vendredi, 02 mai 2008
Tom et Les lignes dans Le Capital des Mots
Tom ne dit mot.
Ses lèvres ne bougent pas. Son visage ne bouge pas. Son corps ne bouge pas.
Il a écrit quelques dernières lettres, la veille, sans indiquer son nom au dos de l'enveloppe. Des lettres sans retour et sans suite, qu'il n'a même pas signées, qu'il n'a pas pris la peine de dater. Des lettres cachetées et jetées dans la boîte postale au bas de son immeuble. Puis il a refermé l'encrier.
Tom n'écrit plus.
(...)
La suite dans Le Capital des Mots, la revue web d'Eric Dubois, où sont publiés ce mois-ci deux de mes textes courts, "Tom" et "Les lignes" :
http://le-capital-des-mots.over-blog.fr/article-18275387....
Au sommaire de ce même numéro, je signale un texte de mon amie Anne-Lise Blanchard.
11:41 Publié dans Textes et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, nouvelle
samedi, 26 avril 2008
Après le Japon
Retour de dix jours passés au Japon, principalement à Tokyo. Un grand merci à Alexandre, blogueur à l'enseigne d'All-zebest, qui nous a fait profiter de ses précieux conseils lors d'une soirée passée dans le quartier de Shinjuku. Loin des clichés persistants, la capitale nippone est complexe et fascinante.
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J'ai téléchargé un album photos "Tokyo & Kyoto" (colonne de droite).
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La soirée mémorable vue par All-zebest :
http://all-zebest.hautetfort.com/archive/2008/04/30/renco...-ニュエル先輩に東京で会った.html

06:06 Publié dans Annexes et dépendances | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : japon, tokyo, kyoto
vendredi, 04 avril 2008
Vers l'Olympe
Vers l’Olympe, être fan des Rolling Stones, documentaire de Philippe Puicouyoul, sera projeté au Centre Pompidou :
le jeudi 10 avril à 20 h 30,
le samedi 12 avril à 14 h 30.
Le réalisateur, lui-même fan des Stones depuis 40 ans, a écouté les récits des fans, anonymes ou célèbres, celles et ceux dont la vie a pu être bouleversée par les Stones - dont la formidable longévité a fait se rejoindre plusieurs générations. Puicouyoul décrit comment, de cercle en cercle, un monde parallèle s’est construit dans la seule passion du « plus grand groupe de rock’n’roll du monde ».
Annonce sur le site du Centre Pompidou :
http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf/0/1C7549...
20:10 Publié dans Annexes et dépendances | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinema, rock, puicouyoul, rolling stones
dimanche, 30 mars 2008
André Rochedy, un projet d'exposition
La bibliothèque de Saint-Agrève (Ardèche) m'a récemment contacté pour obtenir un exemplaire des numéros 1 et 17 de la revue Casse, dans lesquels figuraient des poèmes d'André Rochedy. Cette bibliothèque compte en effet réaliser une exposition consacrée à ce poète, natif de la ville, afin d'évoquer sa vie et son oeuvre ; elle veut par ailleurs constituer un fonds rassemblant ses recueils et les revues qui ont parlé de lui.
Sur le blog de la revue Casse, j'avais évoqué en 2006 André Rochedy. Je reproduis ce billet.
André Rochedy, auteur d’une importante œuvre poétique, est mort le 9 août 2006. Né à Saint-Agrève (Ardèche) en 1942, il demeurait à Lyon où il fut professeur de lettres. Grand connaisseur de la poésie, il m’apporta son aide et ses conseils tout au long de l’existence de la revue Casse, et il figurait au nombre de ceux que je nommais dans l’ours « les amis de l’ombre ». C’est grâce à lui que je pus obtenir pour Casse les textes des meilleurs poètes belges, dont Gaspard Hons, Carino Bucciarelli, André Romus et bien d’autres ; il fit aussi partie des jurys que je formai pour les prix de poésie et de nouvelles organisés par la revue.
Son œuvre est parue chez Cheyne éditeur et à L’Arbre à paroles.
JJN
*
Les griffes des belettes
creusent le sommeil
Des lunes d’hiver
croissent dans nos ciels
Nous ne guérirons pas du froid
Le voyageur dit qu’il va
au plus blanc de la neige
*
Mais quelle bouche a bu
tout le sang de l’étoile
les pommes ensemble
ont vieilli au matin
L’alouette est entrée dans la pierre
nous laisserons nos yeux
aux arbres du jardin
Nous sommes couchés
dans la rosée de soufre
Sur nos mains nos visages
la langue rêche des brebis
*
Un enfant garde
la maison des songes
surgissement de l’orge
dans l’obscur
La mort jappe au fond de l’ombre
quand la lumière élève
les visages
et les oiseaux
tombés en nuit
in Casse n° 1
*
D’un coup d’épaule le vent renverse le jardin et bras levés les ombres s’envolent.
Cris enfoncés dans l’herbe comme étoiles noyées.
