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samedi, 02 septembre 2006

L'autoroute (extrait 1)

La station où il échoue en ce début d’après-midi est vaste et quasi déserte ; un mini-centre commercial la jouxte : autour d’un hall circulaire aux lumières de couleur, quelques boutiques spécialisées sur deux étages. L’une d’entre elles propose des livres et des journaux. Il entre, lit les titres, les quatrièmes de couvertures, feuillette à peine. Ce n’est pas l’une de ces immenses librairies du centre-ville qu’il fréquentait autrefois, ces vastes librairies réparties sur plusieurs étages, PRIVAT-FLAMMARION, FNAC, DECITRE, où il retrouvait les classiques, s’informait des nouveautés. Mais cette boutique étroite mérite cependant l’appellation de librairie, au moins par la variété et le choix des livres de poche exposés, parmi lesquels il reconnaît quelques titres qu’il a tant aimés, comme Au-dessous du volcan de Malcolm Lowry.
Il ne lit plus de littérature, aucun livre ne traîne dans la voiture, aucun dans son sac de voyage, qui ne contient que des effets utiles. La littérature aussi est un leurre, les mots sont de trop, ils ne sont d’aucun réconfort ni d’aucun secours quand la vie se déchirant s’ouvre sur le vide, quand il ne reste plus qu’à fuir.
En piles sur les tables ou alignés sur leurs tranches dans les rayonnages, les livres ne sont plus que des objets matériels de papier, d’encre et de colle, clos sur eux-mêmes : des boîtes de stockage, des mémoires commodes, infréquentées, des stocks de signes noirs recroquevillés, desséchés, qui ont perdu toute signification ; en les tenant ouverts à une distance suffisante, ou même à bout de bras pour ceux qui sont écrits en plus petits caractères, on ne distingue plus qu’un grisé typographique, une alignée de bandes grises sur le champ de la page blanche.

Lire, écrire. Toute son existence, hors le temps compté du travail salarié, tenait entre ces deux pôles, dans ces deux passions. Il imaginait une vie dans les livres. Leur présence rassurante, dressant des murs, des briques de papier autour de lui, l’isolant de la violence et du désordre du monde. Il voulait en écrire, en éditer ; il a essayé, échoué, essayé encore entre les phases de découragement, des projets de livres qui sont restés à l’état de manuscrits, des fantômes de livres, des esprits errant sans sépulture, loin de tout corps édité. Tout est resté en lui, pour lui, comme un souvenir non partagé. Ce fut longtemps le regret de sa vie, cet échec dans la littérature, mais désormais ça n’a plus de sens, des œuvres même éditées ne lui seraient d’aucun secours, les livres ne sont que des objets sans importance, des petites briques, édifiées sur un gouffre, sur la margelle du gouffre qu’ils prétendent en leur déraison folle contenir, mais c’est le gouffre qui les happe et les digère. Il ne croit plus au pouvoir de la littérature. Les livres sont tombés. Le gouffre l’a rattrapé. Il est dans son œil, aspiré dans son tunnel. Entre ses bandes blanches latérales et ses rails d’acier nu, sur la lame de bitume noir horizontal dont le rayon droit plonge sous l’horizon froid, rejoignant le fond du monde visible. Il n’y a pas d’autre voie, celle-ci suffit à son attente. La voiture s’y engage, lestée de son corps déjà vieux, de sa vie passée, de son impénétrable destin. Il s’en remet à cette course, au seul mouvement, qui ne va jamais que dans un seul sens, vers l’avant, vers la fin qui vient à notre rencontre même si l’on est immobile. Il n’y a pas d’autre sens. Les choses sont irréversibles. Et si par la pensée ou par la magie de l’écriture on croit parfois retourner dans le passé, retrouver l’oasis du souvenir, remonter sa vie, le courant à rebours, ce n’est qu’une illusion, on croit remonter le cours du temps alors qu’on le descend inexorablement, c’est encore un mouvement vers l’avant qui permet à l’esprit d’aller vers l’arrière, c’est toujours par le détour du futur que l’on revient dans le passé, sur la page vierge à venir que l’on consigne les mots d’une vie déjà morte.

