix. - C'est duperie, répondait le sage. N'accepte pas de prix, ô homme, c'est duperie.
15:09 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, culture, brisset