Que la blancheur nous soit passage à l’heure où les ténèbres mangent les yeux. Si froids les corps quand ils s’éloignent. Qui nous dira les mots qui montent jusqu’au visage de l’amandier ?
La nuit gagne sur l’enclos de la lampe, une herbe noire recouvre l’étang. On ne sait pas le bruit que font les paroles sous la neige. On peut mourir d’oublier le souffle de la mer.
in Casse n° 17
17:28 Publié dans Annexes et dépendances, Anthologie de poètes lyonnais | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, rochedy
mercredi, 26 mars 2008
Quatre bêtes

Vision de Daniel : quatre bêtes
Beatus liebanensis, Commentarius in apocalypsin
Espagne, Castille, premier quart du XIIIe siècle
Paris, BNF, département des Manuscrits, Nouvelle acquisition latine 2290, fol. 18v.
18:56 Publié dans Bestiaire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bestiaire, daniel
lundi, 17 mars 2008
Revues littéraires et blogs littéraires
Réseaulire est le site Internet de diffusion et de distribution en bibliothèques de l'édition indépendante. Il regroupe des éditeurs choisis pour la qualité de leurs fonds tant en littérature qu'en sciences humaines, en art ou en jeunesse.
Réseaulire met à la disposition des bibliothécaires :
- des outils efficaces et rapides pour rechercher et commander les livres de leur choix,
- un catalogue d'animations (conférences, expositions...) pour rapprocher auteurs et lecteurs.
Dans ce cadre, Réseaulire propose une animation que je conduis sur le thème :
Revues littéraires et blogs littéraires
(à partir de mon guide La Revue mode d’emploi, paru aux éditions L’Oie plate).
Le paysage des revues littéraires a été bouleversé par l’apparition des sites et des blogs littéraires, offrant de nouveaux espaces aux lecteurs comme aux auteurs. La revue virtuelle signifie-t-elle la mort de la revue traditionnelle papier, ou peut-elle être pour cette dernière un complément et un moyen de promotion ?
Toutes les infos sur cette page.
http://www.reseaulire.com/index.php?ind=ani&p=fic&...
18:14 Publié dans Annexes et dépendances | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : animation, conférence, revue littéraire, blog littéraire, littérature
vendredi, 14 mars 2008
L'autoroute (extrait 2)
Il termine la suite de clichés par une vue de trois-quarts des grillages qui délimitent l’aire, puis laisse aller son regard sur le paysage extérieur. Il y a, derrière les clôtures, une sorte d’espace neutre, une zone rapportée de graviers entre lesquels une herbe folle et forte a poussé, avec quelques arbustes acharnés à survivre. Des chardons des ronces des orties. Des nids de vipères qu’on pressent sous la caillasse. C’est une zone tampon, désolée, désertée, comme démilitarisée, un périmètre utile de protection et de transition. On n’y compte que de rares excroissances. Des hangars de tôle et de moellons. Des monuments nains de ciment qui doivent avoir une secrète utilité, pour le service des eaux, l’électricité ou le téléphone. Des bouches d’incendie surnageant rouges sur des lits de fougères, ou parmi un entrelacs de ronces grises. Le paysage résiduel de l’activité morte des hommes.
Car ici, à cette place, sous ses pieds, de part et d’autre de son corps, à l’est et à l’ouest, au sud et au nord, sur une zone bien plus large que l’actuel tracé goudronné, des engins jaunes de terrassement ont dû venir, tout saccager comme dans le paysage de son enfance, faire une trouée dans le décor naturel, retourner le sol, arracher les arbres et la végétation, tuer ou chasser les animaux, percer une voie large, avant de remblayer, aplanir, goudronner, bétonner, clôturer un ruban de terre qui est devenu une frontière artificielle infranchissable. Oui, sûrement, comme dans son enfance, d’énormes camions-bennes, très hauts sur roues, ont dû charrier des tonnes de gravier, défonçant les voies communales, les transformant en chemins creux, boueux. C’est un trafic et une industrie dont la mémoire s’est perdue, maintenant que l’autoroute s’impose dans le paysage, encastrée, enracinée comme si elle était de toute éternité. Et pourtant il a bien dû exister un avant, une histoire de l’autoroute, des étapes de sa conception et de sa construction : des projets, des plans, des enquêtes d’utilité publique, des actes administratifs, des arrêtés, des décrets – les autorités après une consultation formelle imposant leur volonté – puis des préparatifs, des repérages, des bornages avant l’irruption des lourds engins motorisés, avant les tranchées, les destructions, les exactions. Des maisons évacuées, éventrées, démolies au bulldozer, à la boule ou à l’explosif ; des champs dévastés, des vergers anéantis, des chemins supprimés, des souvenirs rasés, des mares, des étangs et des biefs comblés, des buttes rasées, des dénivellations annulées, l’horizontal triomphant ; il y a bien eu une chose à la place d’une autre – naturelle et originale – une substitution de beauté par un acte violent, un acte écrit de violence publique.
(extrait d'un roman inédit)
18:39 Publié dans Textes et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, culture, nouvelles et textes brefs


