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lundi, 30 juin 2008

Le livre numérique

Quels sont les défis portés par la « révolution » numérique pour les acteurs de l'édition (auteurs, éditeurs, distributeurs, libraires, etc.) ?

Après la musique, le cinéma, la presse, la photographie, le livre vit à son tour les expérimentations, les innovations et les mises en réseaux que permettent des contenus dématérialisés. C'est dans ce contexte que Bruno Patino a été chargé par la Ministre de la culture et de la communication d'une mission sur le livre numérique. La commission présidée par M. Patino revient sur l'histoire et les caractéristiques de l'univers numérique, pour aboutir plus particulièrement à la place du livre au sein de celui-ci. Elle observe notamment que le livre a bénéficié, contrairement à d'autres biens culturels tels que la musique ou le cinéma, d'une « maturation plus lente ». Consciente de l'éventuelle accélération de l'entrée de l'édition dans l'univers numérique, la commission préconise une série de mesures organisées au sein de quatre actions : promotion d'une offre légale attractive ; défense de la propriété intellectuelle ; mise en place de mécanismes permettant aux détenteurs de droits d'avoir un rôle central dans la détermination des prix ; conduite d'une politique active auprès des institutions communautaires.

Pour lire le rapport en ligne, sur le site de la Documentation française :
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/0...

mercredi, 25 juin 2008

Mercure n° 2/3

mercure2.jpgLe n°2/3 de la revue Mercure, dirigée par Anthony Dufraisse vient de paraître.

 

SOMMAIRE

Anthony Dufraisse : Ce que Mercure n’est pas

Positions
Jean Dutourd : L’information, maladie moderne
Manuel de Diéguez : De la royauté audiovisuelle
Christian Ruby : Qu’est-ce qui nous regarde ? (II)
Annick Rivoire : Médias en ligne, chacun cherche son modèle
Vangelis Athanassopoulos : Richard Prince fume-t-il des Marlboro ?

Entretiens avec
Umberto Eco : Auteurs et autorité
Jean-Claude Lebrun : Le critique littéraire n’est pas un singe savant
Michel Serres : Internet attend son Robin des Bois
Annette Messager : Petit éloge du kiosque à journaux
Jean Hatzfeld : Les journalistes, ces petits historiens

Radiographies
Denis Grozdanovitch : Bonnes (et mauvaises) ondes
Gil Jouanard : Dis-moi comment tu écoutes...

Figures libres
Franck Derex : Eliagabal ressuscité
Stéphane Beau : Petites coupures
Jean-Jacques Nuel : Cold Case, une série divine

Lecture
Jean Mauriac Le Général et le Journaliste, par Georges Labaloue

 

Mercure n° 2/3, printemps-été 2008, 134 pages, 15 €.

Pour toute correspondance : revuemercure@free.fr

 

lundi, 23 juin 2008

L'épitaphe dans Le Codex Atlanticus n° 17

L'épitaphe, texte précédemment paru dans mon recueil Portraits d'écrivains (Editinter, 2002), vient  d'être republié dans le volume 17 de l'anthologie fantastique du Codex Atlanticus.

 

codex_17_vignette.gifLes livres, les revues, ce n'est que du papier. Des mots fragiles, imprimés sur un support perméable à l'eau, au feu, et que le vent disperse et emporte. Le papier s'altère, tombe en poussière. La littérature finira peut-être dans un vaste autodafé. C'est ainsi que pensait cet écrivain qui ne voulait pas laisser derrière lui une œuvre volatile, fût-elle immense et multiforme, une de ces milliers, de ces dizaines de milliers d'œuvres déjà couchées dans le linceul de leurs pages, offertes à l'irrémédiable du temps, à la contagion de l'oubli. Abandonnant le champ de l'édition à ses concurrents, il travailla sur une phrase, une seule, qui serait son œuvre, son chef-d'œuvre, la trace unique de son passage ici-bas. Il passa sa vie entière, qui fut longue, à attendre la mort et occupa tout ce temps à concevoir, écrire, corriger, réécrire son épitaphe. Inlassablement. Il imaginait sa pierre tombale, et l'inscription funéraire gravée dans la pierre, à la face des siècles. 

(...)

La suite dans Codex Atlanticus.

Ce volume 17 (juin 2008, 10 €) comprend également des textes de Michel Rullier, Philippe Vidal, Denis Moiriat, Christian Hibon, Gilles Bailly, Jean Effer, Philippe Bastin, Franck Denet, Timothée Rey, Stéphane Mouret. 