 

(extrait d'un roman en cours d'écriture) 

mercredi, 30 août 2006

Lyon Part-Dieu

Un nouvel album-photos dans la colonne de droite : quelques vues du quartier de la Part-Dieu, à Lyon.

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dimanche, 27 août 2006

Hommage à Jacques Simonomis, par Georges Cathalo

(Cet article est paru dans la revue Poésie première n° 35.)

 

Un grand singulier pas ordinaire du tout

 

En 1976, en ouverture à son deuxième recueil, Simonomis écrivait : "Avec l'amitié du papier, j'ai voulu rester propre et entier, dosant VISCERALEMENT la fraternité et la méfiance, la foi et le doute, la voix des foules et la solitude". On pouvait déjà noter l'insistance avec laquelle il avait tenu à isoler en lettres majuscules l'adverbe de cette phrase. Mieux qu'un symbole : une orientation pour toute une œuvre à venir. Un peu plus loin dans ce recueil de jeunesse, il écrivait encore : "Si tu n'apportes rien / pourquoi veux-tu que l'on te donne." Avec cette affirmation, Simonomis prolongeait ses choix, en parfait autodidacte généreux, indépendant, libertaire.

Authentique humaniste, il se voulait aussi "irrégulier du langage". Son œuvre qui comporte actuellement 33 titres compose une mosaïque originale dans le pâle concert des publications contemporaines. Pourtant, Simonomis n'a jamais cherché à construire une œuvre : les choses se sont faites peu à peu, dans une diversité d'intérêts et de passions, sans calcul, pour aboutir finalement à un ensemble inclassable, véritable casse-tête pour les étiqueteurs patentés.

*

"Les poètes marchent à l'amitié" écrivait Simonomis, et il était l'un des plus assidus à user de ce carburant écologique, générateur d'enthousiasme et de vitalité. Les gens de sa parentèle, on les connaît, on les devine : ce sont Rabelais, Corbière et Cros, mais aussi Rictus, Couté et Bizeau. Dès ses débuts, il avait été reconnu par quelques grands aînés tels que Jean Cassou, Marcel Béalu ou Jean Rousselot. Autour de lui, il avait su créer un réseau d'amitiés pour construire une réserve privée autour de dizaines de poètes actuels tels que Chatard, Huglo, Despert, Monnereau, Taurand et de tant d'autres encore que les distingués intellocrates sorbonnards s'ingénient à ignorer lors de leurs recensions et célébrations poétiques, occupés qu'ils sont à examiner leur nombril.

*

Quand il décida, en 1993, de se lancer dans l'aventure revuistique, Simonomis n'imaginait pas du tout dans quelle voie il s'engageait. "Le Cri d'Os", titre étonnant et un tantinet provocateur emprunté à Tristan Corbière, allait devenir sa "chose". La diriger seul pendant dix ans relevait de la folie et du sacerdoce. Seul, sans aide d'aucune sorte, envers et contre tous les importuns et les grincheux, il allait poursuivre sa route avec inconscience et courage, avec folie et témérité. Puis, alors que tout allait bien, il décida d'interrompre la publication, usé par l'égocentrisme et la mégalomanie de beaucoup de prétendus poètes.

"Je ne suis ni aigri, ni amer. Mais soulagé", écrivait-il. Qui connaît le fonctionnement d'une revue comprendra facilement cette décision. L'animation d'une publication périodique exige un travail de titan : des centaines et des centaines d'heures bloquées sur les écrits des autres, tenir à jour le courrier, relancer les abonnés oublieux…. Sa revue, Simonomis la voulait, dès l'éditorial du n° 1, "modeste mais fervente". Cependant, il ne perdait jamais sa belle lucidité puisqu'il écrivait : "Je ne veux pas mourir dans la peau d'un revuiste mais dans celle d'un poète indépendant". On voit bien en cela qu'il avait su rester fidèle à ses convictions de jeunesse, à ses passions, à ses amours et au grand amour de sa vie : Yvette.

