mardi, 08 décembre 2009
Revue de détail n° 21
(Cette chronique est parue dans Le Magazine des Livres n° 20.)
LES MOMENTS LITTERAIRES n° 22
D'une présentation sobre et classique, la revue de littérature que Gilbert Moreau consacre à l'écriture de l'intime s'est bien installée depuis plus de dix ans dans le paysage des revues de qualité. Ce numéro 22, passionnant de bout en bout, permet de découvrir ou d'approfondir notre connaissance de Fred Deux.
Peintre, écrivain, Fred Deux est né en 1924. Son œuvre littéraire, centrée sur l'autobiographie, offre un triptyque d'une richesse peu commune, composé de récits écrits, de journaux intimes et de récits parlés. Tout commence avec un livre d'une grande force, La Gana, publié en 1958 sous le pseudonyme de Jean Douassot, où il raconte son enfance et son adolescence dans la cave d'un immeuble à Boulogne-Billancourt. Il demeure là, entre les murs suintants d'humidité, redoutant la menace des égouts qui débordent, avec sa famille, sa mère soumise, son père alcoolique et coléreux, son oncle fou qui se suicide. Et c'est pourtant en ce lieu qu'il développe sa passion pour le dessin, qui l'accompagne toute sa vie. « Le dessin est nécessaire à l'écriture et réciproquement. » Plus tard, revenant sur ces souvenirs, Deux a livré une autobiographie parlée et enregistrée (24 CD édités par André Dimanche). Toutes ces pratiques bien différentes au service d'une même recherche fiévreuse et infatigable. A la question « Avez-vous des projets littéraires ? », il répond : « Autant pour l'écriture que pour le dessin, si je m'avance dans un projet, c'est pour qu'il me conduise vers ce que j'ignore. L'envers d'un projet donc. »
Les Moments littéraires, B.P. 30175, 92186 Antony Cedex. 128 pages, 12 € http://pagesperso-orange.fr/lml.info/
20:49 Publié dans Revues littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, revue littéraire, les moments littéraires
dimanche, 22 novembre 2009
Quel lecteur êtes-vous ?
"Votre goût des livres a-t-il changé avec le temps ?
Comme le temps m'est désormais compté, voire décompté, je n'ai plus la patience ni le goût de lire de mauvais ou de médiocres livres. En conséquence, je lis très peu de nouveautés et je reviens aux classiques, surtout ceux que je ne connais pas suffisamment."
En compagnie de Stéphane Beau, je réponds à une enquête de Frédéric Fréney sur son site Man on the Book :
Rencontres avec Jean-Jacques Nuel et Stéphane Beau
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jeudi, 19 novembre 2009
L'autre Livre, 7e salon des éditeurs indépendants
21:34 Publié dans Annexes et dépendances | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 07 novembre 2009
Roland Tixier aux Xanthines
Dans le cadre des Vendredi apéro des Xanthines,
Vendredi 13 novembre à 18 heures,
Roland Tixier lira des extraits de son dernier recueil : Simples choses, un ensemble de 180 haïkus urbains, publié aux éditions Le Pont du Change.
Les Xanthines, café associatif du commerce équitable
33 rue de Condé, 69002 Lyon
métro Perrache ou Ampère
Entrée gratuite sur consommation équitable.
12:01 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : roland tixier, poésie, lecture, les xanthines, le pont du change
jeudi, 15 octobre 2009
Revue de détail n° 20
(Cette chronique est parue dans Le Magazine des Livres n° 19.)
L'ATELIER DU ROMAN n° 58
Publiée maintenant par le seul éditeur Flammarion - après 17 numéros sous le label franco-québécois Flammarion-Boréal - la revue L'Atelier du Roman dirigée par Lakis Proguidis continue sa voie originale et productive : elle n'est pas une revue universitaire juxtaposant des textes de spécialistes, mais un lieu où se rencontrent les romanciers pour discuter librement de leur art.
