Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 11 décembre 2013

Editeurs : bons à tirer ?

chiendents 38 couv.jpgLa revue littéraire Chiendents consacre son numéro 38 à un dossier sur l’édition, au titre un brin provocateur, Éditeurs : bons à tirer ? Et c’est vrai que l’on parle toujours de la grande misère des auteurs, des libraires, mais jamais de celle des éditeurs, et spécialement des petits éditeurs.

Entre autres articles, on notera une lettre ouverte aux hommes et femmes de bonne volonté, de Luc Vidal, éditeur au Petit Véhicule, qui livre lucidement son expérience. Jean-Luc Nativelle nous parle de la galère d’une signature dans l’espace culturel d’un grand magasin, un grand moment de solitude sauvé par la gentillesse et l’intérêt d’une vendeuse. Gérard Cherbonnier, responsable des éditions du Petit Pavé, s’entretient avec Stéphane Beau : “Faudra-t-il éditer sous le manteau ?” et dresse un tableau objectif de la situation de l’édition. Roger Wallet retrace son parcours d’écrivain, depuis un premier succès (édition au Dilettante, passage chez Pivot, presse nombreuse) suivi d’un échec commercial, d’une tentative de monter une structure éditoriale et de la publication actuelle chez de plus modestes éditeurs. Dans un article ravageur, Stéphane Beau nous livre un portrait sans concessions de l’ingratitude des auteurs : “Toujours prompts à dénoncer les travers des éditeurs, les auteurs ont une fâcheuse tendance à hisser les libraires au sommet de la pyramide des métiers du livre, comme s’il s’agissait de la catégorie la plus noble. (…) Pour les auteurs, le passage par l’éditeur ne représente qu’une formalité technique, rien de plus qu’une étape obligée qui a en outre le grave défaut de ne pas être toujours de tout repos pour leur ego. Une fois que le contrat est signé, l’heureux auteur ne veut plus rien savoir de ce qui se joue dans les bureaux de son éditeur, ni dans l’atelier de l’imprimeur. Tout cela, c’est le travail de l’éditeur : l’auteur, créateur, pur esprit, est au dessus de ces réalités triviales. Par contre, s’il y a une chose que les auteurs adorent, c’est apercevoir leurs bouquins dans les devantures des libraires. Là ils se sentent grands, beaux, forts, puissants, comme si leur talent était décuplé par cette mise en visibilité de leur travail. La vitrine des libraires est comme un miroir où, Narcisses modernes, ils peuvent contempler le reflet de leur propre grandeur.” Et de conclure : “L’éditeur donne vie au livre ; il lui permet d’être. Le libraire caresse l’auteur dans le sens de son ego ; il lui permet de paraître.”

Un dossier passionnant, sans langue de bois, à lire par tous ceux qui veulent découvrir les coulisses de la petite édition.


Chiendents n° 38, éditions du Petit Véhicule, 4 €. Le blog des éditions.

samedi, 23 novembre 2013

Andoche Praudel, la photographie comme art des trophées


praudel2.jpg

Les noms des champs de bataille sont inscrits dans nos mémoires. Mais que sont-ils devenus ? Andoche Praudel a entrepris de les photographier. Il choisit un champ de bataille et sa date, prend la photo sur le lieu même et si possible, à date anniversaire. Il en réalise des images panoramiques, qu’il tire sur un papier Japon aux fibres poreuses. Dans un beau livre au format à l’italienne, nous sont restitués ainsi, par ordre d’apparition chronologique sur la scène de l’Histoire, des lieux de lutte et de carnage aujourd’hui comme reposés bien que leurs entrailles aient été nourries de sang : Carthage, Gergovie, Poitiers, Roncevaux, Teranomari, Azincourt, Valmy, Austerlitz, Waterloo… parmi une série de 26 vues.

On devine que Praudel photographe attend le moment favorable, une levée partielle du brouillard, la survenue d’un rai de lumière, d’un banc de nuages, l’élément changeant qui va donner un sens, un mouvement au décor cadré, lui donner une réelle dimension. Le traitement de la lumière, comme échappée ou comme révélateur, est particulièrement admirable dans deux vues : Gergovie et Glencoe, en Ecosse.

Baldine Saint Girons accomplit un double travail sur cette série de photographies : elle les fait précéder d’une étude, puis elle accompagne chaque cliché d’un double commentaire, l’un en amont (historique), l’autre en aval de la photographie (artistique). Dans une brillante démonstration, elle nous montre que « la photographie se caractérise non seulement comme l’art de conserver des traces, mais comme l’art de fabriquer des trophées, c’est-à-dire d’exhiber des objets paradoxaux qui, tout en étant arborés par les vainqueurs, parlaient en faveur des vaincus »

Non seulement les images sont belles en elles-mêmes, se suffiraient à elles-mêmes, mais leur intensité se trouve comme renforcée par la référence historique qui introduit une dimension du passé et une dimension dramatique, naissant du contraste entre le calme actuel du lieu et ce que nous imaginons de violent et de mortel. « Praudel n’est ni un reporter de guerre, ni un historien, ni un muséologue. Son seul objectif est de conduire, voire de forcer les choses et les lieux à exprimer leur âme, à livrer un témoignage proprement esthétique, trop souvent négligé comme tel », nous expose Baldine Saint Girons. « La photographie réussit à rendre l’histoire vivante : elle nous force à réfléchir sur l’événement et sur les nouveaux partages qu’il instaure. »

 

Les champs de bataille d’Andoche Praudel, de Baldine Saint Girons, éditions Manucius

 

Le site d’Andoche Praudel

 

jeudi, 03 octobre 2013

Deux lectures

Je participerai à deux lectures prochainement :

- vendredi 27 septembre, à 18 heures 30, à la librairie Point d'encrage (73 rue Marietton, 69009 Lyon), je présenterai la maison d'édition Le Pont du Change, puis je lirai mes textes en compagnie des auteurs Christian Cottet-Emard, Frédérick Houdaer et Roland Tixier.