"Ma balise de survie est un couple uni" : c'est à partir de cette solide fondation affective que Simonomis a réussi tout ce qu'il a entrepris. Sa seule inquiétude, disait-il, était la peur de laisser Yvette seule, démunie face à la dureté de la vie. Il savait à quel point il lui était redevable et que, sans sa présence fervente et rassurante, il n'aurait jamais pu aller jusqu'au bout de ses folles entreprises. Yvette, c'était pour lui bien plus que l'épouse patiente et attentionnée. Yvette, surnommée le Colibri, c'était toute sa vie, celle, disait-il, "sans laquelle je ne serais pas tout à fait".

*

Le dernier courrier qu'il m'avait adressé, en date du 22 janvier 2005, était rempli d'ombres et de non-dits. Toujours actif et généreux, il me remerciait pour un article sur "Claudication du monde", article paru dans le n° 99 de Rétro-Viseur. Un peu plus loin, il poursuivait :"J'ai frôlé la camarde après mon opération du 30/11. Je continue le combat. J'aimerais encore vivre quelques années." Ces paroles résonnent désormais dans un terrible silence.

Georges Cathalo - octobre 2005

 

 

(ultime courrier à Jacques Simonomis)

Cher Jacques,

nous sommes le lundi 21 février 2005. Il est 16 heures. Avec Marie-Claude, nous nous sommes arrêtés sur une aire d'autoroute après un périple de 600 kilomètres. Depuis notre Citadelle, nous sommes en transit vers la Normandie, le Pays d'Auge où nous attendent nos enfants et petits-enfants. Tu sais que nous avions prévu de nous retrouver du côté de Villers-sur-mer où tu as un pied-à-terre. Oui, nous avions prévu cela, mais ce ne sera plus possible…

En effet, à l'heure qu'il est , quelque part dans Paris, du côté du Pére-Lachaise, tu es conduit, comme l'on dit, vers ta dernière demeure, entouré, je le devine, par des proches et par des amis. En cet instant terrible, des dizaines d'images me passent par la tête : tes livres, tes revues et leurs coups de gueule, tes courriers et les qualités humaines qui transpiraient à chaque ligne.  A ce moment précis, je voudrais tant être chez moi, pouvoir retrouver tout cela, des mots et des images, des souvenirs et des illusions. Retrouver tout cela et une lettre en particulier, un courrier lumineux dans lequel tu écrivais qu'il fallait faire les choses quand il le fallait, profiter de la vie au moment où elle nous sourit.

Alors, assis bêtement sur un sinistre banc, je pense à ce rendez-vous manqué sur la côte normande…                                              

A bientôt, cher Jacques, ici, ailleurs, nulle part,…

Georges

 

*

 

Voir également sur ce blog :

Souvenir de Jacques Simonomis

 

Sur le blog de Casse :

Textes de Simonomis parus dans Casse

vendredi, 25 août 2006

Le nouveau blog de Michel Houellebecq

« Avec une société qui entend interdire à ses membres l’usage du tabac et des drogues, qui impose à leur consommation d’alcool des limitations de plus en plus sévères, qui pousse l’incorrection jusqu’à intervenir dans leur vie sexuelle par des objurgations incessantes concernant l’emploi du préservatif, il est évident que plus aucun dialogue n’est possible. Cela fait des années déjà que je n’ai plus l’impression de vivre réellement en société, mais de m’être habitué à l’idée d’une survie en périphérie de zone hostile, rendue possible essentiellement par une limitation de la surface d’échanges. Les politiques de santé publique ont peu à peu rendu invivables les zones urbaines, inutilisables les moyens de transport collectif ; mais il subsiste encore de nombreuses zones rurales en Europe occidentale, souvent d’une grande beauté, où le contrôle policier reste limité, où les infrastructures (électricité, eau potable) restent bonnes, où l’importation autoritaire d’animaux dangereux (loups, ours) ne menace pas encore directement la survie humaine. »

Houellebecq est égal au meilleur de lui-même dans son nouveau blog, Mourir II. Il aborde, entre autres choses, le lynchage médiatique dont il a été victime lors de la sortie de La possibilité d’une île, l’adaptation de ses livres au cinéma, sa rencontre avec Maurice Pialat, et ses difficultés pour la réalisation du film qu’il voulait tourner : « Il semble aujourd’hui acquis que malgré les promesses formelles, tant écrites qu’orales, d’Arnaud Lagardère, le groupe Hachette ne participera pas au financement du film tiré de “La possibilité d’une île”. »


12:52 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature, Culture

jeudi, 24 août 2006

Une condition d'écrivain, mais pas de statut

“Les intermittents ont un statut, pas les écrivains.”
Loin des confortables à-valoir d’une poignée d’auteurs stars, 98 % des écrivains exercent une autre activité professionnelle pour gagner leur vie. Le sociologue Bernard Lahire s’est penché sur leur quotidien dans son étude, La Condition littéraire. Les témoignages qu’il a recueillis mêlent bonheur d’écrire, frustrations, quête de reconnaissance et volonté d’indépendance.