Pour cette livraison, L'Atelier choisit de consacrer à Henry de Montherlant le plus gros dossier de son histoire : « Derrière les masques, l'écrivain » regroupe 17 participants avec entre autres Dominique Noguez, Florian Zeller, Philippe Sollers, Philippe Delerm, Gabriel Matzneff, Patrick Grainville. On peut aussi lire deux textes rares de Montherlant, des lettres inédites de Gide, Claudel, Aragon, Paulhan ainsi que des lettres de Montherlant à Matzneff et à Jouhandeau. « Ce qui est sûr, c'est qu'il a réussi à agacer des vagues successives et très variées de bien-pensants. On pourrait même en faire le saint patron des mal-pensants. » indique Noguez en introduction. Dans ce même numéro, et toujours dans l'optique de combattre les bien-pensants, il est aussi question de Philippe Muray, de Fernando Arrabal, du massacre de Katyn, du terrorisme et du roman, du totalitarisme sanitaire et du Londres hyperfestif (Good-bye l'Europe, par Mehdi Clément). Le tout, comme à l'ordinaire, illustré par les dessins en contrepoint subtil de Jean-Jacques Sempé.
L'Atelier du roman, Flammarion, 87 quai Panhard et Levassor, 75647 Paris Cedex 13. 240 pages, 15 €.
15:15 Publié dans Revues littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, revue littéraire, l'atelier du roman
lundi, 12 octobre 2009
15 Usher's Island et "Les morts" de Joyce
L'immeuble du 15 Usher's Island, à Dublin, se trouve au bord de la Liffey, entre Victoria Quay et Usher's Quay. Ce lieu de mémoire joycien est le cadre de la nouvelle Les morts qui clôt le recueil Gens de Dublin (The Dead, in Dubliners) : c'est la maison des demoiselles Morkan, « cette maison sombre et lugubre de Usher's Island, dont elles avaient loué le haut à M. Fulham, le courtier en grains du rez-de-chaussée. »
Pour faire le portrait des demoiselles Morkan, Joyce semble s'être inspiré de ses grands-tantes, qui tenaient une école de musique en leur domicile à cette même adresse et donnaient à l'occasion de Noël une soirée à laquelle participait le père de Joyce, comme Gabriel Conroy dans la nouvelle, découpant l'oie et faisant un discours. Et Gretta Conroy, l'héroïne de The Dead, est originaire de Galway, comme la propre femme de Joyce, Nora Barnacle.
Cette maison de quatre étages d'architecture georgienne, construite en 1775, était promise à la démolition quand l'avocat Brendan Kilty la racheta en 2000. A l'abandon depuis plus de vingt ans, pillée, vandalisée, elle menaçait ruine et était devenue un squatt, un repaire pour prostituées et junkies. Elle est désormais rénovée et abrite une galerie pour les artistes.
A voir le très beau film qu'a tiré John Huston de cette nouvelle, « The Dead ».
15:47 Publié dans Annexes et dépendances | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joyce, dublin, dubliners, the dead
samedi, 03 octobre 2009
Le coeur des filles, de Pierre-Jean Blazy
Quand j'étais vieux
j'attendais la nuit
jusqu'aux escarmouches
du crépuscule
La vie
cette lune froide
était un désert de silence
je guettais
le sommeil des choses
jusqu'aux lisières de l'hiver
Aujourd'hui
ta chaude lande
est la source du ciel
le temps
me fait l'amour
Un feu blanc
dégèle les vagues
et révèle
les visages du vent
Voici
l'intérieur du cri
une lumière noire
détisse le temps
L'espace tombe.
Mon ami Pierre-Jean Blazy (il publia mes premiers poèmes en 1983 dans sa revue Janus) vient de publier un nouveau recueil de poésie, Le cœur des filles, aux éditions Manoirante. 47 nuitées qui nous entraînent dans un univers d'images fortes et puissantes, dans une quête inapaisée d'amour et d'accord avec le monde.
Le site des éditions Manoirante.
21:23 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, blazy, manoirante