 

mercredi, 18 juin 2008

Shine a Light, de Martin Scorsese

shine_a_light_haute.jpg 

Le dernier film de Scorsese relève a priori du genre documentaire : la captation d'un concert des Rolling Stones au Beacon Theater de New York, lors de leur tournée The Bigger Band en 2006. Invités par Bill Clinton dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, les Stones veulent bien partager ce combat de sa fondation, comme ils ont toujours aimé se prêter aux comédies sociales, avec une distance ironique et polie : ils saluent bien volontiers Bill et Hillary, la maman de Hillary et les trente invités des Clinton, sous le regard amusé de Scorsese.

Le début du film est original et nerveux, il traite des préparatifs du concert, oppose les soucis et les angoisses du cinéaste, cherchant à placer au mieux ses caméras sans gêner les musiciens ni le public, cherchant à obtenir une impossible liste des chansons programmées, et la sérénité de Jagger, qui répète dans sa chambre d'hôtel et ne veut rien communiquer.

Puis le concert, présenté par Bill Clinton (« C'est mon cadeau d'anniversaire, de présenter les Rolling Stones ! ») commence, et le film devient alors un sublime documentaire : le rendu d'une performance musicale et scénique éblouissante.

Car le concert du meilleur groupe de rock au monde est filmé par un immense cinéaste, qui a toujours adoré les Stones, utilisant certaines de leurs chansons dans ses films, et qui tenait depuis longtemps à leur rendre cet hommage. Les moyens techniques sont à la hauteur : 16 caméras sur scène et dans la salle dont une sur grue et les meilleurs chefs opérateurs ont été recrutés. Scorsese parvient totalement à rendre l'essentiel des Stones : leur énergie, cette même énergie avec laquelle ils ont traversé le temps (les temps) et que l'âge n'éteint pas. Mick Jagger, Keith Richards, Charlie Watts et Ronnie Wood en leurs oeuvres. Jagger se trémousse, se déhanche, arpente la scène, pousse des cris d'orfraie, fait des grimaces, courant durant deux heures après l'éternelle jeunesse, tandis que ses partenaires affichent leur flegme, leur maîtrise décontractée et les beaux stigmates de leur âge.

Le concert est savamment dosé dans le rythme et la progression, alternant les grands classiques (Brown Sugar, Satisfaction, Jumping Jack flash, As tears go by, ...), des chansons peu connues, et trois magnifiques duos avec Christina Aguilera, Buddy Guy, Jack White. Quelques images d'archives viennent entrecouper le show, essentiellement des interviews accordées par les membres du groupe à leurs débuts. Ainsi, cette question posée au jeune Mick : « Vous vous produisez depuis déjà deux ans. Combien de temps comptez-vous tenir encore ? » Et Mick de répondre : « Oh, peut-être bien encore un an. »

200px-Shinealightfilm.jpgSi le film ne peut remplacer le vécu du spectateur, la transe d'une présence physique au concert, il nous apporte autre chose d'unique : une sorte de don d'ubiquité, les caméras ne laissant rien échapper de tout ce qui est notable et nous restituant une réalité vue à la fois en gros plan et sous tous les angles. On voit ainsi les moments de complicité entre Keith et Ron, Keith donnant son mediator à un spectateur ou sa guitare à Buddy Guy, Charlie lançant ses baguettes dans la salle à la fin du concert... on est sur la scène et dans la scène.

Aucune tentative de Scorsese pour expliquer le mythe de ce groupe, les raisons de leur succès et de leur permanence, le film est pur spectacle, la magie et le rythme des images épousant et renforçant celles de la musique. Les Stones, c'est une matière musicale, une perfection brute, un rock rugueux, essentiel, réduit à ses fondamentaux, une énergie subsistante après 40 ans de carrière, un rapport unique avec le public. Keith Richards, à qui l'on demande à quoi il pense sur scène, répond qu'il ne pense à rien, il ressent. C'est exactement ce qui arrive au spectateur, sous un déluge de bonheur visuel et sonore.

 

Shine a Light, de Martin Scorsese, avec les Rolling Stones, 2 h 02, sorti en avril 2008.

mardi, 17 juin 2008

Pour la langue française

A l'heure où la langue française disparaît comme langue internationale au profit de l'anglais et de l'espagnol, on peut s'inquiéter, comme le fait l'Académie française, du vote des députés visant à la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution :

 

(Cette déclaration a été votée à l'unanimité par les membres de l'Académie française dans sa séance du 12 juin 2008).