Un article très intéressant à découvrir dans Télérama :

http://www.telerama.fr/livres/M0608211656070.html

lundi, 19 juin 2006

L'aventure du Calcre

Qui a peur du Calcre ?

ou Les aventures et les avatars d'une association d'auteurs 

 

(Cet article est paru dans La Faute à Rousseau n° 42.)

 

Créé en février 1979 sous l’appellation de « Comité des auteurs en lutte contre le racket de l’édition » - et trois ans après la parution du manifeste virulent Le Racket de l’édition coédité par Le Castor Astral et le Crayon Noir - le Calcre s’est donné comme mission première de défendre les écrivains contre certaines pratiques éditoriales malhonnêtes et le compte d’auteur abusif.

Quelques dizaines d’adhérents au départ, qui se regroupent après la faillite des éditions P.J. Oswald, sous ce sigle choisi « faute de mieux », certes explicite et combatif, mais qui ne sera pas toujours un atout pour l’association. Le Calcre diffuse un Dossier noir de l’édition à compte d’auteur ainsi qu’un organe d’information, L’Echo du Calcre, bulletin de liaison photocopié entre ses membres, et tente d’imposer un contrat-type pour ce genre d’édition. Il dénonce des éditeurs à compte d’auteur abusif : La Pensée Universelle, Saint-Germain des Prés, Millas-Martin, l’Athanor, et dans une moindre mesure Chambelland, Grassin…. En septembre 1979, le Calcre crée le Grand Prix du Requin d’or ! Cette récompense de dix mètres de long revient aux éditions Saint-Germain-des-Prés, qu’une joyeuse bande de fêtards, sortie avinée du Café littéraire Le Procope, leur livre à domicile dans leur librairie du boulevard Saint-Germain ! C’est aussi le début d’une intense activité judiciaire pour la défense des auteurs lésés contre P.J. Oswald, L’Athanor et la P.U., mais les plaintes au pénal sont jugées irrecevables.

Roger Gaillard, qui succède bientôt comme président de l’association à Mathias Lair, élabore un dossier pratique « Suivi d’un contrat à compte d’auteur », document qui permet d’optimiser les assignations contre la Pensée Universelle et de remporter de premiers succès judiciaires.

Mais en 1984, le Calcre touche le fond, les énergies se délitent, les adhésions se font plus rares quand Roger Gaillard, avec l’aide de votre serviteur qu’il a rencontré, recruté et convaincu, lance le chantier homérique de l’annuaire Audace (Annuaire à l’Usage Des Auteurs Cherchant un Editeur). Mesurant l’incroyable carence en information dont souffrent les auteurs dans le domaine de l’édition, il pressent l’intérêt que pourrait revêtir un annuaire pratique et critique, donc commenté, portant sur les principaux éditeurs francophones dont ceux qui pratiquent le compte d’auteur, ces derniers analysés et jugés, étiquetés avec des étoiles et des tomates ! Après deux ans d’enquête, comprenant notamment l’envoi d’un manuscrit sous-marin pour tester en situation réelle les réponses des éditeurs, l’annuaire voit le jour : 360 fiches, 280 pages, une couverture gris perle et jaune, une boite aux lettres sur la couverture : salué par la critique pour l’originalité de son projet, c’est aujourd’hui une pièce historique, un objet de collection ! La 2e édition, due désormais aux soins du seul Roger Gaillard, parait en 1988, et il sera ensuite régulièrement réédité.

medium_audace.3.jpgEn 1988, le Calcre élargit ses objectifs en adoptant l’appellation officielle « Association d’information et de défense des auteurs – Calcre ». Il considère en effet que la défense des droits des auteurs est indissociable d’une information solide, critique et globale, laquelle va dès lors se décliner en outils pratiques (annuaires, guides) et en articles dans la revue qui s’étoffe. ARLIT, Annuaire des revues littéraires et Compagnie, confectionné par Roger Gaillard complète bientôt AUDACE par une approche concrète et commentée de l’édition en revues.