- vendredi 4 octobre, à 19 heures, je suis invité à la lecture de la revue VERSO (10 rue Bourgelat, 69002 Lyon), avec les auteurs Carole Dailly, Josiane Gelot et Patrick Dubost.

lectures,nuel,le pont du change

vendredi, 28 juin 2013

N, de Philippe Jaffeux

n-l-enieme-de-philippe-jaffeux.jpgPhilippe Jaffeux est l’auteur d’un vaste projet intitulé ALPHABET, dont de nombreux extraits sont déjà parus en revues, composé de 390 pages divisées en 15 lettres de 26 pages.

Les éditions Passage d’encres viennent de publier N. « La lettre N, intitulée « l’énième », est composée de 26 carrés de 14 cm (et donc d’une superficie de 196 cm2). Chaque carré contient 26 phrases, 33 lignes et 32 interlignes ainsi que 196 lettres n dont chacune des apparitions est décalée. La ponctuation progressive consiste à mettre en exposant la dernière lettre des 26 phrases de la page A jusqu’aux 26 dernières lettres des 26 phrases de la page Z. La pagination élève chaque lettre de l’alphabet à la puissance n. La lettre n disparaît sur la dernière phrase avant de réapparaître dans un mot final qui annonce la lettre O. »

Un premier livre de Jaffeux était paru à l’Atelier de l’agneau, collection Architextes : O L'AN /. Il présentait 26 dessins de cédéroms d’un diamètre de 12 centimètres, chaque dessin contenant 15 phrases exposant un mot de 15 lettres orthographié avec deux O.

On le voit, on est dans le domaine de la contrainte créatrice, d’un texte construit avec des formes et des mesures, qui veut se rapprocher d’une poésie concrète, oulipienne, visuelle et numérique. Jaffeux conduit une expérience. Même si l’on s’interroge sur la lisibilité de l’œuvre qui se veut une machine littéraire, on ne peut qu’être impressionné par l’ambition et la radicalité du projet, la cohérence et la rigueur apportée à sa réalisation.

Le site de l’auteur : www.philippejaffeux.com

 

N, de Philippe Jaffeux. 14 €. Passage d’encres, Moulin de Quilio, 56310 Guern.

 

dimanche, 07 avril 2013

L'AUDACE nouveau est arrivé !

audace.jpgRoger Gaillard a livré pour le Salon du Livre de Paris 2013 sa nouvelle édition de l’annuaire AUDACE, Annuaire à l’Usage Des Auteurs Cherchant un Editeur, dont la première version date de 1986 ! À noter que ce volumineux ouvrage ne s’appelle plus désormais « annuaire », car sa périodicité n’était plus suffisante pour justifier ce titre, mais « guide », toujours, bien sûr, « A l’Usage Des Auteurs Cherchant un Editeur », l’acronyme AUDACE peut donc être conservé !

On ne présente plus cet ouvrage, mais il n’a jamais été aussi gros et riche d’informations : 1120 éditeurs de littérature (dont 677 de romans, 521 de poésie, 469 de contes et nouvelles, 223 de théâtre, etc.) sont répertoriés, chacun sur une fiche d’une demie page comprenant coordonnées complètes, données chiffrées et commentaires. Audace répond aux questions que se posent les postulants à l’édition : quelle est la politique éditoriale de tel éditeur ? Quel type de contrat propose-t-il ? Quelle est sa taille ? Combien de titres par an ? Publie-t-il une revue ? Pratique-t-il le compte d’auteur ? Accepte-t-il des auteurs débutants ? Combien reçoit-il de manuscrits ? Quel sera son délai de réponse ?...
Audace est bourré de conseils pratiques. Il donne les clés des contrats d’édition. Il conseille les débutants sur la présentation et la protection du manuscrit, explique le rôle des comités de lecture. Mais au-delà de ces informations, Audace s’engage, notamment dans le domaine de l’édition à compte d’auteur, critiquant les éditeurs prestataires, les recommandant ou les déconseillant (en leur attribuant des étoiles ou des tomates). Couvrant tout le spectre de l’édition, cet annuaire peut se révéler utile à tout auteur, débutant ou confirmé.

AUDACE, de Roger Gaillard : une somme de 622 pages, format A4, 59 €.


Disponible auprès de
 L’Oie plate, B.P. 17, 94404 Vitry Cedex.

Ssite internet : www.loieplate.com

contact : info@loieplate.com

lundi, 18 mars 2013

Lecture au Cabaret poétique

Le prochain Cabaret poétique, animé par Frédérick Houdaer, aura lieu le dimanche 24 mars, à 17 h. 

Au générique : Patrick Dubost, Jean-Marc Flahaut, Jean-Jacques Nuel, Florentine Rey & Pierre Soletti.

Le Périscope, 13, rue Delandine, 69002 Lyon.

Entrée GRATUITE (sous réserve d’une inscription pour l'année au Périscope de 2 €).


 

cabaret.jpg


Un extrait sonore de cette lecture, que je dois à Marie-Thérèse Peyrin.


Une photo prise par Josette Vial (voir les 5 photos dans l'album, colonne de gauche en bas).


_DSC2428.JPG


et un montage vidéo sur Youtube :


14:16 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 13 février 2013

Un article de Christian Cottet-Emard

Christian Cottet-Emard m'a consacré un article de fond dans le numéro 28 de la revue Chiendents, dont il a reproduit le texte sur son blog :

Jean-Jacques Nuel et ses doubles ou l'auteur en stéréoscopie.