Depuis plus de cinq siècles, la langue française a forgé la France. Par un juste retour, notre Constitution a, dans son article 2, reconnu cette évidence : « La langue de la République est le français ».

Or, le 22 mai dernier, les députés ont voté un texte dont les conséquences portent atteinte à l’identité nationale. Ils ont souhaité que soit ajoutée dans la Constitution, à l’article 1er, dont la première phrase commence par les mots : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale », une phrase terminale : « Les langues régionales appartiennent à son patrimoine ».

Les langues régionales appartiennent à notre patrimoine culturel et social. Qui en doute ? Elles expriment des réalités et des sensibilités qui participent à la richesse de notre Nation. Mais pourquoi cette apparition soudaine dans la Constitution ?

Le droit ne décrit pas, il engage. Surtout lorsqu’il s’agit du droit des droits, la Constitution.

Au surplus, il nous paraît que placer les langues régionales de France avant la langue de la République est un défi à la simple logique, un déni de la République, une confusion du principe constitutif de la Nation et de l’objet d'une politique.

Les conséquences du texte voté par l'Assemblée sont graves. Elles mettent en cause, notamment, l’accès égal de tous à l'Administration et à la Justice. L'Académie française, qui a reçu le mandat de veiller à la langue française dans son usage et son rayonnement, en appelle à la Représentation nationale. Elle demande le retrait de ce texte dont les excellentes intentions peuvent et doivent s'exprimer ailleurs, mais qui n'a pas sa place dans la Constitution.

 

http://www.academie-francaise.fr/actualites/index.html

 

Voir aussi la réaction salutaire de Pierre Assouline :

 http://passouline.blog.lemonde.fr/2008/06/18/si-je-toubli...

 

 

samedi, 07 juin 2008

Revue de détail n° 12

(Ces chroniques sont parues dans La Presse Littéraire n° 14.)

 

 

645778456.jpgMERCURE n° 1

« En ces temps proliférants de l’information, tantôt anarchique tantôt concentrique, et des réseaux de communication, il y a besoin d’une revue qui soit en retrait, retranchée. Une revue qui joue sur tous les registres de la pensée – pour observer. Car Mercure est ainsi conçue : comme un observatoire. » Ainsi s’exprime l’édito « Lignes directrices », de cette nouvelle publication, sous-titrée « Les médias autrement », conçue et dirigée par le journaliste et critique littéraire Anthony Dufraisse. D’emblée, le projet, mûrement pensé, apparaît original et cohérent. « Il ne s’agit pas d’être pour ou contre les médias : ce manichéisme réflexe et pavlovien ne mène à rien. Les médias sont à la fois le meilleur et le pire. » Mercure invite donc à penser aussi bien la positivité que la nocivité des médias, objet de réflexion et sujet d’inquiétude.

Quatre parties (Positions, Situations, Radiographies, Figures libres) regroupent des textes pour la plupart inédits ou parfois reproduits quand ils valent la peine d’être relus, signés Daniel Sibony, Christian Ruby, Manuel de Dieguez, Gil Jouanard, Claude Regy, Vangelis Athanassopoulos, Didier Nordon : « Jamais, vous dira-t-on, on n’a été aussi bien informé qu’aujourd’hui. La désinformation commence avec cette affirmation. Que nous recevions plus d’informations que par le passé, sans doute. Mais plus ne signifie pas mieux. », ou Jacques Attali : « Quiconque entre dans Internet sait qu’il ne faut pas parler d’autoroutes de l’information mais plutôt de labyrinthes : gigantesque enchevêtrement de ruelles, de bibliothèques et de cafés, le réseau se compose de mille chemins qui souvent se terminent en impasses. » En contrepoint de ces contributions théoriques, on découvre avec plaisir les souvenirs de Jacques Rigaud, ancien PDG de RTL, ou un texte savoureux de Christian Cottet-Emard, Souvenirs d’un localier, qui clôt ce numéro et nous entraîne dans les tribulations et mésaventures d’un pauvre chroniqueur de la presse régionale.

Mercure, 14 avenue Foch, 95100 Argenteuil. 110 pages, 10 €.

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IL PARTICOLARE n° 15 & 16.