1991 est l’année du coup de tonnerre : La Bruyère obtient la condamnation du Calcre à 37 000 F d’amende. Devant la menace de faillite et le péril de disparition de cette association « d’utilité publique », les sympathisants du Calcre créent Cose-Calcre, une association de soutien qui alerte les médias et lance l’opération « 37 000 chèques de 1 F ». Le pari ne pourra être tenu mais les adhésions affluent ! Tout finit bien : le Calcre va en appel et fait casser le jugement.

Le modeste Echo du Calcre laisse la place en 1996 à un beau magazine bimestriel, d’aspect professionnel, Ecrire & Editer. Sous titre : Un auteur averti en vaut deux ! Le tirage initial de 1000 exemplaires sera multiplié par 10 en 8 ans (tandis que les abonnés progressent de 450 à 1200). Marc Autret, recruté comme rédacteur en chef, assure de main de maître la direction du magazine qui se décline bientôt en dossiers spéciaux et se lance en 98 dans l’aventure de la diffusion en kiosques, via les NMPP.

Pour faire face à ce surcroît d’activité et à son succès, le Calcre doit recruter un rédacteur en chef adjoint pour épauler Marc Autret. Au bout de quelque temps, un conflit du travail se déclare avec ce nouvel employé qui se voit licencié. Celui-ci saisit les Prud’hommes qui le déboutent. Mais en février 2004, nouveau coup de théâtre, la Cour d’appel – en un jugement pour le moins surprenant - inverse l’analyse prud’homale et condamne le Calcre à verser 42 440 € à son ex-salarié ! Cette même justice qui a souvent donné raison au Calcre dans ses combats lui donne cette fois le coup de grâce… Malgré le soutien apporté par Cose-Calcre, il faut payer, ce qui excède les facultés budgétaires du Calcre. L’association est mise en liquidation judiciaire avant sa dissolution. Fin de l’aventure.

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Par son indépendance farouche, sa ténacité et son dynamisme à toute épreuve (et le Dieu des écrivains sait qu’il y en eut, des épreuves…), l’association osant appeler « un chat un chat et Rollet un fripon » s’est acquis le respect des professionnels de l’édition, dont certains prestataires à compte d’auteur honnêtes, et l’inimitié farouche d’une poignée d’éditeurs à compte d’auteur abusif qui prospèrent au détriment des auteurs naïfs et inexpérimentés.

Sa détermination a payé : depuis 1994, l’action du Calcre a été décisive dans les cessations d’activité ou les condamnations d’éditeurs qu’il critiquait le plus : la Pensée Universelle, L’Académie Européenne du Livre, La Bruyère, Hubert Laporte… Mais au delà de son rôle de « justicier », l’association a apporté aux auteurs une information complète, détaillée et lucide sur tous les aspects pratiques et juridiques de la publication, qu’elle soit en livres, revues ou sur les nouveaux supports de l’Internet comme les webzines.

 *

Que reste-t-il aujourd’hui du Calcre ? Il survit et renaît à la fois, en deux structures très différentes. L’une, sous forme associative, Cose-Calcre, poursuit les buts de l’association initiale et continue d’animer un site internet et un webzine Ecrire & Editer ( http://www.wmaker.net/cosecalcre ) L’autre, L’Oie plate, constituée par trois anciens membres historiques de l’association dont Roger Gaillard, est une société qui reprend l’activité d’édition des annuaires : AUDACE, et bientôt de nouvelles éditions d’ARLIT et SAFELIVRE (annuaire des fêtes et salons du livre) et des guides pratiques (150 Questions sur l’édition ; La Revue mode d’emploi). Bref, l’aventure n’en finit pas de recommencer, malgré les écueils et les récifs, et tant qu’il y aura quelques requins dans les eaux troubles de l’édition, pour l’information et la défense des auteurs.