Françoise Santon est la co-directrice et la secrétaire de rédaction de cette imposante et superbe revue (beau papier ivoire, couverture à rabats), publiée avec le concours du Centre national du livre, du Conseil régional PACA et de la Ville de Marseille, et consacrée aux thèmes « Art. Littérature. Théorie critique ». Les numéros paraissent en juin et décembre.

Il particolare accorde une très large place à la philosophie et à la critique : outre les questions de Serge Cottet à Philippe Mengue sur l’œuvre de Deleuze, on note les contributions de Jean-Luc Nancy, Jean-Pierre Cometti, Bernard Heidsieck, David Christoffel, Jean Arrouye. Cette continuité théorique est rompue par la note d’humour de Christian Tarting, qui dans une suite d’aphorismes « Plus haut que son luth » nous réjouit : « Dès qu’on commence à crever, les gens sont si polis que ça vous achève. » ou « A court de frites, Parmentier inventa la pomme de terre. » La poésie est également et heureusement présente avec un hommage à Jean Todrani, un extrait d’une suite de Pierre Le Pillouer « Ajouts contre jour » : « comme tout ce qui bouge ou tremble/ le mot/ cassera/ un jour fatalement/ cessera » et par des extraits de poèmes de Julia Darling, traduits de l’anglais par Christine Godbille. La dernière partie de la livraison est un cahier d’une centaine de pages consacré à Mathias Perez, peintre, fondateur de la maison d’édition Carte blanche et de la revue Fusées, qui a collaboré avec de nombreux écrivains. Le dossier contient des textes d’hommage (Jean-Pierre Verheggen, Michel Butor, Prigent…), d’abondantes reproductions de ses œuvres obsessionnelles, et un entretien avec Fabrice Thumerel : « L’éphémère est notre lot, notre visée. La fulgurance aussi. »

Les dernières pages reprennent les sommaires de tous les numéros précédents parus, pour rappeler que la revue est une continuité et un ensemble.

Il particolare, 1 rue de Lorraine, 13008 Marseille. 256 pages, 26 €.

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LE CANARD EN PLASTIC n° 3

Nous avons déjà eu l’occasion de signaler cette publication semestrielle originale et très aboutie, cette « petite revue de littératures et d’images » dirigée par Yves Leclere. Signe particulier : des notices bio-biblio décalées et humoristiques, inaugurant comme un nouveau genre littéraire. Tout au long du troisième numéro, sous couverture rose et verte, courent les magnifiques illustrations de Grégoire Dalle, qui nous livre aussi un carnet de croquis. Les textes en prose qui se succèdent ont une tonalité commune, marqués d’humour et d’absurde, dont ceux de Nicolas Barbatruc, « Une pluie de neige et tes seins verts » ou de Matthias Gredain, livrant des fragments de « Les aboiements d’un chien de faïence » : « Je suis né sous une étoile définitivement humide. Aussi loin que je m’en souvienne, je n’ai jamais mis le pied dehors sans que la pluie ne commence à tomber. », sans oublier Stéphane Mariesté, Pierre Cendors, Gemme Terroni, Laurent Dupont et Antoine Sacques.

Un jeu pour finir : une citation de Molloy de Samuel Beckett s’est glissée dans ce numéro 3. Si vous êtes le premier à trouver la bonne réponse, vous gagnerez un abonnement à 2 numéros du Canard en Plastic !

Le Canard en Plastic, 91 rue de la Fraternité, 93100 Montreuil-sous-Bois. 128 pages. 12 €. www.lecanardenplastic.net

 

lundi, 02 juin 2008

Brefs, dans Le Grognard n° 6

 

Le passé est une prison qui s'agrandit chaque jour.

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Pardonnez-nous notre enfance, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont enfantés.

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Le journalisme : l'à-peu-près de la pensée dans l'à-peu-près du langage.

*

Je me surprends chaque jour à désirer poursuivre.

*

 

205137771.jpgLa suite de mes aphorismes dans Le Grognard n° 6, la revue animée par Stéphane Beau.

Egalement au sommaire : Pascale Arguedas, Michel Volkovitch, Claude Pérès, Patrice Locmant, Mitchell Abidor, Thomas Vinau, Aristie Trendel, Henri Roorda.

 A partir de ce numéro 6, la revue Le Grognard est co-éditée par les éditions du Petit Pavé (49), qui la diffusent.

 

Pour toute commande (7 € frais de port compris), écrire à revue.le.grognard@gmail.com