 

 

L’Oie plate, B.P. 17, 94404 Vitry Cedex, www.loieplate.com

Cose-Calcre, 8 rue Latran, 75005 Paris www.cosecalcre.com

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 La Faute à Rousseau est éditée par l'APA (Association pour l'autobiographie).

Son site :  http://sitapa.free.fr/

vendredi, 16 juin 2006

Casse, dix ans déjà...

Bientôt dix ans que la revue Casse a cessé sa parution, puisque son dernier numéro (21) date de décembre 1996. Elle n’aura duré que quatre ans. Pour ce presque anniversaire, j’ouvre un nouveau blog,  le premier billet étant un article de Marc Autret, paru dans Ecrire & Editer n° 7 (janvier 1997), qui analysait de manière lucide et précise les raisons de l’arrêt de la publication :
http://casse.hautetfort.com/

 

medium_casse21.gifCasse a publié principalement des nouvelles et des textes courts et s'est montrée particulièrement ouverte aux jeunes auteurs, organisant de plus chaque année un concours de poésie, bientôt remplacé par un concours de nouvelles. Elle a contribué à révéler certains auteurs qui ont fait leur chemin depuis. Riche de chroniques, de critiques et d'informations, elle s'est illustrée par son franc-parler et sa liberté de ton (notamment par les éditoriaux parfois saignants d'Edith O !).

Au cours de ses quatre ans d'existence, la revue Casse a publié les auteurs suivants : Raymond Alcovère, Jacques Allemand, Bernard Amblard, Catherine André, Dominique Angel, Jean Atlan, Gilles Bailly, Pierre Barachant, Frédéric Baron, Virginie Barré, Jean-Christophe Belleveaux, Jean Bensimon, Emmanuel Berland, Marc Bernelas, Maryline Bizeul, Pierre-Jean Blazy, Joëlle Brethes, Jean-Pierre Brisset, Eric Brogniet, Carino Bucciarelli, Georges Cathalo, Jean-Jacques Celly, Fabrice Chaplin, Guy Chaty, Jean Chaudier, Georges Chich, Patrick Chouissa, Marie-Josée Christien, Hélène Codjo, Dominique Combaud, Jean-Gabriel Cosculluela, Mireille Coulomb, Roland Counard, Jean-René Dallevard, Olivier Decker, Christian Degoutte, Eric Dejaeger, Cédric Demangeot, Rafael Jose Diaz, Paule Domenech, Monique Duclos Lacheux, David Dumortier, Michel Dunand, Anaïs Escot, Christiane Escot, Jean-Louis Faivre, Patricia Ferlin, Bluma Finkelstein, Patrice Follenfant, Michel Fraisse, Marc Fresneda, Dominique Froloff, Pascale Genevey, Danielle Grondein, Gaspard Hons, Sylvie Huguet, Antoinette Jaume, Josyane de Jésus-Bergey, Zohra Karim, Bernard Kieken, Max Laire, Philippe Landry, Isabelle Lebastard, Michel Leydier, Béatrice Libert, Gabriel Le Gal, Hervé Lesage, Anne Letoré, Driss Louiz, Jean-Luc Lourmière, Jean-Louis Massot, Maximine, Jean-Albert Mazaud, Hervé Merlot, Hervé Mestron, Marie-Jo Molinier, Marie Motay, Odile Namy-Méline, Jean-Jacques Nuel, Armand Olivennes, Stéphane Padovani, Evelyne Parisse, Madeleine Rambaud, Goretti Ramirez, Geneviève Raphanel, Philippe-André Raynaud, Gilbert Renouf, André Rochedy, André Romus, Tristan Sautier, Jacques Simonomis, Joséphin Soulary, Peggy Inès Sultan, Alain Tchungui, Roland Tixier, Françoise Valencien, Marie-Claire Verdure, Nicole Vidal-Chich, Denis Winter.

Illustrations de Michèle Cirès-Brigand, Jean-Luc Coudray, Hubert Francillard, Jacques Lelièvre, Nicolas Nuel.

Des nouvelles, des poèmes, des chroniques et articles parus dans la revue papier seront progressivement mis en ligne dans la partie Archives de ce weblog ; des inédits seront également publiés, permettant à la revue Casse de renaître sous une nouvelle forme.

 

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